09 octobre 2020

Corona : réformation par la force et par la peur de la société



Avec plus de 500.000 tests par jour en Russie, le pays se permet de faire du chiffre dans la course au coronavirus. En s'appuyant sur ces données, sans prendre en compte la mortalité de maladie qui est à peine d'1% en Russie, le nihilisme juridique et le fanatisme idéologique reprennent et revendiquent leurs lettres de noblesse. La parenthèse estivale est terminée, la population a pu reprendre des forces, maintenant notre incontournable Sobianine est de retour, avec le soutien d'une partie du Gouvernement, et tout le poids du mécontentement social est orienté vers le local. Car, comme de bien-entendu, les boyards sont mauvais. Mais comme le miracle économique numérique n'a pas eu lieu, selon les directives fédérales prononcées par le maire de Moscou, il est possible de lutter contre les particuliers, mais sans fermer l'économie. Et quel est le rapport avec le sanitaire ? Aucun, voyons, il s'agit du monde du Covid, où il doit y avoir un avant et un après, sinon tout cela perd son sens. Surtout à 1% environ des causes de mortalité, bien bien bien loin derrière les maladies cardio-vasculaires (50%) ou les accidents de la route.

Avant d'aller plus avant, juste quelques chiffres en ce qui concerne la Russie:

Le dépistage est massif et ne cesse d'augmenter. L'on va arriver aux 50 millions de tests sur une population de 144 millions. Ce qui veut dire qu'un tiers de la population a été testé. C'est absolument énorme et permet en effet de maintenir un bon taux de rendement du Covid, sans parler de la question de la fiabilité des tests, du fait qu'une majorité de personnes est "sans symptômes" ou n'est plus contagieuse. Et le rythme de rendement augmente : il en est pratiqué actuellement 500 000 tests par jour (pour comparaison, le Gouvernement français annonce une capacité maximale de 700 000 tests par semaine), alors qu'en avril, l'on en était déjà à 320 000 par jour.
En Russie à ce jour, est attribuée au coronavirus la mort de 22 056 personnes. Il meurt en moyenne en Russie 5 000 personnes par jour. Donc, depuis le 1er janvier, il est mort environ en 273 jours (au 1er octobre) 1 365 000 personnes. Les décès attribués au coronavirus correspondent donc à environ 1,5% des décès totaux. Bref, il est plus dangereux de conduire une voiture. D'autant plus que le taux de mortalité du covid est très bas : à part Saint-Pétersbourg qui tient le haut du panier avec 6,87%, le reste se situe en général autour de 1%.Donc pour un virus dont la virulence n'a strictement rien d'exceptionnel, toute une série de mesures de contraintes individuelles et sociales extraordinaires sont adoptées, dont l'efficacité sanitaire laisse perplexe. La difficulté pour le pouvoir est de jouer une deuxième fois au jeu du " Attention, vous risquez de mourir! Faites quelques efforts, et tout va passer". Les gens ont déjà fait tous les efforts demandés... et rien n'a changé sur le long terme, puisque partout dans le monde les mesures restrictives reviennent. En effet, Ô quelle surprise, les virus continuent à exister. C'est vraiment étrange ... En plus, la grippe arrive et ça aussi, qui aurait pu s'en douter. Donc, les convaincus ont déjà peur, il reste à contraindre et briser les autres.

Finalement, rien ne change par rapport aux autres années, sauf la manière dont la crise est gérée et ... entretenue. Dès le départ, le covid a été l'occasion de faire passer des mesures qui, en temps normal, étaient rejetées par la population. Le fanatisme futuriste dans certaines élites au pouvoir en Russie, et à Moscou en particulier, a trouvé une porte de sortie avec ce virus. Cela fait longtemps que les gourous progressistes affirmaient de manière péremptoire le caractère dépassé de l'école, de l'université, de la justice, qui obligent une présence physique et humaine. A quoi bon, puisqu'il y a Youtube, l'accès aux "conférences" des grands professeurs occidentaux (les professeurs russes, bon comment dire, c'est dépassé en plus ils ne parlent pas en anglais ...), et internet permet d'envoyer les jugements adoptés sur le coin d'une table. La mise à distance n'a pas fonctionné, le rejet fut à la mesure de l'échec, dont la raison n'est pas technique mais inhérente à la nature profonde de ces domaines - la dimension humaine. L'économie, qui se doit d'être numérique car post-industrielle puisqu'il est bien connu que personne n'achète de voiture, de smartphone, de vêtements, etc, que l'on se ballade totalement nu en se déplaçant par la seule force de l'esprit, a plongé toute la planète dans une crise digne de l'après-guerre. Selon la Banque mondiale, le PIB de la zone euro s'est contracté de 13,6% au début 2020 et de 6,8% en Chine. La Russie voit ses indicateurs dans le rouge et des pans entiers de son activité sont sur la pente de la récession, notamment la production. Car, en dehors des services de livraison à domicile et de la production massive de masques, il existe tout un tissu économique qui est touché.

Bref, les leçons ont été tirées : on ne touche pas à l'économie, c'est Sobianine qui l'affirme dans la nouvelle réunion avec les Gouverneurs, pour leur donner les nouvelles directives du grand combat du monde de demain. Mais, en revanche, il faut mettre tout le poids de la machine politico-médiatico-gouvernante sur le passage de 30% des travailleurs à distance (sans toucher à la productivité, ça promet), sur le blocage des plus de 65 ans (excellente occasion pour les passer à la retraite de force sans oser l'affirmer et de décapiter toute une élite intellectuelle) et surtout imposer le nouveau visage de la société : le masque. Car il n'y a pas d'autre alternative : ou vous vous enfermez en vous-même, ou vous êtes enfermés chez vous. Et la menace est ouvertement prononcée. Golikova, vice-Premier ministre, l'a affirmé : les Russes n'ont pas le choix - c'est soit le respect des normes contraignantes, soit le retour aux mesures fortes. Oui, ça s'appelle du chantage. Cela ressort aussi du registre de la menace. Et ça ne se cache même plus. Puisque c'est "dans votre intérêt". Puisque vous êtes tellement infantiles, qu'il faut bien que d'autres déterminent ce qui est bon et mauvais pour vous.

Un certain mécontentement monte à la Douma contre les dernières mesures de Sobianine, qui privent les retraités de leurs avantages sociaux en matière de transport (voir notre texte ici). Selon le député LDPR, Igor Lebedev, je cite :

"La décision de suspendre les cartes de transports subventionnées pour les retraités et les écoliers est une véritable manière de se moquer de la population. Encore une fois, les dirigeants moscovites ont décidé de lutter contre le coronavirus en maximisant les inconvénients pour les Moscovites. Il faudrait rappeler à Sobianine, que les retraités ne sont pas uniquement malade du coronavirus. Et après "l'optimisation" de la médecine, il est nécessaire d'aller assez loin pour avoir accès à certains spécialistes. Est-ce que la Mairie est prête à payer le taxi à tous les retraités ? Il y a peu de chance."

L'on rappellera les chiffres. 1,5 %. 20 056 morts du coronavirus. En 2019, plus de 800 000 personnes sont décédées de maladies cardio-vasculaires (soit environ 50% des décès liés à la maladie), plus de 100 000 de maladies liées au système nerveux, 97 000 de maladies liées au système respiratoire, etc. Plus de 100 000 personnes par an meurent sur les routes. Et personne n'a interdit la vente de voitures, personne n'a imposé un régime d'assignation à résidence pour tous les automobilistes, qui causent la mort de plus de personne que ceux infectés par ce virus ...

L'absurdité de la gestion, sur le plan sanitaire, de ce virus, un parmi d'autres et certainement pas le dernier, remet en question l'explication officielle donnée dans tous les pays. C'est bien plus l'occasion d'une réformation par la force et par la peur de la société, qu'une lutte sanitaire. Les gouvernants, manifestement, se sont mis à lutter contre leur peuple, chacun y trouvant son intérêt. Mais n'oublions pas que leur force dépend de notre docilité, de notre faiblesse. A quand ces mouvements populaires qui brûleront les masques sur la place publique, annonçant la Libération, comme les féministes rejetaient leurs soutiens-gorges pour se libérer ? Le problème est que les féministes s'intégrent dans le mouvement global et ceux qui luttent contre le totalitarisme sanitaire global mené sous étiquette "Covid" vont à contre-courant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.