24 septembre 2020

5G : Huawei en France, c’est non



Orange espérait pouvoir réitérer en France ce que l’opérateur vient tout juste de faire en Espagne : lancer son réseau 5G en s'appuyant sur l’équipementier chinois Huawei, qui gère 50% de ses installations outre-Pyrénées.

Mais la maison mère française se heurte à un mur, celui dressé devant elle par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Des équipements Huawei sur le territoire français, c’est tout simplement « niet » pour l’ANSSI, qui fait autorité.

Fabienne Dulac, la présidente d’Orange France, regrette cette fin de non-recevoir :

« Cela nous paraît excessif car nous avons une longue histoire avec Huawei à la Réunion et à Mayotte, et il nous faudra donc remplacer tous nos équipements sur ces territoires »

Accusé d’espionnage

Orange va devoir se tourner vers le constructeur finlandais Nokia et son concurrent suédois Ericsson pour installer les équipements nécessaires au déploiement de la 5G en France.

Parmi les nombreuses craintes suscitées par l’arrivée de la 5G en France, la sécurité des données figure en très bonne place. Or Huawei est depuis 2019 placé sur une liste noire aux Etats-Unis.

Les services de renseignement américains soupçonnent le géant chinois de vouloir installer des outils de surveillance électronique dans ses équipements 5G. Ils avancent même que Huawei est directement financée par les services de sécurité chinois.

Une loi Huawei

En France, une loi a été votée en juillet 2019 sur la protection du pays contre de potentielles atteintes à la sécurité des données. Son surnom ? La loi Huawei !

Tous les opérateurs souhaitant installer de nouvelles antennes 5G doivent obtenir une autorisation (accordée pour une durée maximale de 8 ans et non reconductible) de l’ANSSI, celle-là même qui vient d’être refusée à Orange. Qui plus est, les opérateurs français doivent démanteler leurs installations Huawei d’ici 2028.

La cybersécurité, une question plus générale

Ces décisions n’effacent pas cependant pas toutes les craintes sur la cybersécurité et la 5G. Avec des appareils mobiles de 100 à 1000 fois plus puissants que ceux en 4G, les échanges de données vont se multiplier, et les risques de piratage avec.

L’avènement des objets connectés est également une source d’inquiétudes, du vol de données personnelles (en vue d’une revente) à l’usurpation d’identité. Sans oublier les risques de piratage de sites sensibles.

L’intégration de la possibilité de mettre en place un chiffrement des données dans le protocole 5G suffira-t-elle à lever ces doutes ? Rien n’est moins sûr… 


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