Comble de malchance : les concombres qu'il a semés dans l'urgence en espérant compenser ses pertes sur d'autres circuits ont vu leur croissance stoppée nette par les giboulées qui ont récemment touché le Vaucluse. « Sur la dernière quinzaine, mes pertes se chiffrent à 50.000 euros, l'équivalent de mes bénéfices l'an passé », peste l'exploitant, qui s'est endetté de 1 million d'euros ces dernières années pour reprendre et moderniser l'exploitation familiale. Nouvelles machines, nouvelles serres, équipement d'une ligne de conditionnement, création d'une marque (La Coupe d'Or)… En peu de temps, son entreprise s'est taillée une sérieuse réputation dans les cuisines les plus exigeantes de la capitale, au point d'écouler la saison passée 250 tonnes de jeunes pousses, donnant du travail à une quinzaine de salariés en CDI. « Tout est à refaire », anticipe le patron.
Manque de main-d’œuvre
Son cas n'est pas isolé. Sur ces terres fertiles de l'ancienne enclave des Papes, de nombreuses exploitations ont renoncé à récolter les primeurs de fraises et d'asperges. « Les exploitations manquent toujours de bras, beaucoup de grandes surfaces privilégient encore les importations espagnoles et les marchés de plein air autorisés sont déserts », résume Jean-Louis Blasco, directeur de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) du Vaucluse.
L'an passé, les 2.500 exploitations du département avaient fait appel à 32.000 saisonniers. Peur de la contamination, difficulté de mobilité, conditions d'accueil inadaptées… A Entraigues-sur-la-Sorgue, Daniel Fabre, toujours alerte à soixante-dix ans, fait habituellement appel à 25 saisonniers pour récolter ses 3 à 4 tonnes d'asperges. Malgré le cours avantageux du légume, il a préféré renoncer à la saison. « La vie ne vaut pas le meilleur des prix », a-t-il tranché.
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