24 août 2020

Le triomphe attendu du Paris-Saint-Germain…


En somme, parmi les multiples avantages du confinement, j’avais particulièrement apprécié la disparition du foute-balle. Pendant près de trois mois cette sorte de covid social, ce coronavirus des cervelles supporteuses, ce syndrome d’abrutissement collectif, on n’en a même plus entendu parler. Une authentique grâce de Dieu ! C’était une parenthèse enchantée, voilà tout, les meilleures choses ont une fin, bien plus souvent que les pires, d’ailleurs… Parce que justement, le foot, resté quelques semaines en suspens, reprend désormais de plus belles! Ils se rattrapent tous, les confouteux de notre beau pays métissé à diversification accélérée -célérité scélérate- ils se lâchent à bloc! Vous pensez, le PSG en finale de la Ligue des Champions! L’hystérie générale nous déferle en pleine poire, les media s’en délectent, s’en lèchent les babines, nous en farcissent les yeux et les oreilles, nous l’enfoncent dans le crâne comme dans le vieux temps la réclame pour la Poudre de Cock (attention, ne vous méprenez pas, c’était juste un truc pour l’estomac, pas pour… autre chose)! S’il s’agissait d’un simple jeu-spectacle pour satisfaire les braves-gens qui aiment les jolis buts, les passes décisives, les tirs croisés, les petits-ponts, voire même les tacles appuyés et autres corners-rentrants, il n’y aurait guère de mal, on pourrait regarder cela comme un passe-temps agréable pour amateurs éclairés. Ces derniers décèlent dans le jeu de balle-au-pied une esthétique empreinte de subtilité, de grâce et d’élégance, une discipline toute de stratégie, de tactique fine, d’éclairs de génie quasi-napoléoniens, bref quelque chose de grandiose, qui rappelle vaguement l’antique dans ce qu’il recèle de plus noble et de plus glorieux. En pareil cas, on comprendrait. Après tout chacun aime ce qui lui plait et la contemplation assidue de jeunes africains courant comme dératés après une jolie baballe, ne me semble pas plus regrettable que la passion des hippodromes voire celles des courses de lévriers. L’ennui, avec le foute, vient des passions accessoires qu’il déchaîne et notamment cette forme de chauvinisme borné qui entraîne le fanatique à perdre à la fois le minimum de lucidité dont il pourrait peut-être faire preuve en d’autres occasions et le sens du ridicule. Rappelez vous, certains naguère qui hurlaient Kaka-Kaka! Encore heureux qu’il ne se fût point agi de sans-papiers.
Sans oublier que cette sorte de religion barbare se pratique en grosse foule, des milliers de branquignols animés de la même aberration mentale. Sachant la stupidité profonde des grandes masses populacières agglomérées on comprend immédiatement les ravages qui découlent de l’exercice. Bien entendu tout cela relève complètement de notre époque. Quand j’étais petit, ce qui nous remet plutôt loin, le bon populo s’en venait au stade le dimanche après-midi pour soutenir du geste et de la voix l’équipe locale. Rappelons tout d’abord que ladite équipe était composée des jeunes du pays, même en première division, les spectateurs connaissaient les joueurs, les parents des joueurs et parfois leurs grand-parents, pour les plus résistants. Cela expliquait, voire même justifiait, le chauvinisme fouteballesque des années d’après-guerre. La bêtise, bien sûr, n’en était pas exclue, les esprits s’échauffaient souvent et parfois les poings suivaient mais sans atteindre les paroxysmes d’aujourd’hui. En ce temps-là, le sport drainait très peu d’argent et les joueurs, fussent-ils professionnels, se contentaient d’émoluments qui atteignaient à peine les niveaux de salaire des cadres supérieurs pour les plus élevés, bien sûr. Progressivement l’arrivée de la télévision a fini par tout changer, les clubs ont touché des « droits » de plus en plus énormes, les joueurs se sont vus négociés entre équipes à des prix pharamineux, ce qui fait que les noirs d’aujourd’hui valent des millions de fois plus cher que leurs ancêtres, victimes malheureuses de l’esclavagisme. Sauf que désormais il n’existe plus aucun lien entre les populations locales et les formations censées les représenter sur le terrain. Au sein de l' »élite« , comme ils disent, ces dernières sont exclusivement composées de mercenaires cousus d’or qui n’ont rigoureusement rien à foutre du lieu dont ils portent les couleurs, les plus consciencieux faisant semblant parce que c’est dans leur contrat.
Et nous voilà donc face à une configuration spécifique. Beaucoup de sous en jeu, les media ayant à cœur d’attiser les braises afin de rentabiliser le dispositif: plus il y aura de monde sur l’affaire, mieux le bizness se portera. Parallèlement les petits « jeunes », chauffés à blanc (façon de parler), se tiennent toujours prêts à sauter sur les occasions fouteuses pour se mêler au gros tas de supporters éméchés et en profiter pour casser, piller et plus si opportunité. En ce jour particulier, qualifié d’historique par tous les media dignes de ce nom, l’équipe du Paris-Saint-Germain s’apprête à affronter celle de Munich en combat singulier (1) pour la Coupe d’Europe, la Ligue des Champions comme ils disent. La grande finale, vous savez, malgré le covid qui a un peu écourté les phases préliminaires et qui impose aux joueurs d’opérer dans le silence pesant de stades vides. Qu’importe, l’évènement est là et les écrans géants offrent à la foule en délire de multiples ersatz de match avec l’ambiance survoltée des grands concours de supporteurs déchaînés. C’est encore plus chouette que le stade parce qu’on n’est pas obligé de mettre un masque ni de respecter les distances de sécurité!
On peut cependant gloser. Moi, ils me font doucement rigoler, les innombrables quidams de tout le pays – à l’exception notable de Marseille, j’y reviendrai – qui font assaut de patriotisme en déclarant qu’avec Paris c’est la France entière qui se couvre de gloire. Certains vont même jusqu’à affirmer qu’en cette occurrence nous soutenons tous le PSG, dans l’immense mouvement d’ensemble de la Nation unanime! Non mais vous vous rendez compte? Après avoir fait la guerre au Covid, sans grand succès semble-t-il, voilà que nous montons à l’assaut de Munich, aux armes citoyens! Dieu merci, Munich ça ne dit plus grand chose à nos petits jeunes d’aujourd’hui, formatés par l’Education Nationale décérébrante et les jeux vidéos du même métal. Avec un peu moins d’inculture crasse nous risquions des manifestations d’anti-germanisme primaire ce qui eût, sans doute, déplu à la grosse Angela. En ces temps de rapprochement nous l’eussions bien regretté et Présipède en eût été fort affecté, n’en doutons pas.
Sur ce coup-là, nous ne risquons rien. En revanche, cette fabuleuse équipe de Paris, dont il convient de rappeler au passage qu’elle appartient en propre à l’Émir du Qatar, ne compte dans ses rangs qu’un seul Parisien, vu qu’il naquit dans le XIXème et vécut toute son adolescence à Bondy, ville assez bigarrée mais cependant partie intégrante du Gross Paris comme on disait jadis sur les bords de la Seine. Le parigot en question n’étant autre que l’illustre M’Bappé, jeune garçon au pied incomparable dont la fortune dépasse désormais la centaine de millions.
Comme je le suggérais un peu plus haut, l’amour sans mélange que porte notre cher pays des droidlom à l’équipe présidée par M. Nasser al Khelaïfi, Ministre d’État du Qatar, souffre une seule exception: Marseille! Sur le Vieux Port, la Corniche ou la Canebière, la simple évocation de Paris, de son équipe de foot et du match de ce soir, entraîne systématiquement la bordée d’injures et la profession du mépris le plus absolu. Encore une manifestation caractéristique de la stupidité fouteballière, les Marseillais, très généralement inconditionnels de l’Olympique de Marseille, l’OM pour les intimes, se montrent intraitables lorsqu’il s’agit de l’ennemi héréditaire PSG. Et, pour reprendre le propre terme de Moussa Darmanin, notre excellent ministre de l’Intérieur, comme le pays s’ensauvage de plus en plus et que ledit ensauvagement touche presque exclusivement les populations issues…vous voyez ce que je veux dire, la Ville Lumière aussi bien que la Cité Phocéenne se trouvent au premier rang des victimes du phénomène. Et quoi de plus efficace qu’une belle partie de ballon pour faire surgir les sauvages de leurs tanières? Moyennant quoi, ce soir les suites du match seront certainement plus spectaculaires que le match lui même. Sur les Champs Elysées, je ne vous fais pas un dessin, le dispositif policier ne manquera pas de se voir débordé et la sauvagerie déboulera dans toute son horreur, surtout en cas de victoire des Qatari. Quant au Vieux-Port, si jamais un supporter parisien s’avisait de déambuler au milieu de la foule en délire (seulement en cas de défaite) je ne donnerais pas un liard de sa peau. Le Préfet envisagea même un instant d’interdire, dans toute l’agglomération phocéennne, le port du maillot parisien. Les Hautes-Sphères lui firent rentrer son arrêté préfectoral dans la gorge, faut pas déconner, mais le pauvre homme eût sans doute sauvé les vies des quelques crétins capables de prendre un risque aussi inconsidéré.
Nous verrons cela demain matin, quand on aura relevé les blessés et les morts des deux villes phares du fouteballe français ou prétendu tel.
Cela dit, naturellement, je ne souhaite rien, ne vous gourez pas, je suppute juste…
Si vous n’avez rien de mieux à faire ce soir, couchez vous donc le plus tôt possible, pas la peine de traîner dans les rues ni de regarder la télé, ça vous avancerait à quoi?

N’en passez pas moins une excellente semaine et que la paix soit avec vous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) Plutôt pluriel vu qu’ils jouent à onze de chaque côté.

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