Le premier ministre a fait ce 11 septembre un discours en lieu et place du ministre de la Santé donnant une grande place à la hausse des cas de Covid, les cas "hauts". Les deux décisions principales sont 2000 recrutements en plus dans la Santé et la durée d’isolement ramenée à 7 jours en cas. Cet isolement devra être strictement respecté et il y aura des contrôles. Le reste du discours peut être résumé comme suit :
Une dégradation manifeste de la situation, le virus circule de plus en plus avec un taux d’incidence à 72 cas pour 100 000 personnes contre 57 la semaine dernière. Le pourcentage de cas positifs augmente. Cependant les chiffres ne sont cités.
Et il ajoute : Un élément suscite particulièrement notre inquiétude : nous constatons une augmentation sensible du nombre de personnes hospitalisées.
Sans parler de traitement, il ramène la responsabilité sur les Français : La solution la plus simple et la moins contraignante, on la connaît : c’est appliquer scrupuleusement les gestes-barrière. Cela dépend fondamentalement de nous.
L’état a aussi décidé de tester beaucoup, 1 million de tests par semaine, 3ème pays d’Europe pour le nombre de tests. Et il ajoute aussi que c’est une excellente nouvelle alors qu’il faut parfois attendre près de 5 jours pour avoir les résultats. Il ne parle pas non plus de la sensibilité des tests (tester mieux pas plus)
Attendre, ce n’est pas grave s’il n’y a pas d’urgence déclare-t-il. Cela ressemble un peu à la position du gouvernement au mois de mars « restez chez vous, en cas de symptôme, prenez un Doliprane et appelez le 15 si cela ne va pas mieux ».
42 départements classés rouge, c’est-à-dire à circulation active du virus. Et ceci permet aux préfets de déclencher des mesures supplémentaires de réductions de risques (port du masque, rassemblement, grands évènements, horaires d’ouvertures de certains commerces). Une décision qu’il veut locale et non depuis Paris, cependant il ne parle pas des décisions des tribunaux administratifs (Strasbourg, Lyon, Cergy, Marseille) sur le port du masque, ni d’ailleurs de la saisine du conseil d’Etat par le ministre de la Santé à cet égard (encore une centralisation).
Deux métropoles Marseille et Bordeaux : nous constatons une évolution préoccupante des contaminations, notamment chez les plus âgés, ainsi qu’un taux déjà élevé d’hospitalisation. Compte tenu des prévisions que nous pouvons faire à 3 semaines, sur l’occupation des lits de réanimation, j’ai demandé aux préfets concernés de me proposer d’ici lundi, et après avoir mené les concertations locales nécessaires, un ensemble de nouvelles mesures complémentaires.
Quelle est vraiment la situation à Marseille et à Bordeaux ?
A Marseille, il y a 28 lits de réanimation, mais d’après le profil Facebook de Hôpitaux de Marseille on peut lire que 95% de ces lits sont occupés principalement par des non-Covid-19. Aujourd’hui il y a donc 2 ou 3 nouveaux patients Covid qui arrivent en réanimation. On peut donc se poser les questions suivantes : Comment se répartissent les réanimations à ce jour à Marseille en fonction de toutes les maladies ? Ou plus important où étaient « réanimés » les patients qui avaient les maladies qui occupent les 95% des lits en réanimation ?
Il y a donc ici deux problèmes, un problème de sous-équipement à Marseille et ceci n’est donc pas lié au virus, le second est plus important car il s’agit d’information ou de désinformation : dans les diverses communications on explique qu’il y a 25 lits de réanimation occupés sur 28; mais on oublie de dire par qui.
Pour Bordeaux, il y a eu 13 nouvelles hospitalisations.
L’impression est laissée que l’on ne nous parle que du Covid mais quid des autres maladies nécessitant une hospitalisation.
La situation en réanimation est-elle vraiment dû à la Covid ?
Actuellement, les autorités parlent avant tout des cas Covid. Le gouvernement dans son message explique que l’on arrive à saturation de l’usage des places de réanimation Covid. Qu’en est-il réellement ?
La France compte 5432 lits de réanimation en 2018 ou 5600 d’après un article du monde du 14 aout 2020. A ce jour, 250 lits sont occupés par des cas Covid en réanimation. Si l’on arrive à quasi-saturation cela veut donc dire que 5600 moins 250, soit 5350 lits sont occupés par des patients en réanimation pour d’autres causes. Patients dont on ne parle jamais. A Marseille d’après les déclaratifs 95% des lits en réanimation sont utilisées par des patients qui ne sont pas Covid. La question se pose sur leur provenance, ainsi que les oubliés de la première vague.
En expliquant dans ses messages que l’on arrive à saturation de l’usage des places de réanimation Covid, le gouvernement ne fait jamais état des 5350 cas qui sont aussi en réanimation pour d’autres conditions.
S’il classifie, parmi les cas Covid, des patients en réanimation pour d’autres pathologies, mais qui ont une forme de Covid, ou si l’on met les asymptomatiques à l’hôpital car positifs cela va faire exploser les chiffres d’utilisation des lits d’hôpitaux. Mais juste des lits, car avec 25 décès Covid par jour rapportés au 1680 autres décès journaliers, la Covid a bon dos.
Pour le ministre de la Santé le problème n’est pas la Covid
A ce jour, c’est vraisemblablement sa gestion de l'hôpital qui ne va pas et celle de ses prédécesseurs. Ce qui est aussi exprimé dans les analyses et les demandes du Collectif Santé en Danger pour un nouveau Ségur. Arnaud Chiche le président du collectif exprime au nom des membres sa surprise de devoir faire face à la crise sans moyen. On nous demande de faire des tests mais il y a carence de réactif, ou même de surblouses de protection pour les soignants. "C'est mars en septembre, on a le sentiment que rien n'a été fait, comme si on n'avait rien appris" dit-il. Et il rajoute "aujourd'hui nous avons en plus des nouveaux cas covid tous les patients pour les autres pathologies". La santé et les soins ça ne s'improvise pas avec des déclarations, mais cela se planifie avec des actes concrets et du suivi.
Après la première vague et le confinement, les patients qui reviennent en unité de soins intensifs et réanimation pourraient être tous les oubliés des 6 derniers mois comme c’est observable à Marseille avec 25 des 28 lits en réanimation non-Covid.
Afin d’éviter de devoir faire face à une seconde vague hospitalière, mais sur des malades non Covid, et éviter d’adresse le problème de l’Hôpital, le meilleur moyen n’est-il pas de remettre la faute sur la Covid et les Français ?
Sur la mortalité en France et la Covid
En moyenne 51 000 français décèdent chaque mois, soit 1680 décès par jour dont la très grande majorité ont plus de 65 ans. En ne parlant que des 25 décès Covid par jour sans mettre cela en perspective eu égard les 1680 autres décès journaliers, ni d’ailleurs de leurs pathologies ou de leurs besoins en réanimation.
Les arguments et faits apparents « le virus est moins virulent » et « on voit remonter les hospitalisations des patients âgés-graves comme avant » permettent l’hypothèse que pour une bonne partie des 65 ans, en 2020 comme les autres années, les décès sont plus dû à leur comorbidité qu’à la Covid.
Les grandes grippes de 1957 et 1969 ont fait respectivement 20 000 ou 30 000 morts. En 2017, il y a eu 12 000 décès de plus qu’en 2016, et 35 000 entre 2015 et 2014. Les dernières années ou la grippe est forte il y a, approximativement 15 000 décès et les années ou la grippe est normale 10 00 décès.
Le nombre de décès 2020 attribués à un Covid virulent est de 30 700 dont la grande majorité a plus de 65 ans. De plus le total des décès pour les comorbidités maladies-infectieuses, obésité, diabète est de 110 000 décès par an.
A la fin de l’année, il sera temps de regarder à combien s'élèvera le nombre de décès de ces 3 catégories combinées. Il y a aura bien sur les décès Covid, mais le total pourrait toujours être de 110 000 cas.
Aujourd'hui le pays est en « chaos schizophrénique » pour 25 décès par jour dont on parle tous les jours à la télévision. Les médias, les hommes politiques, les Français ne voyant pas les autres 1665 autres décès journaliers.
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