Battre campagne
Une armée d’avocats va se pencher sur l’affaire. Les Démocrates contestent la présence du Secrétaire d’Etat Mike Pompeo à la Convention républicaine, il était venu en soutien à la candidature de Trump. Jusqu’ici, il est vrai, aux membres de ce rang dans l’administration, s’imposait un devoir de neutralité dans les compétitions électorales. La pléthore de juristes formés à grand frais dans les universités privées encombre les travées des institutions représentatives. Elle va donc être employée à scruter dans les sédiments déposés par les réglementations successives des raisons de destituer Trump.
Pompeo, a déployé l’argument maître qui devrait mener son champion à la victoire, il serait le seul rempart possible contre les menaces extérieures et les intentions prédatrices du Parti communiste chinois. Trump et Donald Trump Jr ont amplifié le thème d’une annexion certaine des Usa par Pékin sous la présidence de Biden, renommé pour l’occasion Biden Beijing. En appui à ce plaidoyer sont citées la guerre commerciale impitoyable entamée sans l’accord en amont de la Chambre de Commerce par le Président Trump et l’implication du fils Biden dans des transactions commerciales avec la Chine.
L’équipe exécutive, soumise à un turn-over vertigineux, du jamais vu sous aucune administration, ne peut pas se prévaloir de résultats satisfaisants en matière de chômage. Le taux des demandeurs d’emploi s’établit à 10,2% pour le mois de juillet alors qu’en juin il était de 11,1% contre 3,5% en févier. Les mouvements sociaux à la suite de l’étouffement de George Floyd par un policier à Minneapolis, le 25 mai dernier, ont connu une ampleur et une durée inédites depuis des décennies. Dans des dizaines de villes, la colère contre les crimes racistes de la police a donné lieu à des émeutes avec pillages et incendies volontaires. Les gouverneurs des Etats concernés ont fait appel à la Garde nationale. Les manifestants n’étaient pas majoritairement « de couleur », ce qui traduit que la contestation outrepasse de simples revendications locales et raciales. La jeunesse sans emploi, même après une formation universitaire, endettée et sans perspectives avec la récession liée aux confinements s’est mobilisée.
A ce feu social que rien ne semble pouvoir éteindre puisque les exactions policières se poursuivent et que tant de fonds, tels que la fondation Ford et les diverses officines de Georges Soros alimentent, les incendies de forêts en Californie ajoutent leur brasier. Plus de 300.000 hectares sont calcinés, 120.000 personnes ont été évacuées de leur domicile.
Changement climatique ? Sécheresse particulière cette année ? Peut-être. Mais c’est sans compter avec l’esclavage des prisonniers étasuniens. Chaque miracle économique, l’étasunien par exemple, recèle une part considérable (mal évaluée mais comment l’apprécier ?) de travail non payé. L’esclavage en en a été la forme initiale. Le travail des prisonniers en est une des formes dérivées. Cela fait ‘partie’ de ce que l’analyse marxienne désigne sous ‘l’accumulation primitive’ du capital. Le département de protection des forêts en Californie emploie des équipes de prisonniers entraînées comme des pompiers professionnels. En cas d’intervention, chaque prisonnier qui expose sa vie gagne un dollar de l’heure en sus des 5,12 dollars par jour travaillé alloués aux esclaves-prisonniers. Le programme de lutte contre la propagation du Sars-Cov-2 a fait libérer près de la moitié de ces gladiateurs du feu. Ils font défaut actuellement, sans que le Département des forêts ne puisse les recruter car leur qualification de pompier esclave-prisonnier n’est pas transférable quand ils redeviennent des hommes ‘libres’. La Californie se consume au feu d’une dialectique impitoyable, la chauve-souris perturbée dans ses grottes chinoises libère des prisonniers rendus indisponibles pour combattre les effets de la sécheresse.
Une armée d’avocats va se pencher sur l’affaire. Les Démocrates contestent la présence du Secrétaire d’Etat Mike Pompeo à la Convention républicaine, il était venu en soutien à la candidature de Trump. Jusqu’ici, il est vrai, aux membres de ce rang dans l’administration, s’imposait un devoir de neutralité dans les compétitions électorales. La pléthore de juristes formés à grand frais dans les universités privées encombre les travées des institutions représentatives. Elle va donc être employée à scruter dans les sédiments déposés par les réglementations successives des raisons de destituer Trump.
Pompeo, a déployé l’argument maître qui devrait mener son champion à la victoire, il serait le seul rempart possible contre les menaces extérieures et les intentions prédatrices du Parti communiste chinois. Trump et Donald Trump Jr ont amplifié le thème d’une annexion certaine des Usa par Pékin sous la présidence de Biden, renommé pour l’occasion Biden Beijing. En appui à ce plaidoyer sont citées la guerre commerciale impitoyable entamée sans l’accord en amont de la Chambre de Commerce par le Président Trump et l’implication du fils Biden dans des transactions commerciales avec la Chine.
L’équipe exécutive, soumise à un turn-over vertigineux, du jamais vu sous aucune administration, ne peut pas se prévaloir de résultats satisfaisants en matière de chômage. Le taux des demandeurs d’emploi s’établit à 10,2% pour le mois de juillet alors qu’en juin il était de 11,1% contre 3,5% en févier. Les mouvements sociaux à la suite de l’étouffement de George Floyd par un policier à Minneapolis, le 25 mai dernier, ont connu une ampleur et une durée inédites depuis des décennies. Dans des dizaines de villes, la colère contre les crimes racistes de la police a donné lieu à des émeutes avec pillages et incendies volontaires. Les gouverneurs des Etats concernés ont fait appel à la Garde nationale. Les manifestants n’étaient pas majoritairement « de couleur », ce qui traduit que la contestation outrepasse de simples revendications locales et raciales. La jeunesse sans emploi, même après une formation universitaire, endettée et sans perspectives avec la récession liée aux confinements s’est mobilisée.
A ce feu social que rien ne semble pouvoir éteindre puisque les exactions policières se poursuivent et que tant de fonds, tels que la fondation Ford et les diverses officines de Georges Soros alimentent, les incendies de forêts en Californie ajoutent leur brasier. Plus de 300.000 hectares sont calcinés, 120.000 personnes ont été évacuées de leur domicile.
Changement climatique ? Sécheresse particulière cette année ? Peut-être. Mais c’est sans compter avec l’esclavage des prisonniers étasuniens. Chaque miracle économique, l’étasunien par exemple, recèle une part considérable (mal évaluée mais comment l’apprécier ?) de travail non payé. L’esclavage en en a été la forme initiale. Le travail des prisonniers en est une des formes dérivées. Cela fait ‘partie’ de ce que l’analyse marxienne désigne sous ‘l’accumulation primitive’ du capital. Le département de protection des forêts en Californie emploie des équipes de prisonniers entraînées comme des pompiers professionnels. En cas d’intervention, chaque prisonnier qui expose sa vie gagne un dollar de l’heure en sus des 5,12 dollars par jour travaillé alloués aux esclaves-prisonniers. Le programme de lutte contre la propagation du Sars-Cov-2 a fait libérer près de la moitié de ces gladiateurs du feu. Ils font défaut actuellement, sans que le Département des forêts ne puisse les recruter car leur qualification de pompier esclave-prisonnier n’est pas transférable quand ils redeviennent des hommes ‘libres’. La Californie se consume au feu d’une dialectique impitoyable, la chauve-souris perturbée dans ses grottes chinoises libère des prisonniers rendus indisponibles pour combattre les effets de la sécheresse.
Anachronisme
Le décor est campé. Par la voix de Mike Pompeo, les Usa se déclarent être en guerre, mais il ne s’agit pas des nombreux foyers allumés un peu partout en Asie et en Afrique. Ils sont en guerre froide.
Lors d’une tournée en Europe orientale, face à un Premier ministre tchèque médusé, Pompeo a estimé que le danger représenté par la Chine serait bien plus important que celui figuré par l’ex-URSS, comptant sur l’acquiescement d’un pays ancienne « victime » du communisme soviétique. Car la Chine mettrait au travail forcé un million de Ouïghours en raison de leur confession musulmane, oubliant de noter que les Usa entretiennent l’esclavage des deux millions prisonniers essentiellement Afro-américains, 25% de la population carcérale de la planète pour 5% de la population mondiale. La Chine par la 5G et ses applications Tik Tok et Wechat aurait mis en place un système de surveillance malveillant de leurs utilisateurs, oubliant de noter que Apple, Google et Facebook sont quasi-officiellement des auxiliaires de la NSA.
Il n’a pas osé développé devant le public cultivé de Tchéquie le morceau de bravoure de la propagande sinophobe, le Sars-CoV-2 devient dans la bouche des vulgaires propagandistes le virus chinois de Wuhan. D’aucuns auraient pu lui rétorquer que l’HIV, identifié pour la première fois chez un pilote de ligne étasunien, aurait pu mériter le nom «de virus des Usa». Il est venu surtout comme attaché commercial de Westinghouse qui soumissionne comme le font Rusatom et China General Nuclear Power Corp pour la construction de trois centrales nucléaires à l’horizon de 2040. Areva est absente de la liste.
Andrej Babis, le premier ministre tchèque, fort poliment, a regretté devant son hôte le peu d’investissements chinois dans son pays. Apparemment pas assez traumatisé par le souvenir de l’ère soviétique, le Premier ministre tchèque ramène ainsi la prétendue guerre froide entreprise par la Chine à un niveau de réalité acceptable qui est celui d’une compétition entre entreprises pour les marchés. Tout laisse à croire que les conditions chinoises sont estimées plus favorables financièrement et plus fiables techniquement que les étasuniennes.
Pompeo ne s’embarrasse pas de rigueur historique quand il assène des contre-vérités et des anachronismes. A l’époque de l’Union soviétique, les Usa avaient leur immense marché, ‘le monde libre’ perméable à leur camelote idéologique et industrielle. Le bloc communiste s’est efforcé jusqu’à l’épuisement d’arracher à leur emprise moyennant des guerres faites par ‘procuration’ des pays et des sous-continents. Aujourd’hui, clairement, la Chine projette avec aisance l’activité de ses entreprises essentiellement nationales en Afrique, en Asie et déjà en Europe sans tirer un seul coup de feu. La diplomatie étasunienne fomente des guerres et des révolutions colorées pour étendre les monopoles de leurs industries.
La compétition est de plus en plus vive
Les Usa se livrent depuis quelques semaines à toute une série de provocations. L’Armée populaire de Libération (APL) chinoise effectue depuis juillet des exercices en mer de Chine méridionale. Pour la première fois depuis six ans, les Usa ont envoyé début juillet deux groupes d’attaque autour de deux porte-avions, le Nimitz et le Ronald Reagan dans la mer de Chine méridionale revendiquée par la Chine disputée pour une partie par le Vietnam et Taiwan. Ces exercices de l’US Navy sont censés renforcer l’engagement étasunien en faveur d’un Indo-Pacifique ‘libre et ouvert’ selon le commandant en chef du groupe aéronaval du Nimitz.
L’APL en réponse a organisé des manœuvres près du détroit de Taïwan à la mi-août, au moment où le Secrétaire américain à la Santé rendait visite au gouvernement de Taipeh. L’APL avait diffusé son intention de mener quatre exercices navals avec des tirs réels en mer Jaune et dans le détroit de Bohai. Un avion espion américain U-2 a survolé en haute altitude le périmètre de l’exercice en cours sur la mer Jaune le 25 août, dans une zone d’exclusion aérienne à 300 kilomètres des côtes chinoises. La Chine a émis de vives protestations car cette intrusion aurait pu être à l’origine d’un incident, soit un tir de missiles défensif chinois. Les exercices chinois prévoyaient des lancements de missiles balistiques antinavires et des missiles d’une portée de 400 kilomètres alors que se trouve présent dans la zone un bateau de renseignement de l’US Navy qui détecte les tirs de missiles et trace leur trajectoire.
Les violations de règles de sécurité en vigueur entre les deux pays commencent à devenir dangereuses alors que leurs relations commerciales se font de plus en plus tendues. La Chine dénonce avec vigueur les provocations du Pentagone tout en invitant avec patience au calme et à la négociation à longueur de déclarations dans sa presse officielle.
En réservant à la Russie le rôle de son premier fournisseur de soja dans un proche avenir, la Chine, premier importateur mondial de cette denrée, entend renforcer l’Eurasie et shunter la production agricole étasunienne. En ébruitant les recommandations d’un conseiller en stratégie, la Chine fait savoir qu’elle pourrait interrompre ou restreindre les exportations de produits pharmaceutiques aux Usa, lesquels dépendent à 90% de médicaments ou de leurs matières premières des ressources chinoises.
Avec de telles armes civiles, la placidité affichée de l’exécutif chinois face aux rodomontades non coordonnées de celui des Usa, abîmé dans une course suicidaire aux élections présidentielles, devient compréhensible. Sans tirer un coup de feu sinon pour des exercices de l’armée, voilà la bonne manière de gagner une guerre sans y succomber.
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