12 avril 2020

Urbi, orbi et confini


Sincèrement, vous me voyez bien content que ce sacré Boris Johnson commence à émerger du gros pétrin où l’avait collé le virus chinetoque. Pour une fois que déboule à la tête d’un pays -et pas n’importe lequel- un homme selon mon cœur, c’est avec regret que je l’aurais vu casser sa pipe avant même que d’avoir pu donner toute la mesure de son talent. Quand je regarde les croûtes que nous nous trimballons, en France, je ne puis m’empêcher de considérer ces salauds de Rosbifs comme de petits vernis qui ne méritent pas forcément leur chance ! Non seulement ils possèdent comme chef d’état une archi-vieille indéboulonnable, ce qui les met à l’abri de cette mascarade qui nous conduit, tous les cinq ans, à choisir à grands frais un comique de cirque pour l’installer à l’Élysée, mais encore ils arrivent à se dégotter des premiers ministres à côté desquels le nôtre évoque furieusement un gibbon endimanché. Bon, ça ne marche pas vraiment à tous les coups, nous sommes d’accord, mais considérons tout de même qu’au temps de la mère Thatcher nos premiers ministres se sont successivement appelés Pierre Mauroy, Laurent Fabius, Jacques Chirac et Michel Rocard! Et encore, elle a loupé d’un cheveu la meilleure de tous les guignols matignoniens, l’inoubliable Edith Cresson, vous souvenez vous? Celle qui n’avait rien à cirer de la Bourse, sinon des…oups, j’allais sortir une incongruité de malotru!
Pour en revenir à mon pote Boris, autant la dame Thatcher précitée laissait énormément à désirer en ce qui concerne la déconnade, autant lui, dans le genre, il apparaît comme un champion incontesté, au moins dans la catégorie des politicards de haut-vol! Pour moi -après chacun pense ce qu’il veut, naturellement- il s’agit là d’un critère essentiel. Un garçon de ce niveau doté d’un sens de l’humour en béton-armé et qui sait si bien s’en servir survole de très haut les innombrables pignoufs dont les gouvernements du monde entier abondent si profusément, à commencer bien entendu par le nôtre, à tout seigneur tout honneur! Bo Jo, lui, il prend le truc à la blague, plus il déconne et mieux ça passe, au point de se faire mal voir par les rabat-joie, tristes sires et autres pisse-vinaigre du monde entier, ce dont il n’a rigoureusement rien à foutre puisque ses nombreux électeurs l’adorent, sans parler de pointures comme Poutine qui le tiennent en haute estime. En attendant il sait où il va et il y va carrément! Pas la peine de lui prodiguer des conseils éclairés, il fait le boulot, vite et bien…le contraire de qui vous savez, en somme. Et là, après une série de déconnages plus osés que jamais, vu que le type s’amusait à serrer la pince à tous les infectés du coronavirus qui lui tombaient sous la paluche, il avait touché le gros lot et donc failli en crever…mais juste failli! Une nature, je vous dis, un phénomène! Reconnaissons toutefois qu’il y a un mois et demi grand maximum, tout le monde, fût il Premier Ministre de Sa Très Gracieuse Majesté, prenait le virus à la rigolade, il aura juste poussé le bouchon un peu plus loin que les autres, Johnson…pas aussi loin que le pauvre Devedjian, tout de même, sauf qu’avec vingt ans de moins on peut se permettre certaines choses… Je lui souhaite donc un prompt rétablissement, à Boris, ce monde rempli d’idiots jusqu’à la gueule a bien besoin de zigotos de son calibre, même si, comme il se doit, son unique souci sera comme toujours de la jouer perso, pour le Royaume first et dans le cadre d’une solidarité anglo-saxonne qui le rapprochera bien plus du gros Donald de White House que de notre petit Présipède Élyséen…ça se comprend fastoche, non?

Alors oui, tiens, parlons-en un peu tout de même du gros président amerloque, depuis le temps qu’on l’a laissé mariner dans ses emmouscailles d’outre-océan. Pour tout vous dire, notre vieil ami Hank Hulley m’a fait le plaisir d’une petite visite par la grâce de Skype, le machin qui sert à tromper -en l’occurrence trumper- le confinement.
Je m’autorise une petite parenthèse vite fait sur le gaz, juste pour vous dire qu’avec les potes de Derrière Napoléon, l’impossibilité de poursuivre nos réunions clandestines nous à conduits à tenter l’apéroskype…en vain! Entre Grauburle qui a essayé d’y brancher son minitel, Foupallour avec son nokia à clapet, Thérèse, le vieux Maurice ainsi que Blaise Sanzel , parfaitement allergiques à tout ce qui ressemblerait de près ou de loin à un dispositif électronique, je ne vous parle même pas d’Yves Rognes, perdu sans contact possible au creux effroyable des montagnes qui ferment hermétiquement Trounaze au restant de l’humanité; il ne me restait guère plus que Jean Trentasseur, notre avocat socialiste recyclé macronophile avec qui le tête à tête, même par ordinateurs interposés, m’enchante au moins autant qu’une virée à l’Assemblée Nationale un soir de vote budgétaire en fin de session. Nous dûmes en conséquence renoncer. L’ivrognerie amicale y perdra, l’amitié pourra sans problème attendre des jours meilleurs.
Je vous parlais donc de l’ami Hank Hulley et des ses nouvelles missouriennes. « Yes, old frog, we can, comme disait Bamboula, les gens qui claquent, de ce côté-ci de l’Atlantique, c’est surtout les New-Yorkais! C’est bien triste mais, que veux tu, il arrive un moment où il appartient à Dieu de choisir ceux qu’Il souhaite ramener au Bercail Céleste…, pour un sacré paquet d’entre ces malheureux ce serait plutôt le boulot du Diable…enfin, paix à leurs âmes et que la Providence des Démocrates de mes deux les ait en Sa Sainte Garde! Pour le reste, nous ça va, on n’arrête pas la machine à faire du fric, c’est l’essentiel! Y a bien les producteurs de pétrole qui en chient comme soviétiques en goulag… bon, on s’en fout, ça passera comme le reste, l’important c’est de s’accrocher! Nous autres, avec Trump, nous ne craignons pas grand chose, même si le monde entier s’acharne à le faire passer pour un gros bestiau ignare autant qu’abruti, par les temps qui courent mieux vaut cent-mille fois l’avoir, lui, à la tête du pays, plutôt que son prédécesseur…pareil pour votre petit mignon à sa mémère, avec lui vous pouvez dormir rassurés old bastards, si vous vous en sortez vivants ce ne sera pas de sa faute! »
Je vous fais grâce du reste, de la même veine et démontrant abondamment la manière amerloque de faire face à l’épidémie, le contraire de nous, en somme, chacun fait gaffe sous sa responsabilité mais on n’arrête pas l’économie, surtout pas! On abandonne sa part à la maladie en espérant qu’elle choisisse bien les victimes… cet infâme salaud de Hank m’a expliqué qu’elle préférait les Blacks…vous vous rendez compte de la mentalité! Bien sûr, s’il y a moyen d’aller subtiliser quelques masques sur les tarmacs chinetoques, on ne va pas se gêner: America First, bordel, à conditions de les vendre un peu cher, histoire de ne pas en refiler à n’importe qui! Mais en tout cas, on bosse et on attend des jours meilleurs, voilà! Comme je l’ai toujours dit, Hank Hulley c’est avant tout un personnage qui porte son nom à merveille, un Étasunien pur jus, génocidaire d’indiens, entre autres! Tout le contraire du Pape Sud-Amerloque, en somme.

Alors justement, celui-là nous a balancé sa bénédiction urbi et orbi, dans Saint Pierre de Rome vide, à part une douzaine de curetons et son enfant de chœur de cinquante-huit ans venu lui tourner les pages au mépris des distances règlementaires de salubrité publique. L’essentiel du discours aura consisté, sans surprise, à broder sur le coronavirus et ses conséquences fâcheuses, notamment sur les populations des quartchiers, des « réfugiés » (comme l’ami Abdallah, par exemple), les « Migrants », notamment ceux de Lesbos, avec une mention spéciale pour les Européens, sommés de préserver la solidarité entre eux et vis à vis des autres, à bon entendeur salut! Et puis surtout, un chouette prêchi-prêcha en faveur du cessez le feu mondial et pour l’annulation des dettes des pays les plus pauvres…je ne sais pas s’il pensait à la France, en disant ça, mais un petit coup de pouce du Seigneur serait tout de même le bienvenu, avec les montagnes de pognon imaginaire qu’on nous claque en ce moment, ce ne serait pas du luxe!
Pour finir le boulot, il nous a dûment précisé, François, que l’indulgence plénière passait très bien aussi par les ondes hertziennes et par Internet, alors nous voilà rassurés, on se sent mieux tout à coup, pas vrai? Une bonne bénédiction virtuelle urbi et orbi…et confini, bien sûr, et nous voilà repartis gonflés à bloc pour de nouvelles mésaventures!

Joyeuses Pâques! Que la paix soit avec vous et avec votre esprit (pour ceux qui en possèdent un). A Dimanche prochain si le Pape a fait correctement le taf et qu’ainsi Dieu nous prête vie.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

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