13 mai 2020

Libération !


Vous en avez plein, comme par exemple Marcel Grauburle, qui ne se sentent plus de joie tant la perspective du déconfinement leur semble recéler tout un florilège de petits plaisirs retrouvés à l’issue de cinquante-cinq jours de réclusion coronavirussienne. Il faut bien le comprendre, « l’enfer c’est les autres« , comme disait le camarade Sartre, un jour de lucidité sans doute dépourvu d’obnubilation marxiste.
Enfin, ça dépend des autres, bien sûr, mais pour l’ami Grauburle, confiné quasiment deux mois en la féroce compagnie de Mémène, c’est carrément la libération, la délivrance, qu’il sent débouler à la suite des dernières déclarations de Barbapoux, notre Premier Ministre toujours fidèle au poste mais nul ne saurait dire jusqu’à quand. Il n’est sûrement pas le seul, notre brave Marcel, quoiqu’à ce point-là ça ne doit pas courir les rues -même si comme expression mal à propos on pourrait difficilement trouver pire- j’en connais plein, comme ça, qui n’attendent que Lundi prochain matin pour s’envoyer en l’air, qui à l’hippodrome, qui chez le coiffeur, qui au magasin de bricolage, qui à la pute, qui en balade à vélo, qui chez son amie de cœur, (dans la mesure, bien entendu, où celle-ci crèche à moins de cent bornes à vol d’oiseau de bon augure), qui, aussi, chez le toubib pour renouer enfin avec leur très chère bobothérapie. Bref, la liberté retrouvée ça fait plaisir à peu près à tout le monde, sauf, j’imagine, à ceux qui chômaient pépères et y avaient pris goût. La perspective de se retaper les levers dans les petits matins merdeux pour s’engouffrer, mal lavé et mal réveillé, dans des transports en commun pleins de crasse et sans doute de virus, avouons-le cela ne saurait enthousiasmer personne. Ou alors des dérangés mentaux…quoique ces derniers, si j’en crois les media, comme occupation ils auraient plutôt les attentats Allahou-Akbar… Et puis, vous en avez aussi qui crèvent de trouille à l’idée de se propulser dans l’inconnu, la périlleuse jungle urbaine où l’on rencontre forcément des porteurs, sains ou pas, de ce Covid 19 dont l’ineffable Salomon nous raconte chaque jour le nombre de macchabées, réanimés ou non, qu’il se trimballe sur la responsabilité…le virus, je veux dire, pas Salomon…quoique…à bien y regarder…Et puis déjà, souvenez vous, rien que la tronche de Présipède le jour où il annonçait solennellement « nous sommes en guerre » il y avait de quoi flanquer une pétoche carabinée à bon nombre des gogos qui l’écoutaient sans se pisser dessus de rigolade!

Mais bon, chacun regarde l’affaire comme il veut, certes, quoiqu’il puisse en être on va déconfiner. Voilà! Qu’on crèche dans la partie verte de la carte ou au contraire en plein dans le rouge, on y va quand même, haut les cœurs! Disons le tout net, l’épidémie a reculé, d’aucuns prétendent même qu’elle serait pratiquement terminée, ce genre de calamité se représente statistiquement par une courbe en cloche -n’y voyez cette fois aucune allusion à M. le Président de la Répupu- laquelle courbe, si vous la comparez à celle de la Chine, démontre que nous ne sommes pas très loin de la rémission. Seuls les prophètes de malheurs tenants d’une « seconde vague », laissent encore planer le doute sur la justification sanitaire du déconfinement.
En revanche, pour ce qui est de la justification économique, l’hésitation n’est pas de mise. Vu l’absolu désastre issu de la parenthèse hallucinante que nous venons de vivre, il importait essentiellement de redémarrer au plus vite et sans trop se poser de question. La France, Môssieur, a des masques… enfin quelques uns, du gel hydroalcoolique… enfin plusieurs litres, et du courage a revendre pour cesser de se creuser la tombe financière! Alors on y va, la République nous appelle (plutôt Présipède, grosso-modo c’est pareil) sachons vaincre ou sachons courir! Justement, on arrête le jogging et on se retrousse les manches ne serait-ce que pour se laver les paluches, car les gestes-barrière avec lesquels on nous siphonne les burnes depuis trois mois, nous préserveront assurément d’une resucée épidémique; seuls les petits nenfants de la maternelle auront du mal à s’y assujettir mais on s’en fout vu qu’ils ne chopent jamais le Covid…enfin on croit… Eh bien alors, plutôt que de les refourguer à l’Education Nationale, nous aurions pu, sans doute, les confier à leurs éventuels grand-parents… oui, bon, mais quand même on n’est pas tout à fait sûr…
D’autant qu’on décompte 25 000 morts surnuméraires entre le 1er. Mars et le 20 Avril (1) et qu’il s’agit essentiellement de vieux, ce qui ne suffira certes pas à résoudre le problème des retraites mais risquerait toutefois de ré-encombrer les hostos, au cas où les intéressés viendraient massivement à choper le virus. Comme on n’a pas pu contraindre les vioques à rester confinés, tant mieux pour Grauburle et consorts, on ne va tout de même pas les obliger à garder leurs tout-jeunes descendants, ça la foutrait mal! Alors les bambins s’en retourneront à l’école, dès mardi matin, voilà. Ce n’est que justice car le décrochage scolaire tant redouté par Macrounette et ses sbires, les a frappés durement, ces charmants étudiants des crèches et des maternelles, la somme des connaissances leur faisant défaut au bout de deux mois apparaît abyssale… On ne peut tout de même pas décemment déclarer qu’on refile les merdeux à l’Éducation Nationale pour que Maman puisse retourner bosser! Bien sûr une telle évidence n’échappe à personne, mais à partir du moment où l’on prend systématiquement les braves-gens pour des corniauds… Et puis, que voulez vous, le progrès qui a consisté à coller les mères de famille au boulot au lieu de les laisser s’occuper de l’éducation de leur progéniture, il faut bien qu’il présente, comme toute avancée sociale qui se respecte, quelques menus inconvénients…celle-là en regorge! Alors, comme dit Présipède avec sa formule tarlouzéenne, toutes celles et ceux (c’est à dire, toutes celles et toutes ceux, nous sommes bien d’accord?) qui ont glandouillé à la maison aux frais du chômage en faillite, vont retourner au turbin et fissa! Il l’avait bien annoncé, le petit bonhomme « quoi qu’il en coûte » (il aurait dû dire quoi qu’il vous en coûte, c’eût été plus honnête) seulement, vu l’effet d’aubaine engendré, et que ce couillon n’avait même pas envisagé, il en coûte vachement beaucoup trop, là, on part carrément en quenouille! Plus de la moitié de la population active au chômage et le PIB qui se ratatine comme une vieille pomme non ramassée faute de main d’œuvre immigrée, vous vous rendez compte! Pour un peu et il pourrait bientôt dire adieu à sa prolongation de 2022…déjà là, ça commence à puer grave!
Du coup, histoire sans doute de dissiper toute impression désagréable, ces gens-là ont ils cru bon d’envoyer encore une fois au charbon (n’y voyez aucune allusion déplacée), notre copine Sibête, la porte-conneries du Gouvernemeschoses. Personne n’a prêté le moindre intérêt à ce qu’elle a pu raconter sur BFM-TV, une mesure pour rien! Que voudriez vous, n’est-ce pas, attendre de la personne en question, sinon des sibêthises? En revanche elle a encore trouvé le moyen de faire le buzz, enfin la buse, si vous préférez. Figurez vous qu’elle s’est fait choper clope au bec dans son burlingue, juste avant l’interview! Du coup ils l’ont filmée, ces enfoirés de cameramen! Cependant, à bien y regarder, il s’agissait vraiment d’une cigarette, on aurait pu, bien sûr, craindre le pétard! Mais non, ouf, manifestement pas…la prochaine fois, peut être? Et puis elle s’est expliquée, la jeune personne, le tabac c’est souverain contre le coronavirus, tout le monde le sait, pas un truc bidon comme la chloroquine du Savant de Marseille, m’enfin! Sibeth, Sibeth si tu continues…

Nous voilà donc rendus à la fin de l’équipée sauvage…qu’allons nous devenir, mes pauvres amis? Moi, je suis anxieux de le savoir car, figurez vous que si tout va bien, c’est Barbapoux qui l’a dit, on va pouvoir rouvrir DERRIERE NAPOLEON aux alentours du 1er. Juin (non Sibête, pas le premier joint, flûte!)… Pourvu que ça le fasse, dites-donc, il commence à faire soif!
Dans cette attente, veuillez tous agréer mes meilleurs souhaits de bonne décovidisation ainsi que mes plus amicales salutations.
A Dimanche prochain si la seconde vague le permet.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) Selon l’INSEE par rapport à la moyenne des années précédentes le nombre de décès au cours de la période en cause passe de 85 000 à 110 000.

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