Rebondissement dans l'enquête ouverte après l'incendie de la cathédrale de Nantes, survenu dans la matinée du 18 juillet. Dans un communiqué diffusé ce samedi 25 juillet dans la soirée, le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès a fait savoir que le bénévole qui avait été placé en garde à vue les 18 et 19 juillet derniers a de nouveau été arrêté ce samedi matin 6h15.
Dans la soirée, il a été présenté au parquet de Nantes, «qui a ouvert une information judiciaire des chefs de dégradations, détériorations ou destruction du bien d'autrui par incendie et requis la saisine du juge des libertés et de la détention aux fins de placement de l'intéressé en détention provisoire». Cet homme de 39 ans a ensuite été mis en examen et placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet. Il encourt pour cette infraction «une peine de 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende», a ajouté le procureur. «Mon client a coopéré», a affirmé au quotidien Presse-Océan l'avocat du mis en examen, Me Quentin Chabert. «Il regrette amèrement les faits et évoquer cela a été pour lui une libération. Mon client est aujourd'hui rongé par le remords et dépassé par l'ampleur qu'ont pris les événements», assure-t-il. Il a reconnu, lors de l'interrogatoire de première comparution devant le juge d'instruction, avoir allumé les trois feux dans la cathédrale : sur le grand orgue, le petit orgue et dans un panneau électrique«, a précisé le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès au quotidien.
La piste criminelle «privilégiée »
Cet homme de 39 ans était chargé de fermer la cathédrale la veille de l'incendie. Il s'agit d'un «Rwandais, venu se réfugier en France il y a quelques années», avait expliqué la semaine dernière à l'AFP le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois. Selon le recteur, le bénévole est «servant d'autel» et il le connaissait «depuis quatre ou cinq ans». «J'ai confiance en lui comme en tous les collaborateurs», avait-il expliqué à l'AFP.
Soulignant que le laboratoire central de la préfecture de police de Paris a dépêché à Nantes des ingénieurs spécialisés après l'incendie, le procureur de la République a annoncé que les premiers résultats de leurs investigations «amènent à privilégier la piste criminelle». Pour rappel, «trois points de feu distincts» ont été détectés dans l'édifice le jour de l'incendie.
Pierre Sennès écrit par ailleurs que plus de trente personnes ont été entendues en une semaine par la vingtaine d'enquêteurs chargés du dossier. Seul le bénévole rwandais avait été placé en garde à vue, avant d'être «laissé libre au terme de ses auditions» , puis d'être de nouveau interpellé ce samedi.
L'incendie de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, qui a notamment ravagé le grand orgue de l'édifice, a suscité une forte émotion, quinze mois après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Dès l'après-midi du 18 juillet, le premier ministre Jean Castex, le ministre de l'Intérieur - chargé des Cultes - Gérald Darmanin et la ministre de la Culture Roselyne Bachelot s'étaient rendus sur place.
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