17 juillet 2020

Sur l’or et l’Humanité


Les données sur les réserves d’or disponibles sont généralement mal comprises. Selon MSM, elles correspondent aux quantités d’or extraites du sol chaque année et mises en vente sur les marchés – soit environ 2500 tonnes.

C’est une grossière erreur. Les réserves disponibles d’or sont estimées à 170.000 tonnes, et représentent l’intégralité de l’or extrait du sol depuis que l’Humanité a eu connaissance de son existence et a commencé à en découvrir dans le lit des rivières. Chaque once – chaque gramme – de cette réserve d’or appartient à quelqu’un, que ce quelqu’un soit une personne ou une institution.

Cela nous mène à un autre point, que je n'ai encore jamais vu être discuté où que ce soit : puisque chaque gramme d’or en existence a un propriétaire, alors la demande en or effective est de 170.000 tonnes d’or, et ne cesse d’augmenter chaque année à mesure qu’1,5% de production additionnelle est offerte à la vente. C’est un fait indéniable, parce que lorsque vous possédez quelque chose, vous exercez une demande pour ce quelque chose. Lorsque vous n’exercez plus de demande sur l’un de vos effets personnels, vous le jetez ou le vendez. Un individu qui possède de l’or et ne désire pour quelque raison que ce soit plus en être le propriétaire trouve instantanément un acheteur. L’or est la ressource la plus commercialisable qui soit. Aucune nouvelle quantité d’or ne pourra venir excéder la demande et en faire chuter le prix, parce que chacun de ses propriétaires actuels désire en posséder plus, et que le nombre de personnes qui aimeraient en avoir est presque aussi élevé que le nombre de personnes qui foulent le sol de notre planète !

170.000 tonnes de métal – ce chiffre est une estimation, personne ne sait avec certitude quelles quantités d’or existent actuellement – sont transmises d’une génération à une autre par leurs propriétaires, par des millions d’êtres humains. De l’or est également possédé par des institutions, et ces entités peuvent le conserver des années durant, mais une majorité de l’or disponible se trouve entre les mains d’individus.

Au cours de ces cent dernières années, l’or a commencé à se réfugier. L’Humanité s’est enfoncée dans une situation inhumaine de servitude, et les Hommes ne reçoivent aujourd’hui plus le traitement qu’ils méritent de la part de ceux qui les dirigent. Des dirigeants, il en a toujours existé, et malgré les arguments des anarchistes – ceux qui cherchent à argumenter que nous n’avons pas réellement besoin de dirigeants – nous en auront probablement toujours.

Il serait très incorrect de dire que la condition de l’Humanité au XIXe siècle était parfaite dans tous les sens du terme. Mais s’il est une chose dont nous puissions être certains, c’est qu’au cours de ce siècle, le monde a vu plus de progrès vers la prospérité et le bien-être qu’à n’importe quelle autre période de l’Histoire. La raison en est que les gouvernements du monde, pour généraliser, savaient que leur sphère d’action avait ses limites, et que leur peuple était composé d’êtres humains qui ne pouvaient être énumérés et manipulés ‘pour leur propre bien’. Aucun passeport n’était nécessaire pour voyager à travers le monde.

La méchanceté a toujours existé, mais au XIXe siècle, il existait un respect pour ce que j’appelle l’économie politique humaine, c’est-à-dire le respect pour la propriété privée, le respect de la loi et de l’inviolabilité de la demeure d’un Homme. Tout ce à quoi nous pensons sous le concept de civilisation est impliqué dans l’économie politique humaine, et cela inclue le respect pour l’institution monétaire ainsi que l’or et l’argent.

Entre les deux guerres mondiales, il existait encore un résidu de respect pour les Hommes. C’est au cours de ces années que la goélette Yankee a quitté le port de Gloucester, Massachussetts, pour quatre croisières avec à son bord le capitaine Irving Jonhson et sa femme Exy. De jeunes hommes et femmes faisaient payer leur père pour pouvoir participer à un voyage autour du monde en tant que membres de l’équipage du Yankee. Les ports du monde les accueillaient à bras ouverts. Aucun ennemi n’était en vue. C’était une époque de rêve ! Un très bon ami à moi, Harry Wright, a eu le privilège de participer à l’une de ces expéditions mémorables.

Dans quelle spirale infernale a été emportée l'Humanité, et à quelle vitesse ! Les gouvernements du monde ont pris une forme terrifiante. L’or ne peut plus être utilisé comme monnaie. Le gouvernement Chinois presse ses citoyens d’acheter de l’or et de l’argent en tant qu’épargne, ce qui est un signe de sagesse de sa part. L’or fait peur à trop de gouvernements. Certains l’ont même interdit, voir persécuté. L’or n’est plus autorisé à remplir sa fonction si utile pour l’Humanité.

Si l’Humanité a choisi d’accumuler de l’or depuis l’aube de l’Histoire, nos gouvernements modernes, et notamment Occidentaux, semblent plus qu’ignorants en la matière, et dans leur arrogance, ils le bannissent de la scène économique et financière. Plus que ça, ils tentent de le rayer de la mémoire humaine. Mais avec 170.000 tonnes d’or en existence, les gouvernements ne sont pas en passe de pouvoir nier la nature humaine, pas plus qu’ils ne pourraient bannir toute forme d’activité sexuelle.

Les 170.000 tonnes d’or existantes continuent de migrer d’un propriétaire à un autre, d’une génération à une autre. Une petite portion de ces migrations a lieu sur les marchés, où l’or est acheté et vendu, mais une majeure partie est transmise d’un propriétaire à un autre dans la plus grande confidentialité.

Sur les marchés, le prix de l’or est manipulé et largement sous-estimé en raison des interférences des gouvernements Occidentaux et des banquiers qui jouent avec le physique. Cette collusion est indispensable au maintien de l’illusion que les obligations vendues par les gouvernements ont quelque valeur que ce soit. Chaque hausse du prix de l’or correspond à une baisse virtuelle des obligations, que ce soit celles des sociétés ou des gouvernements. Le danger perçu par les gouvernements est que le prix de l’or puisse un jour attirer les investisseurs vers l’or plutôt que vers les obligations. Un réel danger pour ceux qui les vendent.

Une petite partie des 170.000 tonnes d’or en existence arrivent sur les marchés parce que certains propriétaires veulent s’en débarrasser et que les sociétés minières doivent vendre leur production. C’est cet or qui est utilisé pour manipuler le prix de la réserve d’or totale.

Le plus gros de l’or en existence ne participe pas du tout aux marchés. La vaste majorité des propriétaires refusent de se séparer de leur métal au prix ridicule qui lui actuellement assigné. Oubliant ce fait, MSM conclue que ce que les sociétés minières vendent chaque année est en fait la ‘réserve d’or disponible’.

Attirer l’ensemble des réserves d’or disponibles sur le marché n’est pas uniquement une question de prix. La question est de savoir ce qu’un propriétaire d’or peut espérer en retour de la vente de son métal. Peut-il espérer retrouver son or s’il l’investi ? Certainement pas ! Alors pourquoi s’en séparer ?

Le monde est en banqueroute, et l’économie politique se trouve dans une impasse. Les idées qui ont prévalu au cours de ces 100 dernières années retrouvent leurs origines dans la pensée idéaliste de Platon, qui a écrit au VIe siècle le livre le plus atroce et inhumain qui soit en termes de politique économique: La République. Il est le gauchiste original. Depuis son temps, les gauchistes n’ont rien appris et continuent de se présenter en tant qu’idéalistes. Et par le terme idéaliste, ils veulent dire qu’ils proposent un monde qui leur correspond et qui réduisent leurs victimes à l’esclavage. Ils disent vouloir améliorer les choses, avec l’argent des autres, cela va de soi.

Je me souviens avoir eu une conversation avec un journaliste gauchiste. J’ai pu remarquer qu’il ne portait pas de chaussettes – je suppose qu’il ne voulait pas paraître trop bourgeois. Je lui ai expliqué que je pensais que l’organisation des fourmilières était très similaire à son idée d’une société organisée. Il m’a répondu que oui, les êtres humains devraient apprendre à se comporter tels des fourmis et des abeilles. Je lui ai fait remarquer que nous ne sommes pas des fourmis, ni des abeilles. Alors il m’a dit, ‘mais ce serait le meilleur moyen de nous organiser’. Platon l’aurait beaucoup apprécié.

Ces gens ont capturé l'imagination du monde, malgré les horribles résultats de leurs théories une fois mises en pratique. Les politiciens et banquiers sont leurs esclaves, et l’Humanité ne cesse de payer pour cela.

Les politiciens et les banquiers ne sont pas des penseurs. Les politiciens n’ont qu’un seul objectif : la réélection. Les banquiers, pour la plupart, sont des employés, et une majorité d’entre eux ne pense pas du tout.

Au début des années 1970, alors que le Mexique était à la merci de gauchistes interventionnistes et que son gouvernement était sur le point de sombrer dans la banqueroute, j’ai eu une conversation avec l’un de mes amis qui est un banquier Américain. Après avoir bu deux Martinis avant de déjeuner, je lui ai demandé ‘Pourquoi ta banque continue-t-elle de prêter de l’argent au gouvernement Mexicain ? ne vois-tu pas ce que ce gouvernement est en train de faire ?’. Il m’a répondu ‘Pour faire de l’argent, Hugo. Tout simplement’.

Les quantités de papier détenues par les banques centrales étaient de 50 milliards de dollars en 1971. Le 18 janvier 2013, elles étaient de 10,933 trillions de dollars – une multiplication par plus de 201 en 42 ans. ‘Pour faire de l’argent’…

Une majeure partie des réserves disponibles d’or – 170.000 tonnes – restera cachée jusqu’à ce que les gouvernements décident qu’il est temps de redevenir humains.

Y’a-t-il une chance que cela se produise ? Cela se pourrait si les dirigeants qui possèdent l’arme atomique étaient assez intelligents pour abandonner les politiques obstinées actuelles, portaient leur attention sur la construction d’une économie politique en accord avec la nature humaine (ce qui est précisément ce qu’ont fait les Pères Fondateurs des Etats-Unis) et cessaient de vouloir améliorer leur condition grâce à la monnaie papier.

Il y aura toujours espoir…

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