Le fameux monde d’après est tout aussi dégueulasse que le monde d’avant. Les ouvriers de la sucrerie de Toury vont être licenciés, après avoir fabriqué de l’alcool pour les gels hydroalcooliques en dépit des risques pendant la pandémie.
Dans la petite ville de Toury, 2 900 habitants, dans l’Eure-et-Loir, l’incompréhension et la colère domine. La sucrerie qui emploie 128 personnes et dont les cheminées trônent sur la région depuis 145 ans va s’arrêter définitivement le 30 juin prochain.
Pourtant, ces salariés ont été considérés comme « indispensables » en cette période de pandémie de Covid-19. Ils ont produit de l’alcool pour les gels hydro alcooliques. Il vont aujourd’hui perdre leurs emplois.
La maison mère, Cristal Union, numéro 2 français, a décidé de fermer cette usine qui produisait du sucre de betterave, de l’alcool, et du bioéthanol.
Dans la petite ville de Toury, 2 900 habitants, dans l’Eure-et-Loir, l’incompréhension et la colère domine. La sucrerie qui emploie 128 personnes et dont les cheminées trônent sur la région depuis 145 ans va s’arrêter définitivement le 30 juin prochain.
Pourtant, ces salariés ont été considérés comme « indispensables » en cette période de pandémie de Covid-19. Ils ont produit de l’alcool pour les gels hydro alcooliques. Il vont aujourd’hui perdre leurs emplois.
La maison mère, Cristal Union, numéro 2 français, a décidé de fermer cette usine qui produisait du sucre de betterave, de l’alcool, et du bioéthanol.
Depuis que le groupe a fait main basse sur l’usine, beaucoup de choses ont changé. D’après l’article de Florence Aubenas dans Le Monde, le directeur général de la boîte lors du rachat, Marcel Jolu, explique que l’usine était « en bon état et avec des bénéfices ». Même si l’usine est plus petite que certaines de ses concurrentes en France, ses performances en fasait l’une des plus productives du pays, selon le Monde.
Dans l’article, Kévin Rabouin ouvrier du site, témoigne du changement de gestion après le rachat : « C’était notre usine et ils voulaient nous apprendre à faire du sucre ». Kamal, magasinier, constate également des changements qui questionnent quant à la gestion de l’usine. Notamment les achats des fournitures. D’après le Monde, « le manche à balai passe de 3 à 32 euros, le raccord d’eau de 4,60 à 65 euros ». Dans la journal, Kamal explique que « Quand on disait : “C’est trop cher ” , on nous répondait : “Qu’est-ce que ça peut te faire ? C’est toi qui paies ? On va vous booster, vous serez une usine pilote.” ».
De plus, l’ouverture à la concurrence internationale et la fin des quotas européens pour la betterave en 2017 a fait chuter drastiquement le cours du prix du sucre devant la surproduction mondiale.
En effet, Toury subit la concurrence mondiale, comme l’usine Saint-Louis de Marseille. La faute au libéralisme et la décision du Parlement Européen de supprimer les quotas de production de sucre, mis en place pour garantir un certain niveau de prix. La législation étant abolie, cela a fait exploser la production. Une décision politique prise à la suite d’une demande des gros producteurs mondiaux devant l’OMC. Par conséquent, en 2018 le cours du sucre s’est effondré, -38% sur l’année.
De fait, pour les capitalistes, malgré les presque 2 milliards de chiffres d’affaire de Cristal Union, il faut fermer des usines pour réduire les coûts, qu’importe que la production d’alcool soit indispensable depuis l’éclatement de la crise du Covid-19.
Alors que partout, la demande d’alcool pharmaceutique bat des records, l’usine Toury fait partie des secteurs essentiels. Pendant le confinement, seule la distillerie travaillait à plein régime. « On est fier d’avoir décroché l’agrément “travailleurs indispensables” » explique Kévin Rabouin au Monde.
Une fierté qui se sent dans la motivation des salariés « On est redevenu ce qu’on était avant, on a retrouvé notre fierté. » Dans Le Monde, on peut lire qu “Aux chefs qui donnent un ordre, Albin, 30 ans, s’entend soudain répondre : « Retourne dans ton bureau. L’usine, elle est à nous. »”
« On s’est dit : “Notre sucrerie, elle est belle. C’est eux qui ne savent pas la faire tourner. On va leur montrer de quoi on est capable.” », raconte Kévin Rabouin.
Le gouvernement comme le patronat ne vont pas lever le petit doigt pour sauver ces salariés qui travaillent pourtant dans un secteur essentiel. Le monde de demain sera exactement comme celui d’hier si on le laisse entre leurs mains. C’est pourquoi il faut que toutes les entreprises qui fournissent des produits essentiels en cette période de pandémie (et nous ne sommes pas à l’abri d’une seconde vague dévastatrice) soient nationalisées sous contrôle des ouvriers. Il est également urgent d’interdire tous les licenciements face à la crise économique qui s’approfondit.
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