Exit la comète Atlas, tombée en désuétude sous l'œil de milliers d'astronomes et de curieux qui espéraient assister à l'envol d'une comète exceptionnelle. Mais, comme nous l'avons souvent rappelé, ces astres pétris de glaces et de poussière sont imprévisibles.
Atlas, qui n'est donc plus qu'une chaîne de débris, a laissé sa place pour le concours de la plus belle comète de l'année. Et à peine, constations-nous sa ruine qu'une nouvelle comète prometteuse venait de faire son apparition. Exactement le 11 avril. Elle a été détectée dans les filets de l'instrument Swan du satellite d'observation du Soleil vétéran Soho (25 ans d'observation du Soleil !). Une déflagration d'hydrogène qui l'a soudain rendue visible. Un (premier ?) brusque sursaut d'activité pour ce corps venu des confins du Système solaire.
Les données sur sa trajectoire suggèrent que c'est sans doute la première fois qu'elle entre dans la région la plus chaude du Système solaire. Le 12 mai prochain, C/2020 F8 alias la comète Swan passera au plus près de la Terre, à quelque 84 millions de kilomètres... donc, rien à craindre, elle ne nous tombera pas sur la tête. Quant au périhélie, le point de son orbite le plus proche du Soleil, il sera le 27 mai. L'astre sera alors à 64,5 millions de kilomètres de notre étoile, soit une distance équivalente à celle de Mercure avec l'astre solaire. Naturellement, la comète aura très chaud, ce qui donnera inévitablement des sueurs froides aux astronomes et astrophotographes qui ne la quittent pas des yeux.
La comète Swan sera-t-elle la comète de l’année ?
En quelques semaines, Swan est passée d'illustre inconnue, car invisible, à comète très prometteuse visible sans instrument. Croisant actuellement dans la constellation australe de la Baleine (Cetus) -- elle se dirige vers les Poissons (Pisces) --, l'astre a en effet été signalé comme discernable à l'œil nu à compter du 1er mai. Sa luminosité venait de passer le cap de la magnitude 6 (limite visuelle pour l'œil humain). Les prédictions de sa courbe tablent sur un point culminant à une magnitude 3 pour la fin du mois (lors du périhélie). Mais...
Mais les toutes dernières observations montrent une courbe qui est en train de s'aplatir. Depuis ses récents sursauts d'activité, la comète a perdu un peu de son éclat. Alors, évidemment, à l'instar de la comète Atlas, on pense que le même scénario est en train de se reproduire. Et que le rêve d'une comète brillante dans le ciel de 2020 va s'évanouir ? Sans oublier que la comète interstellaire 2I/Borisov s'est, elle aussi, brisée récemment, laissant dans son sillage 230 millions de tonnes d’eau venues d’un autre système planétaire.
Pour l'instant, il est encore trop tôt pour affirmer que l'astre n'a pas résisté aux excès de chaleur auquel il se confronte vraisemblablement pour la première fois, bien qu'encore à 100 millions de kilomètres du Soleil. En tout cas, si elle résiste -- ce que l'on souhaite tous --, on ne peut que regretter que la comète Atlas ne soit pas de la partie pour nous offrir un duo céleste inoubliable fin mai car elle aussi passait au plus près du Soleil à cette période. Alors, encore une occasion ratée ? Nous restons à l'affût.
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