L'incident a été discret et rapidement circonscrit, mais ce lundi 7 octobre le système électrique français a été mis à l'épreuve. Faute de production suffisante, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité (RTE) − qui doit assurer un équilibre permanent entre l'offre et la demande −, a dû réduire la consommation en urgence de 22 sites de production industriels aux alentours de 21 heures.
Créé dans le cadre de la loi NOME de 2011, ce dispositif dit « d'interruptibilité » permet de déconnecter en quelques secondes des usines fortement consommatrices d'électricité, volontaires et rémunérées pour cela, afin d'éviter le risque de « black-out ». Jusqu'ici, le mécanisme n'avait été actionné qu'une seule fois, le 10 janvier dernier, lorsqu'un problème de mesure sur les lignes connectant l'Allemagne et l'Autriche avait mis en risque le réseau électrique européen.
Créé dans le cadre de la loi NOME de 2011, ce dispositif dit « d'interruptibilité » permet de déconnecter en quelques secondes des usines fortement consommatrices d'électricité, volontaires et rémunérées pour cela, afin d'éviter le risque de « black-out ». Jusqu'ici, le mécanisme n'avait été actionné qu'une seule fois, le 10 janvier dernier, lorsqu'un problème de mesure sur les lignes connectant l'Allemagne et l'Autriche avait mis en risque le réseau électrique européen.
Arrêt inopiné d'une turbine à Gravelines
En cause cette fois-ci selon RTE : l'arrêt inopiné de la production d'un réacteur d'EDF dans sa centrale de Gravelines et la baisse de fréquence sur le réseau au niveau européen. « Traditionnellement on observe une fréquence basse à la fin des heures de pointe de consommation à l'automne. Celle-ci a été accentuée lundi soir par l'incident à Gravelines. La mesure d'interruptibilité a permis d'assurer la sécurité du réseau, elle fait partie de nos leviers techniques pour agir. On était très loin du black-out », explique RTE.
Chez EDF, on précise que l'arrêt à Gravelines n'est pas lié à un problème sur l'un de ses réacteurs nucléaires mais sur une turbine qui a été déconnectée du réseau et remise en service à 7 heures mardi matin. « L'unité de production a été déconnectée afin de réaliser une opération de maintenance sur le circuit secondaire, situé en partie non nucléaire de l'installation », détaille l'énergéticien.
Concrètement, dans un tel cas de figure, la déconnexion des industriels est automatique. Des sites comme celui du groupe Liberty qui produit de l'aluminium à Dunkerque ou ceux du chimiste KEM ONE dans le sud de la France se sont ainsi vus réduire le courant pendant 15 minutes lundi soir. Assez pour libérer pas moins de 1.400 mégawatts en quelques secondes !
Nouveaux risques
« Ce dispositif d'urgence a été créé après le gigantesque black-out européen de 2006 et il prouve aujourd'hui encore son efficacité lorsque le réseau est menacé », juge Nicolas de Warren le président de l'Uniden, l'association qui regroupe les groupes électro-intensifs.
Il craint toutefois que les réseaux électriques soient de plus en plus mis à l'épreuve dans les années à venir : « Avec la montée en puissance des interconnexions électriques en Europe et des énergies renouvelables intermittentes comme les éoliennes, ce genre d'événement risque de se reproduire plus fréquemment. »
À noter
Selon l'Uniden, les industriels électro-intensifs signataires de contrats d'interruptibilité avec RTE ont perçu 60 millions d'euros pour ce service d'assurance du réseau électrique français en 2018.
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/comment-la-france-a-evite-un-black-out-lundi-dernier-1139144?utm_source=facebook&utm_medium=cpc&utm_campaign=LEC+-+Buzz+%2F%2F+Usage+-+2%2F10&utm_content=affinitaires&utm_term=Incident#xtor=CS1-60-[buzz]
Le réseau électrique français est régulièrement à la limite du décrochage. Winter is coming !
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