05 octobre 2020

Le Monde face à un naufrage économique global ?



Les économies auraient déjà dû s’effondrer 100 fois depuis la crise de 2007/2008 dite des subprimes.

Et pourtant l’économie a tenu.

En réalité elle s’est bien effondrée, mais cet effondrement a été masqué par une création de monnaie collective et généralisée sans aucun précédent dans l’histoire.

Et c’est là le principal élément.

Tout le monde imprime de la monnaie, donc un système de changes flottants où tout est relatif, quand tout le monde imprime autant que le voisin les parités monétaires restent les mêmes ce qui cache les effets d’une telle création monétaire.

Dit autrement, tout le monde triche et ment en même temps et de concert.

Ceci implique que nous vivons dans une fausse économie où tous les paramètres sont désormais faux et mensongers.

A la question combien de temps cela peut-il encore durer, je vous dirais je n’en sais rien.

Mais ce que je sais, c’est que les mensonges ne sont jamais éternels.

Charles SANNAT

« Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Naufrage économique mondial à venir ? Un célèbre investisseur suisse craint des révolutions

L’économiste suisse Marc Faber a donné des prévisions pessimistes concernant l’économie mondiale et les marchés. Il fustige une bourse «totalement décorrélée de l’économie» et craint l’explosion économique et sociale. Josse Roussel, professeur à la Paris School of Business, livre son analyse de ces sombres conjectures pour la planète.

«Les investisseurs se trouvent sur un navire qui fait naufrage.»

Invité du Fund Insider Forum, organisé par les quotidiens belges L’Écho et De Tijd, l’économiste suisse Marc Faber a livré une salve de pronostics économiques plus noirs les uns que les autres.

D’après l’expert, « la question qui se pose aujourd’hui est de savoir si l’on se rue dès à présent dans les canots de sauvetage ou si l’attend encore un peu dans l’espoir que le capitaine offre une tournée gratuite. » Le spécialiste est connu pour avoir conseillé à ses clients de vendre leurs actions une semaine avant le krach boursier de 1987.

« Marc Faber est réputé pour avoir une vision assez pessimiste de l’économie et des marchés. Ceci étant dit, on peut donner un certain crédit à ses propos », explique au micro de Sputnik Josse Roussel, professeur à la Paris School of Business.

D’après lui, les marchés de capitaux, notamment aux États-Unis ou en Europe, ont retrouvé aujourd’hui des niveaux de valorisation sensiblement équivalents à ceux d’avant-crise, quand ils ne sont pas supérieurs. Mais dans le même temps, l’économie réelle serait dans une situation beaucoup plus dégradée, souligne-t-il : « Cette déconnexion entre la vigueur des marchés et la torpeur de l’économie réelle a de quoi troubler », poursuit-il, avant d’indiquer que tout ceci est « peut-être le signe d’une correction à venir. »

​Dans le rôle du capitaine dont parle Marc Faber, les Banques centrales. « La bourse est totalement décorrélée de l’économie et depuis 2008, elle ne vit que de l’argent créé par les Banques centrales », a lancé l’investisseur helvète, pour qui un tel contexte ne peut conduire qu’au désastre.

Gonflement artificiel de la valeur des actifs financiers

Depuis la crise de 2008, les Banques centrales ont, à de nombreuses reprises, fait tourner la planche à billets à plein régime, injectant des sommes colossales dans le système financier, notamment via des programmes d’assouplissement quantitatif ou «quantitative easing » en anglais. La crise du Covid-19 a incité les Banques centrales à mettre les bouchées doubles.

« La crise de 2008 a marqué le véritable départ de ces politiques des Banques centrales qui visent à accroître la masse monétaire par des assouplissements quantitatifs. Cela consiste en une création monétaire ex nihilo qui vise à racheter des actifs, notamment des obligations et autres Bons du Trésor. Une telle politique gonfle la valorisation des actifs financiers », analyse Josse Roussel.
En avril dernier, la Réserve fédérale américaine (FED) annonçait être prête à fournir 2 300 milliards de dollars de nouveaux prêts pour soutenir l’économie.

Depuis le début de la pandémie, le bilan de la FED a fait un bond spectaculaire, passant d’environ 4 000 milliards de dollars en janvier à environ 7 000 milliards fin août. Cela représente grosso modo un tiers du PIB des États-Unis.

Et l’Europe n’est pas en reste. Au mois de juin, la Banque centrale européenne (BCE) annonçait ajouter 600 milliards d’euros aux 750 déjà prévus dans son « Programme d’achats d’urgence pandémique » (PEPP). Alors que le bilan de la BCE était d’environ 5 000 milliards d’euros en mai dernier, il devrait atteindre 6 500 milliards d’ici la fin 2020. C’est environ la moitié du PIB de la zone euro.

​Pour Marc Faber, une telle orgie de liquidités est de nature à faire peser un risque sur les monnaies, notamment le dollar : « Si la Réserve Fédérale américaine imprime 120 milliards de dollars supplémentaires par mois, le marché –déjà en offre excédentaire– sera inondé. »

Josse Roussel s’interroge : « Est-ce que ces expansions monétaires massives sont de nature à dévaloriser les monnaies ? » D’après celui qui est maître de conférences habilité à diriger des recherches à l’université de Paris-VIII, il convient de noter que toutes les grandes Banques centrales s’adonnent à ce genre de politique, pas seulement la FED ou la BCE. La Banque d’Angleterre ou la Banque du Japon font de même.

« Cela a pour effet de ne pas faire évoluer outre mesure les niveaux de valorisation de ces monnaies les unes par rapport aux autres. Si la FED crée de la monnaie, la BCE lui emboîte le pas et les autres suivent », explique Josse Roussel.

Reste que pour Marc Faber, l’euro et le dollar performeront moins bien que les métaux précieux dans un avenir proche. Évoluant actuellement autour des 1.900 dollars l’once, l’or a profité de la crise pour attirer les investisseurs.

​Au début du mois d’août, le métal jaune a même percé pour la première fois de son histoire le seuil symbolique des 2 000 dollars l’once. Si depuis, le cours est redescendu, l’or a tout de même gagné environ 20% ces six derniers mois. Rien d’étonnant pour Josse Roussel :

« La création monétaire entraîne une valorisation des actifs financiers comme les actions, les obligations, les métaux précieux ou l’immobilier. On a donc une dépréciation de la valeur des monnaies par rapport à ces actifs. »

La politique des Banques centrales contribue également à alimenter les inégalités, selon Marc Faber, qui souligne qu’elles « ont créé énormément de richesses pour une petite élite, mais ont réduit en miettes les perspectives pour la jeunesse. » Les taux d’intérêt proches de zéro pratiqués par la FED ou la BCE permettent à de riches investisseurs d’emprunter à faible coût afin d’acquérir des actions, ce qui a pour effet de faire augmenter la demande et ainsi leur valeur. Les actions des fameux GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) sont particulièrement prisées.

Une jeunesse sacrifiée ?

Une aubaine pour les actionnaires de ces sociétés, qui se sont particulièrement enrichis depuis le début de la crise. Le 26 août, Jeff Bezos, patron d’Amazon, a même vu sa fortune dépasser les 200 milliards de dollars, une première dans l’histoire moderne. Si depuis, son pécule s’est légèrement amoindri, fluctuations des cours de bourse obligent, le créateur du géant du commerce électronique reste toujours l’homme le plus riche de la planète.

« Les politiques d’assouplissement quantitatif favorisent ceux qui détiennent les actifs financiers au détriment des autres. Et ce sont les plus favorisés qui sont propriétaires des actions ou de l’immobilier. Cela accroît donc les inégalités », abonde Josse Roussel.
La chance de Jeff Bezos ne sera pas partagée par de nombreux jeunes à travers la planète, selon Marc Faber. Ces derniers sont en première ligne face à la crise économique générée par le Covid-19.

​« Dans le scénario le plus optimiste d’évolution de la pandémie, le taux de chômage dans l’ensemble des pays de l’OCDE pourrait atteindre 9,4 % au quatrième trimestre 2020, dépassant tous les pics enregistrés depuis la Grande Dépression», prévient l’Organisation de coopération et de développement économiques dans l’édition 2020 de son rapport « Perspectives de l’emploi », publiée le 7 juillet. « Les jeunes qui ont aujourd’hui 20 ou 30 ans seront les premiers de notre histoire à vivre une situation moins bonne que celle de leurs parents », se désole Marc Faber. Selon lui, « c’est du jamais vu ».

Vers quels actifs se diriger ?


Autre nuage noir évoqué par l’économiste suisse: la Présidentielle américaine de novembre. Le Président sortant, Donald Trump a, pour la première fois de la campagne, croisé le fer lors d’un débat avec son opposant démocrate Joe Biden. Une passe d’armes qui a tourné à la cacophonie et où les invectives personnelles ont pris le pas sur le débat d’idées.

Les incertitudes qui pèsent sur l’issue du scrutin sont de nature à faire tanguer les marchés, considère Marc Faber, pour qui « les deux candidats à la présidence sont peu recommandables et incapables. » « Mais, quel que soit le vainqueur, le résultat sera contesté par l’autre candidat. Dans les mois à venir, je m’attends à une véritable “rocky road” pour les actions américaines. »

​Pour l’investisseur helvète, surnommé « Dr. Doom» pour ses sombres prévisions, il est nécessaire que le « monde politique et monétaire mondial » fasse un « reset », comme l’explique L’Écho. C’est à ce moment que la croissance économique pourrait redémarrer, affirme l’expert.

Mais avant cela, la planète pourrait être livrée à de fortes turbulences. Marc Faber envisage de possibles flambées de violence, voire des révolutions. Josse Roussel se montre sceptique quant à une telle remise à plat du système monétaire. D’après l’expert, elle ne pourrait se produire «qu’en cas de crise monétaire majeure.»

« Les Banques centrales émettrices des grandes monnaies vont continuer leur politique extra accommodante afin de maintenir les valorisations des marchés de capitaux. La récente décision de la FED, qui a annoncé que l’objectif des 2 % d’inflation pourrait temporairement être dépassé, indique que la Réserve fédérale n’est pas prête de normaliser sa politique», souligne l’enseignant de la Paris School of Busines.

« Seule une crise majeure qui toucherait une grande monnaie telle que le dollar pousserait à une refonte du système monétaire international, qui est effectivement en crise depuis une douzaine d’années. L’accroissement de la masse monétaire s’accompagne d’une croissance de l’endettement, qui finira par poser de graves problèmes », avertit Josse Roussel.

En attendant, en dehors des métaux précieux, Marc Faber conseille de se diriger vers les matières premières agricoles ou les métaux industriels. Un conseil « pertinent », approuve Josse Roussel : « En cas d’expansion monétaire importante, la monnaie perd de sa valeur vis-à-vis d’autres actifs financiers. Les métaux précieux ont fortement augmenté ces derniers mois et c’est une tendance qui devrait se poursuivre sur les deux prochaines années, vu que les Banques centrales n’ont pas l’intention de lever le pied sur la création monétaire. »

L’expert est plus mesuré concernant une autre recommandation de l’investisseur suisse pour qui, « que vous le vouliez ou non, vous devez acheter un morceau de Chine et d’Inde.» « Lorsque vous voyez qu’un whisky single malt produit en Inde a été élu troisième meilleur whisky au monde, vous savez où vous trouverez les vainqueurs du nouvel ordre mondial », a notamment lancé Marc Faber.

« Concernant les pays émergents, il faut voir comment la Chine va opérer sa transition alors que les chaînes logistiques pourraient être réorganisées à l’échelle du globe. Cela pourrait se faire au détriment de Pékin et au bénéfice de l’Inde, par exemple, ou d’autres nations européennes ou sud-américaines », nuance Josse Roussel en conclusion.

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