30 septembre 2020

Tensions à la BCE



Depuis que la crise sanitaire et la pandémie liée au coronavirus ont frappé le monde, les effets économiques sont majeurs.

Ici peu importe vos convictions personnelles concernant le fait que les gouvernants en fassent trop ou pas assez.

La réalité c’est que cette pandémie coûte une véritable fortune aux finances publiques. D’ailleurs hier, notre mamamouchi à l’économie, Bruno le Maire, frappé par le covid-19 puisqu’il a été malade, a réaffirmé le soutien de l’État aux restaurateurs et aux professions qui étaient soumises à des ordres de fermeture administrative. Ainsi, la prime mensuelle de solidarité qui était jusqu’à présent de 1 500 euros par mois sera portée au maximum à 10.000 euros !!! Et, oui, même le patron de brasserie qui gagnait très bien sa vie et roule en Porsche Cayenne, verra son niveau de vie garanti par l’État. Cela promet quelques piques de la part de nos forces progressistes de gauche qui y verront un soutien abusif aux riches !! Mais c’est un autre sujet.

Ce que je veux vous dire ici, c’est que les vannes sont ouvertes à fonds, et que Bruno, qui l’année dernière pour les Gilets Jaunes n’avait pas un kopeck semble disposer désormais d’un budget illimité.

Et ces sous, d’où viennent-ils ?

De nulle part, des marchés en fait sur lesquels notre pays emprunte, et que la BCE refinance discrètement afin qu’ils ne manquent pas d’argent.

En gros, s’il n’y a pas d’acheteur pour les dettes d’États de la zone euro, et bien c’est la BCE la banque centrale européenne qui rachète ce qu’il faut sans limite non plus.

Mais, pour que la BCE fasse cela, encore faut-il qu’à la BCE tout le monde soit bien d’accord, et c’est à ce niveau, que tout l’édifice se met à couiner et à grincer.

J’attendais avec « impatience » les premiers signes des désaccords entre Européens.

Les voilà qui pointent après plusieurs mois d’argent gratuit et sans limite.

Les tensions montent au sein de la BCE

C’est le titre de cette dépêche Reuters qui est le premier article récent à faire état de tensions entre les courants de la BCE.

« Les dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE) sont de plus en plus divisés sur la réponse monétaire à apporter à la résurgence de la pandémie due au nouveau coronavirus, ce qui menace la paix durement gagnée par Christine Lagarde, selon plusieurs sources au sein de l’institution approchées par Reuters.

Les tensions reviennent alors que le regain de cas de contaminations par le COVID-19 conduit la BCE à envisager des mesures supplémentaires de soutien, selon les huit personnes au sein de la banque centrale auxquelles Reuters a pu parler.

D’un côté les « faucons », soit les partisans d’une stricte orthodoxie monétaire, dans le coin opposé, les « colombes », qui militent pour une politique accommodante, exhortent Christine Lagarde à adopter un ton plus ferme face aux risques comme face à l’appréciation de l’euro.

L’opposition entre les deux camps était déjà très marquée lors de la réunion monétaire de septembre, les « faucons » souhaitant que l’institution réduise ses rachats d’actifs pour ne pas brûler ses cartouches, rapportent les sources.

Lors de cette réunion, certains décideurs monétaires considéraient en outre les prévisions économiques de la banque centrale comme trop pessimistes et ne prenant pas suffisamment en compte l’effet des mesures spectaculaires déployées par la BCE pour limiter les dégâts économiques provoqués par la crise sanitaire.

La BCE n’a pas souhaité commenter les informations obtenues par Reuters ».


L’important dans cette dépêche c’est la « tension » !

En fait on apprend peu de chose dans cette dépêche de l’agence Reuters, on ne sait pas exactement quels sont les points de discordes ni l’état précis de ces tensions, encore moins le degré de menaces à court terme que cela pourrait faire peser sur l’euro. Mais il est très logique, une fois passé le premier choc du mois de mars, et les plans d’urgence, que le « politique » reprenne la main

Et la main dit quoi ?

La main des cigales dit qu’elle veut plus d’argent et qu’elle veut profiter de la situation sanitaire pour desserrer les cordons d’une bourse qui étrangle les pays du sud depuis bien trop longtemps, et très clairement la France est dans cette catégorie.

La main des fourmis, elle, a une furieuse envie de mettre des fessées monétaires à tous ces inconséquents qui ne savent pas tenir un budget.

Là encore rien de nouveau.

La véritable question, le seul enjeu est de savoir si ce qui se passe actuellement à la BCE sera de nature à créer les conditions d’une explosion de la zone ou d’une reconfiguration.

Les tensions économiques induites par le Covid vont faire diverger encore plus vite des économies qui s’éloignaient déjà les unes des autres.

C’est donc bien là le point crucial à surveiller, et à anticiper.

L’euro reste une monnaie intrinsèquement fragile.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT


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