C’est juste trop
Depuis une dizaine de jours, l’armée du régime de Tel Aviv bombarde Gaza et toutes les nuits, le ciel au-dessus des deux millions de Palestiniens vivant dans cette enclave coupée du monde flamboie de couleurs vives.
Ils sont certes habitués depuis le blocus institué en 2007 pour les punir d’avoir voté pour le Hamas à subir des interruptions de courant régulières. Mais l’actuelle restriction à trois heures d’électricité par jour leur est particulièrement pénible en plein été sous le feu constant de l’ennemi. La seule centrale électrique a cessé de fonctionner faute d’un carburant que leurs geôliers interdisent d’importer.
La mise sous barbelés de Gaza, – dont les échanges avec l’extérieur sous le contrôle d’Israël et de l’Egypte sont très limités, – l’a rendue quasi-imperméable à la pandémie du Covid-19. Dix huit cas enregistrés dont neuf cette dernière semaine. L’asphyxie économique en revanche assurera une longue agonie
La presse occidentale garde un mutisme obstiné sur cette nouvelle agression en cours, occupée qu‘elle est à pleurnicher sur les Biélorusses manifestant en robe blanche, fleurs au poing, portant un drapeau de l’époque de l’occupation nazie.
Le monde arabe abasourdi par la chute de l’activité touristique et du prix du pétrole réserve son indignation. L’Égypte, concernée par l’existence de quelques cellules rémanentes d’activistes susceptibles d’effectuer quelque coup de poing dans le Sinaï, tente une médiation entre un Netanyahu contesté dans sa gestion du Covid-19 et un Hamas qui ne pourra pas contenir plus longtemps son aile combattante.
Sur une toile de fond déjà fort péjorative pour le peuple palestinien est venue se ficher la traîtrise des chefs de tribus des sept petites entités du Golfe arabo-persique.
Il ne partira pas. Ce peuple endurera encore car il appartient à sa terre et ceux qui s’entendent à vouloir le chasser se lasseront et peut-être rassasiés du sang des autochtones, partiront-ils un jour.
Depuis une dizaine de jours, l’armée du régime de Tel Aviv bombarde Gaza et toutes les nuits, le ciel au-dessus des deux millions de Palestiniens vivant dans cette enclave coupée du monde flamboie de couleurs vives.
Ils sont certes habitués depuis le blocus institué en 2007 pour les punir d’avoir voté pour le Hamas à subir des interruptions de courant régulières. Mais l’actuelle restriction à trois heures d’électricité par jour leur est particulièrement pénible en plein été sous le feu constant de l’ennemi. La seule centrale électrique a cessé de fonctionner faute d’un carburant que leurs geôliers interdisent d’importer.
La mise sous barbelés de Gaza, – dont les échanges avec l’extérieur sous le contrôle d’Israël et de l’Egypte sont très limités, – l’a rendue quasi-imperméable à la pandémie du Covid-19. Dix huit cas enregistrés dont neuf cette dernière semaine. L’asphyxie économique en revanche assurera une longue agonie
La presse occidentale garde un mutisme obstiné sur cette nouvelle agression en cours, occupée qu‘elle est à pleurnicher sur les Biélorusses manifestant en robe blanche, fleurs au poing, portant un drapeau de l’époque de l’occupation nazie.
Le monde arabe abasourdi par la chute de l’activité touristique et du prix du pétrole réserve son indignation. L’Égypte, concernée par l’existence de quelques cellules rémanentes d’activistes susceptibles d’effectuer quelque coup de poing dans le Sinaï, tente une médiation entre un Netanyahu contesté dans sa gestion du Covid-19 et un Hamas qui ne pourra pas contenir plus longtemps son aile combattante.
Sur une toile de fond déjà fort péjorative pour le peuple palestinien est venue se ficher la traîtrise des chefs de tribus des sept petites entités du Golfe arabo-persique.
Il ne partira pas. Ce peuple endurera encore car il appartient à sa terre et ceux qui s’entendent à vouloir le chasser se lasseront et peut-être rassasiés du sang des autochtones, partiront-ils un jour.
D’un protectorat à un autre
Les sheikhs émiratis, chefs de tribus qui vivaient d‘hydrocarbures d’élevage et d’agriculture vivrière et de piraterie avant l’accord de Trêve avec l’Empire britannique en 1853, se sont enrichis miraculeusement depuis la découverte de gisements d’hydrocarbures. Ils entendent désormais mener une politique extérieure indépendante. Cette poussière de principautés, ancien protectorat de la Couronne a vu partir avec regret à la fin des années soixante les dernières troupes du Royaume Uni aux prises avec une sévère crise économique et budgétaire, reflet de son passage au statut d’économie capitaliste subordonnée.
Ils se sont affirmés suiveurs de la politique occidentale à l’occasion de la guerre contre l’Irak en 1991 puis de celle contre la Libye en 2011. La troisième fois qu’ils ont eu à guerroyer officiellement fut leur participation à la coalition dirigée par les Séoud contre le Yémen en 2015. Trois guerres qui ont abouti à la destruction de trois Etats arabes. Ils ont également suivi joyeusement les Séoud dans leur décision d’organiser en 2017 un blocus du Qatar. On attribue à Mohamed Ben Zayd, MbZ, le véritable Président des EAU, – Khalifa, son frère est inapte en raison d’un accident vasculaire cérébral, – la paternité de la guerre contre le Yémen. Il aurait soufflé l’idée à son disciple Mohamed ben Salmane, MbS,prince héritier comme lui et réel détenteur du pouvoir, afin de légitimer son coup de force contre l’institution adelphique en bricolant une adhésion de la jeunesse à un projet belliqueux. Cependant, cette guerre monstrueuse (*) (elles le sont toutes) contre un peuple qui subit un embargo sur son alimentation entièrement importée s’est révélée ingagnable. Avec un armement Nord-coréen (pas seulement ?), la résistance des Houthis contre l’instauration d’un protectorat saoudien figuré par un Président Hadi qu’il a désigné comme successeur à Ali Abdallah Saleh resté 37 ans au pouvoir, s’est révélée d’une vigueur inattendue. Ils viennent de reprendre une province du centre du Yemen, al Bayda, aux différentes factions terroristes takfiristes, surgeons de Al Qaida et de Daesh. Une vidéo confirme que l’aviation de la coalition arabe a participé à cette bataille aux côtés des terroristes. La facilité avec laquelle des drones ont paralysé deux sites pétroliers stratégiques séoudiens est la deuxième leçon tirée par les Cheikh des EAU. La troisième est incluse dans cet événement lui-même, la protection des Usa est inefficace contre ce type d’attaque et de plus la réponse de l’allié stratégique n’a pas été à la hauteur espérée. En août 2018 déjà, les Houthis avaient interrompu le trafic aéroportuaire de Dubaï, le troisième en importance dans le monde.
MbZ et l’ennemi principal
Des câbles diplomatiques étasuniens de 2006 et 2009 publiés par Wikileaks mettaient en évidence que les Emirs du Golfe considèrent que le Hamas perçu comme une émanation des Frères Musulmans et leur soutien le Qatar ainsi que le Hezbollah sont leur ennemi principal avec l’Iran.
Il est donc naturel pour des potentats assis sur des réserves d’hydrocarbures confortables, régnant sur une population de moins de 10 millions d’habitants dont 90% sont des étrangers, de s’allier avec d’aussi illégitimes qu’eux, le camp sioniste. Les mouvements de résistance qui mobilisent des milices populaires peuvent mettre en péril des formes politiques autocratiques/ militaires vivant d’une rente. Le régime sioniste est fondé sur l’extorsion de fonds perpétrée à l’égard des Usa en particulier au titre d’aide à l’existence et de compensations des crimes commis par les nazis ainsi que du pillage de terres et des biens des Palestiniens qu’un capitalisme avancé traite comme une armée de réserve de travailleurs à surtout garder au chômage.
A l’instar du Qatar qui a su diversifier ses sources de revenus et développer une arme de communication et de diplomatie longtemps influente, Al Jazeera, les Emiratis tentent de s’autonomiser de leurs protecteurs, les Usa et de leurs semi-protecteurs, les Séoud.
Ils pratiquent depuis 2019 leur propre politique au Yémen en soutenant les séparatistes du Sud contre le gouvernement ‘internationalement reconnu’ imposé par les Séoud et réduisent leur présence militaire. En mai et juin 2019, les forces soutenues par la coalition ont été surprises des attaques des milices séparatistes du Sud, mercenaires affichés des Emirats arabes unis.
Gros acheteurs d’armements, en 2016 ils occupaient l’honorable quatrième place derrière l’Inde, les Séoud et la Chine, ils sont la proie facile de cette industrie qui dicte au monde où fixer des foyers de moyenne intensité pour son écoulement macabre. S’adresser à la France pour une partie de leur ravitaillement est censé revêtir une portée stratégique, sortir de la stricte dépendance vis-à-vis des Usa et arracher au Qatar sa relation française et sa part d’influence sur un islam des banlieues. Un aspect du deal avec I’entité sioniste concerne l’acquisition de technologies de surveillance, de cyber-sécurité et d’armements. Le budget annuel d’armements en accroissement continu est de 23 milliards, il est bon pour Elbit System d’en grignoter une part. Le partenariat et la protection achetées au prix fort sont illusoires, il s’agit d’une soumission à une puissance nucléaire qui conteste le droit à une voisine de s’en doter. Le deal (**) du déshonneur n’a pas empêché l’entité sioniste de vouloir empêcher l’acquisition par Abu Dhabi de F35.
MbS, le désastre
Obnibulés par les cours à Wall Street, les Sheikh n’ont pu s’apercevoir que les guerres asymétriques se gagnent souvent par quelques drones artisanaux ou ballons gonflés à l’hélium portant du matériel incendiaire.
Les Séoud se sont bien gardés d’emboîter le pas aux Sheikhs et de rendre publiques leurs relations bienveillantes avec l’occupant sioniste qui semblent dater du fondateur de la dynastie. Pris de revers par leurs anciens alliés inconditionnels qui affirment ainsi leur autonomisation, ils en prennent le contre-pied et déclarent soutenir l’imposture de la solution à deux Etats, élément maintenant vétuste de l’annexion progressive et masquée de la Cisjordanie.
Il est vrai que l’industrie du pèlerinage à la Mecque, encadrée par des sociétés israéliennes qui en assurent la sécurité (contre l’ennemi intérieur ?) depuis des années devient primordiale pour un Etat endetté aux ressources pétrolières exsangues.
Il convient de ne pas trop malmener la clientèle majoritairement de façon écrasante antisioniste d’autant qu’ici et là se lancent des mouvements en faveur du boycott tant que les Séoud se confèrent le titre abusif de gardiens des deux Lieux Saints.
La guerre des prix du pétrole qu’ils ont entreprise contre les hydrocarbures du schiste étasunien suivie par les pays de l’OPEP et la Russie en 2014-2016 les a affaiblis une première fois. La baisse de la demande mondiale et une surproduction en mars-avril 2020 ont décidément plongé l’Arabie dans le cycle de l’endettement, mécanisme autrefois dégainé contre les pays du tiers-monde quand les pétrodollars se recyclaient dans les banques anglo-saxonnes.
La récession mondiale, entendue selon la définition des ‘économistes’ capitalistes comme baisse durable du PIB, risque de durer quelques années. Combinée avec le flou qui entoure le niveau de réserve et la capacité de réserve productive, Mohamed Ben Salmane ou du moins les horde de ses conseillers financiers issus de la City et de Wall Street ne va pas proposer une autre mise sur le marché d’action de l’ARAMCO. Le fiasco de ce qui devait être la plus importante introduction en bourse fin 2019 est un échec cinglant pour MbS, le prince qui découpe à la scie ses opposants ou les emprisonne dans de somptueux hôtels jusqu’à ce qu’ils paient une lourde rançon.
L’ouverture de casinos et de dancing pour favoriser le tourisme s’inscrit dans le registre des investissements à rendement négatif. Elle n’a pas drainé les devises escomptées et va lui valoir une fronde des religieux du royaume qui finira par s’exprimer sous une forme de bouffées de violences armées, la seule possible dans un régime sans fausse alternance démocratique.
Du dollar, y en a marre
MbS a engagé une guerre d’attrition qui extermine les Yéménites, coûteuse et ingagnable par son camp clairsemé depuis la défection du Maroc et des Emirats arabes unis.
Les ‘valeurs occidentales’ des droits de l’homme s’évanouissent au seuil des intérêts des marchands d’armes quand la France, le Royaume Uni, l’Allemagne et les Usa au service des donneurs d’ordre envoient leurs instruments de mort. Elles reprennent de leur vitalité quand les appétits des capitalistes industriels s’aiguisent devant l’éventualité de s’approprier les unité de production propriétés de l’Etat biélorusse. Une révolution colorée au nom introuvable, celui de révolution des pantoufles a fini par être abandonné, est toujours en préparation dans un pays imparfaitement intégré au marché mondialisé américanisé.
Depuis plus d’une bonne dizaine d’années, le monde est en situation métastable du fait de l’émergence de la Chine comme concurrent potentiel de l’hégémonie économique et géostratégique des Usa. La Chine continue d’être l’usine du monde, la pandémie a ouvert les yeux de plus d’un, et se transforme en premier investisseur de la planète en construisant des infrastructures là où on le lui demande. Elle est encore tributaire de la consommation étasunienne et vulnérable aux attaques commerciales et financières des Usa.
Les guerres périphériques infligées (surtout au Monde arabe) sont l’une des formes de cette confrontation celui d’un capitalisme atteignant l’abstraction de la pure monnaie s’auto-reproduisant ‘mystérieusement’, en réalité, coulée dans les chaudrons des guerres destructrices et celui d’un capitalisme (fut-il d’Etat) à l’odeur empestant la sueur des usines, des dortoirs où s’entassent des paysans migrants devenus force de travail migrante, elle aussi presque abstraite à être si mouvante.
Pour Xi Jinping, la question palestinienne est toujours la question centrale au Moyen-Orient. La Chine est le deuxième client pour les exportations du pétrole séoudien, derrière le Japon et devant les Usa, raison de plus pour Ryadh de ne pas instaurer ouvertement des liens avec Tel Aviv.
Notes
(*) Vingt millions de Yéménites en insécurité alimentaire, un million exposé au choléra, 100 000 morts dus au conflit et 130 000 morts liés indirectement au conflit, soit un pays durablement brisé.
(**) Le mot deal prononcé avec une intonation soutenue sur la dentale initiale est un mot arabe que l’on peut traduire par avilissement et déshonneur.
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