14 octobre 2020

L'Everest, cimetière à ciel ouvert


Plus de 200 personnes sont mortes en tentant de gravir l'Everest, qui offre une variété presque inépuisable de façons de passer l’arme à gauche, de la chute de plusieurs centaines de mètres à la suffocation en passant par les éboulements de rochers.

Le manque d’oxygène dans la «death zone» (la partie de la montagne qui dépasse les 7.900 mètres d’altitude) peut même faire délirer les grimpeurs téméraires, et certains ont déjà enlevé tous leurs vêtements dans le vent glacial ou ont marché jusqu’à tomber dans le vide, rapportait USA Today dans un article de 2006.

Mais cela n’empêche pas les grimpeurs du monde entier de tenter leur chance. En fait, le danger représente même l’un des principaux attraits pour une bonne partie d’entre eux. Et c’est tant mieux, car pour ceux qui ne seraient pas conscients des risques qu’ils encourent, des corps sans vie frigorifiés jalonnent la montée vers le sommet.

Certaines dépouilles ont hérité de surnoms chez les alpinistes, tandis que d’autres servent de balises ou de point de repère. Une zone sur la face nord-est du sommet a même été baptisée la «vallée arc-en-ciel» à cause des vêtements multicolores des nombreux cadavres qui jonchent le chemin, écrit Gizmodo.

Le site Altered Dimensions raconte quelques-unes des histoires de ces corps glacés et leur photo, comme celle de «Green Boots» (Chaussures vertes), un grimpeur indien mort en 1996 dont le corps gît près d’une grotte que les alpinistes traversent pour atteindre le sommet. Green Boots a été séparé de son groupe et a trouvé refuge dans la grotte, où il est mort de froid. Il est aujourd’hui utilisé comme point de repère par les grimpeurs pour mesurer la distance qu’il leur reste à parcourir.

En 2006, l'Anglais David Sharp rejoignait Green Boot en devenant le second cadavre de la même grotte dans des circonstances étranges. Il s’y était arrêté pour se reposer, mais son corps a gelé, l’empêchant de bouger alors qu’il était encore en vie. Une quarantaine d’alpinistes sont passés devant lui alors qu’il agonisait, pensant qu’il était justement Green Boot. Quand un alpiniste a enfin entendu un faible gémissement et réalisé qu’il était encore vivant, il était déjà trop tard.

Dans une interview à CBC News en mai dernier, l’alpiniste Alan Arnette, qui a lui-même dû enterrer un compagnon sur la montagne, expliquait la difficulté, voire parfois l’impossibilité de faire descendre les cadavres de la montagne. Si de nombreux corps sont encore sur la montagne, Arnette affirme que très peu sont en fait vraiment visibles par les grimpeurs, et qu'il n'en avait pas vu lors de sa dernière ascension. Pour vous faire votre propre idée, vous savez ce qu'il vous reste à faire.


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