L’ONG Robin des Bois estime que « Les conséquences sanitaires et environnementales de cette marée noire atmosphérique vont devoir être étudiées pendant plusieurs mois et années ». AFP/Sdis 76
Dressant une liste non exhaustive des produits stockés sur le site Lubrizol, l’association écologiste Robin des Bois exige que l’Etat fasse un inventaire précis des substances et déchets présents à l’intérieur de l’usine.
De l'acide chlorhydrique, des hybrocarbures sulfurés, des sources radioactives scellées, de l'amiante, du pentasulfure de phosphore, des solvants, des additifs détergents… d'après la liste que dresse l'association écologiste Robin des Bois, l'usine Lubrizol de Rouen concentre en son sein des dizaines de produits chimiques différents.
« Les conséquences sanitaires et environnementales de cette marée noire atmosphérique vont devoir être étudiées pendant plusieurs mois et années sur un vaste périmètre, estime le président de l'ONG Jacky Bonnemains. Plusieurs fragments d'amiante provenant des toitures de Lubrizol ont atterri dans la nuit de l'incendie dans des jardins sur les hauteurs de Rouen à plus de 3,5 km du sinistre ».
Inventaire qualitatif et quantitatif
Si l'ONG s'inquiète autant, c'est que la liste des produits chimiques présents dans l'usine dressée par l'association n'est pas exhaustive. Elle provient « d'informations parcellaires en provenance de sources ouvertes ». La ministre de l'Écologie, Élisabeth Borne, s'est néanmoins voulue éternellement rassurante lundi matin en indiquant que « tous les produits de l'usine, essentiellement des hydrocarbures, sont publics ». Mais Robin des Bois exige que l'Etat dresse un « inventaire qualitatif et quantitatif des substances, produits et déchets présents sur le site ». Dénonçant la « carence d'informations sur les matières dangereuses impliquées dans l'incendie de l'usine », l'association exige une transparence totale.
Transparence mise à mal selon l'ONG par les nouvelles instructions du gouvernement datant de 2017 et visant à limiter l'accès du public aux « informations potentiellement sensibles pouvant faciliter la commission d'actes de malveillance dans les installations classées ». « Sous couvert de la lutte contre le terrorisme, l'Etat démantèle le droit de chacun à savoir où il met les pieds et les poumons » déplore Jacky Bonnemains.
Incendie Rouen : « C'est forcément toxique, on est très inquiets »
En 2017, l'ONG était favorable à ce que les plans précis des usines avec l'emplacement des bacs et stockages de substances dangereuses ne fassent pas l'objet d'une communication sur Internet. Mais elle réaffirmait la nécessité « d'informer loyalement les populations permanentes ou temporaires sur les substances dangereuses et les risques auxquelles elles sont exposées en fonctionnement normal… et en situations accidentelles ».
Frédéric Mouchon
Source : http://www.leparisien.fr/societe/incendie-de-lubrizol-quels-produits-chimiques-ont-brule-30-09-2019-8163003.php
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