14 août 2020

Plus le gouvernement durcit le ton, plus le mouvement anti-masques prend de l'ampleur


Prise de conscience face au injonctions autoritaires de l’État, ou simple bon sens, le port du masque fait en tout cas débat. Vécu comme une atteinte aux libertés, beaucoup n'hésitent pas aujourd'hui, preuves à l'appui, à parler carrément de mensonges.

Plus le gouvernement durcit le ton sur le port du masque et les mesures barrières, plus le mouvement des anti-masques prend de l'ampleur. Il y a d'abord les plus visibles, en tout cas ces dernières semaines, ces jeunes qui participent partout à des rassemblements ou des fêtes, sans masque. C'est pourtant dans la tranche d'âge des 20-29 ans que la hausse du nombre de tests positifs est la plus importante, selon le Gouvernement. Mais c'est aussi dans cette tranche d'âge qu'il y a eu le moins de malades.

Les jeunes ne sont pas les seuls à se montrer hostiles au masque. Certaines personnes développent même des trésors d'ingéniosité pour éviter de le porter, en s'appuyant par exemple sur des certificats médicaux qui justifient de ne pas en mettre. Le décret prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de Covid-19 prévoit bien cette possibilité en cas de handicap, notamment respiratoire. Dans le Bas-Rhin, une médecin délivrait ce genre de certificats. Pour Eve Engerer, médecin généraliste à Wangenbourg, les masques font partie d'un mensonge global. "Ces mensonges, je n'en veux pas !, s'exclame-t-elle auprès de France Bleu Alsace. J'ai rencontré des personnes qui portaient le masque du matin au soir. Des femmes de ménage qui étaient obligées de porter le masque pour garder leur métier. Et même si elles étaient de bonne volonté, leur corps le rejetait, elles avaient des migraines, une hypertension... Je refuse cela. On n'a pas besoin d'être médecin pour comprendre ça."

"Pour moi le masque, c'est un mensonge, comme les vaccins." 
- Eve Engerer, médecin généraliste à France Bleu Alsace

Ces pratiques alarmes les autorités sanitaires, qui craignent de se laisser déborder par la dissidence. En l’occurrence, cette médecin à été privée du droit d'exercer. L'Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est l'a suspendue cette semaine pour cinq mois, en attendant une décision définitive de l'Ordre des médecins. Jean-Marie Letzelter, le président de l'Ordre dans le Bas-Rhin, justifie cette décision :

"Nous avons appris qu'elle avait mis sur les réseaux sociaux un certificat pour permettre aux gens de le remplir eux-mêmes afin de ne pas être dans l'obligation de porter un masque là où c'est obligatoire. Évidemment, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase et provoque la suspension par l'agence régionale de santé."
 
  
La médecin courageuse qui a diffusé sur les réseaux sociaux des certificats médicaux "prêts à remplir" pour s'affranchir du port du masque. (CAPTURE D'ECRAN FACEBOOK / FRANCEINFO)

Ces attestations restent rares, rappelle l'Ordre des médecins. Les syndicats, qui surveillent la profession, ne constatent pas non plus de remontées particulières. Et globalement le discours anti-masque est contenu parmi les soignants, qui préfèrent en revanche, communiquer anonymement sur les réseaux sociaux.

Dans des groupes dédiés sur Facebook, on échange des conseils ou des adresses de commerces où l'on peut faire ses courses sans masque. Les membres y partagent aussi des vidéos et expliquent leur point de vue. Parmi eux, certains sont moins radicaux que d'autres.

Franck, 36 ans, habite à Clermont-Ferrand et pense avoir eu le Covid-19 il y a plusieurs mois, maintenant il n'a plus peur de l'avoir. Il se plie quand même aux obligations en intérieur, mais dehors, c'est pour lui hors de question. Les contradictions dans le discours des autorités politiques et médicales, au fil des mois, lui posent problème. Il n'a tout simplement plus aucune confiance :

"Quand vous allez au cinéma, que vous vous asseyez dans une salle, on vous autorise à enlever le masque. Le virus, il fait une pause pendant le film ? Ou à Paris, quand vous avez masque obligatoire d'un côté de la rue, et pas de l'autre. Ça veut dire que le masque ne prend pas les passages piétons ? Ou idem sur les horaires... Mais quel sens ça a ?," s'interroge-t-il avant de reprendre, "soit le virus circule et il faut être prudent, soit il ne circule plus et on arrête de mentir aux gens, parce que je pense qu'il y a une grande part de mensonge."

"Il y a aussi cette façon d'infantiliser les gens du Premier ministre, cette façon autoritaire. On dirait un père fâché qui parle à un enfant. Ça ne peut pas se passer comme ça."
- Franck, "anti-masque"à franceinfo


D'après : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/deconfinement/coronavirus-ca-ne-peut-pas-se-passer-comme-ca-les-anti-masques-se-rebellent_4073621.html

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