05 décembre 2020

Pr Alain Fischer, le "Monsieur piquouze" de Macron, concernant les vaccins : l’obligation, c’est la liberté !


Excellent article des médecins du Formindep qui sont scandalisés par la tournure ubuesque prise par la commission de « concertation » « citoyenne » qui n’a rien d’une concertation et encore moins de citoyenne, comme prouvé dans l’article ci-dessous. L’affaire est grave et on ne peut que constater encore une fois le mépris des autorités politiques à l’égard des citoyens (premiers concernés), des professionnels de santé, de la loi et de la raison tout court.

On assiste à de la pure propagande, une propagande grossière qui utilise les moyens de l’état et l’argent public pour, finalement, aller dans le sens des labos et de Big Pharma. Pourquoi construire un site web et faire travailler des gens pendant un an sur un projet dont on ne prendra pas en compte les différents avis exprimés par les acteurs !!! Rappelons que le Pr Alain Fischer a été lauréat en 2013 d’un prix de 100.000 € de la part de Sanofi-Aventis… N’est-ce pas une preuve patente d’un conflit d’intérêt ?!  Hélas, pas aux yeux de l’exécutif, semble-t-il.

Il est évident que les anti-vaccins n’ont pas besoin de rappeler la nocivité du mercure ou de l’aluminium pour conforter leur argumentation; le fait est que les autorités sont assez exceptionnelles pour créer une défiance toujours plus grande et plus forte. Au passage, pas un mot n’a été dit sur les questions essentielles de l’aluminium ou du mercure…


La concertation sur les vaccins, dont la feuille de route était de relever le niveau de confiance dans les vaccins et le taux de couverture vaccinale, s’avère un échec complet. Le rapport final est un exemple de médiocrité intellectuelle, de déontologie approximative, de transparence douteuse, et sa rédaction est la négation d’un exercice démocratique. Avec de tels défenseurs, la vaccination n’a hélas pas besoin d’ennemis.

Fiasco déontologique

La perte de confiance dans les vaccins est pour partie un des symptômes d’une perte de confiance plus générale dans les institutions.
L’un des moteurs de la défiance envers les vaccins est le fait que les recommandations vaccinales soient édictées de façon non transparente, et fréquemment grevées de conflits d’intérêts.
Pour répondre à cette critique, légitime dans une démocratie, il faut des institutions irréprochables dans leur transparence et leur indépendance.

Ce n’est hélas pas le cas de cette commission, constituée de membres ayant pour beaucoup des liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique, pour certains à un degré suffisant pour les écarter de l’expertise sanitaire publique, selon les termes de la loi. Certaines déclarations d’intérêts sont par ailleurs fantaisistes, alléguant d’une absence de liens quand une simple consultation de la base Transparence Santé démontre le contraire.

Interpellé sur cette question de la transparence et de l’indépendance par l’association E3M, le président Alain Fischer n’y a vu que des attaques personnelles et « idéologiques », et affirmé que la loi ne s’applique pas à sa commission.
La lecture des 6 pages concernées dans le verbatim est édifiante. Pour achever de transformer cet épisode en farce, la commission a purement et simplement expurgé, entre le 30 novembre et le 1er décembre, les annexes du rapport des dites pages, les seules où se posait la question de l’indépendance toute théorique de la commission. En effet, une nouvelle version a pris la place de la précédente sur le site. Une manœuvre saugrenue dont la motivation échappe à l’entendement, peu susceptible d’inspirer la confiance tant attendue.

Fiasco scientifique

La perte de confiance dans les vaccins a connu en France un événement accélérateur si ce n’est déclencheur : la gestion désastreuse de la grippe H1N1. Lors de cette épidémie, on a vu le ministère de la santé paniquer la population, recommander des vaccinations et prescriptions de masse (de Tamiflu notamment), sur la seule foi de l’ « avis d’expert » d’une poignée de leaders d’opinion. Ceci alors que le passage du virus dans les territoires français de l’hémisphère sud avait déjà démontré la relative faiblesse du risque réel. Ce que l’ECDC, agence européenne chargée de la gestion des crises épidémiques, confirmait rapport après rapport, hélas tous ignorés.

Pour rétablir la confiance, il faut donc également des recommandations vaccinales fondées sur les preuves scientifiques, élaborées selon une méthodologie rigoureuse, et non plus sur l’avis personnel de quelques experts. Ce que reconnaît en toute franchise Daniel Floret, ancien président du Comité Technique des Vaccinations, et rédacteur à ce titre des recommandations vaccinales, lors de son audition :
« il faut faire baser ces recommandations avec des système de type « GRADE », avec des revues systématiques de la littérature, qui soient faites dans les règles de l’art et non sur un coin de table comme cela a été fait par chacun dans son coin, pendant les week-ends »
C’est précisément l’objet du rapport du Haut Conseil de la Santé Publique de février 2016, « Gradation des recommandations vaccinales basée sur le niveau de preuve scientifique » qui préconise la méthodologie GRADE, référence internationale promue par l’OMS.
Ainsi élaborées, en toute rigueur scientifique et en toute indépendance, ces recommandations vaccinales auront toutes les chances d’être à la fois de grande qualité et bien acceptées par le public.

Hélas, la commission n’abordera jamais cette question de l’élaboration scientifique des recommandations vaccinales. Plus généralement, le verbatim des auditions indique que cette concertation n’a jamais vraiment dépassé le niveau scientifique d’une discussion mondaine. Le lecteur attentif qui y cherchera des chiffres, des études, une bibliographie, restera sur sa faim. Le processus fait en revanche la part belle à des témoignages personnels, des approximations, voire des erreurs factuelles, dans une médiocrité généralisée.
Un « expert » affirme par exemple, sans être contredit, qu’il y a « des dizaines de morts chaque année à cause des rotavirus », là où l’épidémiologie ne retrouve que 7 à 17 cas annuels.
On voit ainsi le président Alain Fischer prôner la vaccination des garçons contre le HPV, détrompé par Daniel Floret qui expose que cela n’aurait pas grand intérêt ni pour la protection collective, ni pour l’intérêt individuel. Le président imposera cette idée personnelle dans le rapport final, bien qu’elle n’ait pourtant été évoquée ni par les contributions citoyennes ni par aucun des deux jurys.

Les mouvements anti-vaccinaux se placent sur un terrain para-scientifique voire anti-scientifique. Il est regrettable de voir cette concertation s’affranchir à son tour des preuves scientifiques, pour reposer sur des injonctions morales ou des arguments d’autorité.

Fiasco démocratique

Cette concertation était censément un exercice citoyen, et plus de 10 000 citoyens y ont cru et ont apporté leur contribution sur le site. Ces apports ont été tout simplement ignorés. En effet, leur analyse s’est limitée à étudier la fréquence relative des mots employés. Ainsi apprend-on que « plus » est un terme revenu souvent dans les commentaires…Leur contenu en revanche n’a pas été analysé en raison des « délais très courts« . Tout ce qu’il en reste est cet unique paragraphe :
« La question ouverte, placée en première place, a laissé court à des contributions critiques envers la vaccination. Ces critiques expriment un rejet envers le caractère obligatoire des vaccins, une défiance envers les laboratoires pharmaceutiques ainsi qu’une défiance envers le corps médical. Les deux questions ciblées permettent d’obtenir des contributions plus positives. Le côté positif de la vaccination obligatoire est surtout associé à la vaccination des enfants. Les délais très courts n’ont pas permis d’entreprendre une analyse sémantique des contributions. »
Le verbatim des séances ne permet pas non plus d’affirmer que les contributions aient été examinées par le rapporteur.

Pire, à la lecture des auditions successives, et des deux rapports des jurys citoyens et professionnels, il apparaît que le rapport de la commission de coordination ne tient pas plus compte des recommandations des deux jurys. Bien au contraire il les trahit ouvertement.

Ainsi sur la question sensible de l’obligation vaccinale, les deux rapports des professionnels et des citoyens préconisent d’en sortir :
Pour le rapport des citoyens, le plus partagé : « Nous notons également un refus quasi épidermique du caractère obligatoire de la vaccination liée à une défiance envers l’autorité, d’une part des Français, et en cela notre groupe était très représentatif quant à son rapport à la notion d’obligation  ».
Le comité des professionnels de santé considère unanimement l’obligation comme contre-productive :
« En posant l’hypothèse du tout obligatoire, le patient se retrouve dépossédé de la prise de décision concernant sa santé. Si on « l’oblige à », on ne l’incite pas à décider pour lui-même. L’obligation vaccinale en France ne peut plus être le seul principe de préconisation des politiques de santé publiques. Le principe d’obligation vaccinale n’instaure pas la confiance, pire, il est contre-productif. Au titre de la liberté individuelle, le citoyen se place dans une position de défiance, voire de défense.  »
Le jury des professionnels de santé propose en conséquence de « sortir de l’obligation vaccinale » et de ne la réserver qu’à des situations de crise ponctuelle ou des catégories professionnelles à risques.

Le rapporteur a ici clairement trahi son mandat en substituant à l’avis du public et des deux jurys un avis diamétralement opposé, à savoir l’avis personnel du président, qu’il exprime dès les premières séances de travail et qui ne semble pas tenir davantage compte des apports des auditions ou de la teneur des débats.

Cet exercice est un échec complet qui peint un tableau alarmant de notre « démocratie sanitaire ». Le dernier clou du cercueil de la confiance dans la vaccination étant apporté par la représentation des usagers. Le CISS, représentant monopolistique des usagers et patients en France, qui co-présidait cette concertation, affirme dans un communiqué de pure novlangue orwellienne que l’obligation c’est l’autonomisation du patient.
Avec de tels défenseurs, la vaccination n’a hélas pas besoin d’ennemis.

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