Alors que la réforme des retraites engendre une grève massive, un portail immobilier rappelle les atouts du Portugal.
Pour apaiser les tensions sociales, rien de mieux que de jouer la carte de l’humour. En pleine grève contre la réforme des retraites, un portail immobilier a décidé d’interpeller, à sa manière, les Français sur leur future retraite. Green-Acres.com, qui héberge les annonces des agences immobilières et compte cinq millions de visites par mois (dont deux millions pour la France), déploie jusqu’au 10 décembre, plus de 250 affiches publicitaires sur les retraites. On y voit une mamie «rock’n’roll», lunettes de soleil sur le nez et micro en main, appeler ses «camarades» à s’installer au Portugal pour la retraite. Le tout sur fond rouge. Un clin d’œil non dissimulé à la CGT, l’un des syndicats à la manœuvre pour faire reculer le gouvernement.
Le choix du Portugal n’est bien sûr pas un hasard. Le coût de la vie y est 27% moins cher qu’en France, selon l’OCDE. «Ces six dernières années, les demandes sur notre portail de Français concernant le Portugal ont été multipliées par 30 (!)», affirme Benoît Galy, fondateur de Green-Acres.com qui précise que ces demandes pèsent environ 9% de l’audience française du portail (soit 172.000 visites par mois).
Et ce n’est pas tout: les prix de l’immobilier y sont bien plus abordables. À Lisbonne, par exemple, ils avoisinent en moyenne les 6000 euros le m² contre plus de 10.000 euros pour Paris. Près d’un Français expatrié au Portugal sur deux réside à Lisbonne. Mais la région de l’Algarve, au sud du Portugal, attire de plus en plus pour sa proximité avec la mer. «Près de la moitié des recherches venant de Français concernent l’Algarve, au sud du Portugal, 10% pour Lisbonne et moins de 5% pour Porto», explique Benoît Galy.
Surtout, le Portugal dispose d’un régime fiscal «en or» qui a de quoi séduire les retraités étrangers. Depuis 2013, ces derniers peuvent bénéficier, pendant dix ans, d’une exonération fiscale sur leurs pensions qui ne sont pas imposables en France. À condition qu’ils n’aient pas résidé au Portugal au cours de ces cinq dernières années et qu’ils y demeurent (en location ou en tant que propriétaire) au moins 183 jours (consécutifs ou pas). Ils obtiennent alors le statut de résident non habituel.
Une «carte postale» de Ferragudo dans la région de l’Algarve Crédits photo Steve Photography/Shutterstock
Conséquence: le nombre de ressortissants français au Portugal s’est envolé de 29% en 2018 sur un an, selon l’ambassade de France au Portugal. Avec près de 20.000 personnes, dont un tiers de retraités, la France est la septième communauté étrangère la plus importante du pays (derrière le Brésil et le Cap-Vert).
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