14 octobre 2020

Le mot d’ordre est simple : Rentiers français, unissez-vous, vendez vos obligations et achetez de l’or


Faisons l’hypothèse que le lecteur de l’IDL ait une épargne considérable à investir en raison de la politique géniale des autorités qui gouvernent notre pays depuis si longtemps, avec la compétence que chacun sait.
Imaginons que ce lecteur, qui déteste prendre des risques et n’a qu’un but dans la vie, devenir « rentier » au sens Balzacien du terme, se pose la question de la meilleure façon d’atteindre une oisiveté totale, cet objectif que recherche chaque homme de qualité.
Et enfin, imaginons que notre homme ait le choix entre investir le capital dont il dispose en or ou en obligations de l’état français et qu’il doit faire un choix pour les 20 ans qui viennent puisque cela correspond plus ou moins à son espérance de vie.



La première des choses qu’il va faire est de vérifier comment ces deux actifs ont évolué l’un par rapport à l’autre dans le passé et comme l’or a commencé à flotter librement en aout 1971, c’est donc de cette date qu’il va faire partir sa comparaison.

Voici le résultat.

 

Stupéfiant !

Les marchés sont vraiment prodigieux !

La rentabilité entre or et obligations françaises après 50 ans de nationalisations, privatisations, grèves, épidémies, crises économiques et politiques, deficits budgétaires et que sais-je encore est exactement la même.

Et voila qui est vrai pour à peu près tous les pays. J’aurais pu montrer le même calcul pour la Suisse et j’aurais eu un résultat similaire de convergence de la rentabilité des deux actifs (autour de 1000 f s)

Ce qui revient à dire que les marchés sont extraordinairement efficients à arbitrer des risques sur le long terme, ce que nous savons tous depuis longtemps.

Cette remarque cependant n’est pas valable sur le court ou moyen terme, comme en fait foi le deuxième graphique ou je montre leratio entre la valeur de chacun des actifs, a nouveau depuis août 1971, base 100.

Comme on le voit, nous partîmes à 100 en aout 1971 et nous sommes aujourd’hui à 99.5, ce qui est remarquable.

Mais le lecteur averti aura remarqué que de 1971 à 1981, l’or en monnaie française a fait 10 fois mieux que le marché obligataire avant que de baisser de 95 % dans les 20 ans qui suivaient, par rapport au même marché obligataire…

Depuis l’an 2000 l’or a plus que doublé par rapport à son concurrent, une obligation française…

Et voila qui laisse mon aspirant rentier complètement perplexe puisque son espérance de vie n’est plus que d’une vingtaine d’années à tout casser, et en vingt ans, il peut soit perdre 95 %, soit multiplier son capital par 10, soit doubler ou perdre 20 % et, du coup, il ne sait pas ce qu’il doit faire et se tourne donc vers l’IDL pour demander un avis.

Toujours aimable, l’auteur de ces lignes va répondre à sa demande, et avec une règle tres simple, que voici :

Si la banque centrale américaine, la Fed, suit une politique qui vise à l’euthanasie des rentiers en ayant des taux à court- termes trop bas en termes réels, il faut qu’il soit investi en or puisque la Fed a pour but de le ruiner s’il reste en obligations.
Par contre si la Fed rémunère correctement l’épargne des rentiers américains, le gouvernement français sera alors obligé de rémunérer lui aussi convenablement l’épargnant français, faute de quoi celui-ci achèterait des obligations US. Il lui faut donc vendre son or et acheter des obligations française ou américaines, et la différence de rentabilité entre les deux sera très faible.

 

C’est ce que montre le graphique ci-dessus.

Encore une fois, on ne peut s’empêcher d’être admiratif devant l’intelligence des marchés.
Si la Fed décide de ne pas rémunérer l’épargne, alors, cela veut dire que la monnaie a perdu sa fonction de « réserve de valeur ». Immédiatement, dès que la banque centrale se laisse aller à ce petit jeu, l’or redevient ce qu’il n’a jamais cessé d’être, la réserve de valeur que les banques centrales ne peuvent pas détruire parce que l’or est un actif qui n’est dans le passif de personne.
Si la Fed rémunère l’épargne convenablement, la monnaie locale, le dollar US conserve sa fonction de réserve de valeur et il n’y a aucune raison d’avoir de l’or.

Conclusion

Depuis bien avant la crise du Covid, les autorités monétaires américaines et européennes suivaient une politique monétaire franchement Keynésienne pour financer une explosion de la dette étatique sans Example dans l’histoire et la crise a accentué cette réalité.

De ce fait, il me semble totalement exclu que nous revenions à une politique monétaire classique, tant toute hausse des taux courts aux USA et en Europe déclencherait immédiatement une crise financière sans précèdent tant aux USA que dans la zone Euro.

Il est donc évident que mon rentier devrait abandonner tout espoir de toucher une rente convenable sur les obligations de l’état français qui de toutes façons ne rapportent plus rien aujourd’hui. Comme je n’ai cessé de l’écrire depuis quelques temps, en 50 ans de carrière, c’est la première fois que l’on me propose d’investir dans un actif ou je suis certain de perdre puisque les taux sur le 10 ans français sont négatifs.

Il lui faut donc prendre le risque de l’or puisque son gouvernement et la BCE ont clairement dit que le but de la politique monétaire était de le ruiner, lui le rentier.

L’or vaudra toujours quelque chose alors que nul ne sait ce que vaudra une obligation de l’Etat français dans 10 ou 20 ans. Peut-être autant qu’une obligation Argentine, Grecque ou Vénézuélienne ?

Le mot d’ordre est donc simple : Rentiers français, unissez-vous, vendez vos obligations et achetez de l’or.

Puisque que ceux qui vous gouvernent refusent de prêter attention à vos desiderata, votez non pas avec vos pieds, mais avec votre capital.

C’est la seule façon qu’il nous reste de couper la route de la servitude, qui se transforme de plus en plus en boulevard, voire en autoroute de la servitude.

Vivre libre, ou mourir reste la devise de tout vrai citoyen.

Charles Gave

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