04 mai 2020

Qu'est-ce qui nous attend ?


Eh bien, à dire vrai, rien de bien plaisant, en fait. J'espère qu'au premier jour du confinement vous n'avez pas oublié de dire au revoir à vos droits constitutionnels, comme l'on dit au revoir à ses enfants avant de partir pour un long voyage, parce que vous n'êtes pas près de les revoir. Pas question que le pouvoir laisse à la plèbe la plus petite opportunité de renverser dans la rue ce qu'elle a décidé pour vous dans l'ambiance feutrée des boudoirs. Oh on vous laissera bien sortir, en laisse, plus ou moins, mais à la première petite bronca, ce sera à la niche, et à double tour ( le retour du Corona ). Accessoirement, et pour la même raison, on ne vous rendra pas le droit à vous assembler pacifiquement pour manifester, et l'on mettra tant et plus d'outils en circulation pour vous traquer jusque dans les moindres retranchements de votre vie privée.

D'un point de vue économique, la perspective est encore nettement moins réjouissante. À l'issue du déconfinement ( toujours partiel et conditionné ) ce ne sera probablement pas moins de 40% des petites et moyennes entreprises qui seront en dépôt de bilan, laissant dans leur sillage des dizaines de milliers d'emplois sur le carreau, diminuant d'autant les ressources financières que l'État devra compenser : où iront-ils chercher l'argent ? Ils iront l'emprunter sur les marchés, pardi, augmentant considérablement la charge de la dette.

Les grosses entreprises, elles, seront aidées, à coup de centaines de millions, qu'on ira chercher sur les marchés financiers, et il se trouvera des idiots parfaits pour applaudir quand l'État annoncera qu'il « prend ses responsabilités et nationalise » des entreprises comme Air-France, par exemple. Cela aussi revient à vous prendre directement l'argent dans votre poche pour le donner aux milliardaires.

Les défauts s'ajoutant aux défauts, les réassureurs tomberont comme des mouches, avec, en bout de ligne, les banques...

Mais les banques ne tomberont pas

Tout simplement parce que leur chute signifierait la révolution dans les 48h et que nos dirigeants sont parfaitement capables de comprendre que cela signifierait leur lynchage sans autre forme de procès, or d'une manière générale, ils sont très attachés à leur intégrité ( physique ) et répugnent à la violence ( surtout quand elle serait tournée vers eux ).

Alors on vous serine que depuis 2009, on a compris la leçon, et qu'en cas de faillite bancaire, un mécanisme européen a été mis en place pour garantir les dépôts des épargnants à concurrence de 100.000 EUR... Mais ce qu'on oublie de vous dire c'est que ces fonds sont très, très insuffisamment abondés ne serait-ce que pour faire face à la faillite d'une seule banque. Pour la Belgique, j'avais écrit et détaillé ceci dans un article en 2016, pour la France, il me semble qu'on tourne autour de 4 milliards ( même pas libérables immédiatement ) pour un total à couvrir de 2200 milliards. Quand on sait que pour la seule BNP-PARIBAS cela représente plus de 800 milliards on se demande de qui on se moque, à moins que ?

À moins que les banques, sûres du fait que l'État, pour les raisons que je mentionnais, ne peut en aucun cas se permettre de les laisser tomber, en serait réduit à emprunter autant que nécessaire pour les maintenir à flot, avec l'aide de la BCE qui continuera à imprimer tant et plus de fausse monnaie quitte à ce que l'euro perde 40% ou 50% de sa valeur. C'est sûr qu'après ça, on sera concurrentiels, avec des revenus à peine supérieurs à ceux d'un pays sous-développé, et un prix de la vie qui aura doublé.

N'est-ce pas de la folie ?


Eh bien ça dépend de quel point de vue vous regardez ça. Si vous voyez ça du point de vue de dirigeants dont l'objectif serait le bien de ses citoyens, c'est évident, mais croyez-vous réellement que l'objectif des patrons de nos dirigeants ne serait pas parfaitement en accord avec ce qu'amènera pareille situation ?

Vos dirigeants sont des marionnettes, et si vous ne vous réveillez pas, vous allez vous retrouver dans un monde qu'Orwell lui-même n'aurait pas imaginé dans ses pires cauchemars.

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