06 août 2019

Vas-y Franky, c’est bon !


S’il faut vraiment rechercher les responsabilités au titre de la tragique disparition de ce pauvre Steve, alors je vais vous le dire moi séki (je me mets au diapason du parler d’aujourd’hui) le vrai responsable, parfaitement ! Et sans barguigner, encore, foin de la moindre circonlocution, de toute langue du bois…c’est bien le cas de le dire ! L’origine de cette malheureuse affaire, la cause initiale, le départ de tout, c’est incontestablement Lang, Jackot pour les intimes, le sémillant vieillard président de l’Institut du Monde Arabe aux appointements de nabab, lui et personne d’autre. Parce qu’avec ses conneries de teuf de la zikmu, ce vieux schnock nous a foutu un bordel indéracinable, une vérole incurable, un caravansérail de Juin qui revient chaque année nous empoisonner la vie du premier soir de l’été. Tous les ans c’est la foire d’empoigne, tous les ans les pires hurluberlus se croient autorisés aux plus effroyables tapages nocturnes sous couvert de musique… musique! Imaginez donc un peu ce qu’en penseraient les grands musiciens, les vrais, je veux dire les Bach, les Mozart, les Rossini, Verdi, Donizetti, Sati (non lui ça prend un « e » à la fin), et même les plus audacieux, style Stravinski, celui qui faisait scandale au début du siècle dernier, avec du violent, du brutal, de l’hystérisant parfois mais de la musique tout de même, rien à voir avec les teufeurs des 21 Juin jackotesques! Le seul qui s’en foutrait complètement ça resterait sans doute Beethoven, ça lui ferait même une soirée privilégiée au malheureux sourdingue, les délices du silence au milieu du vacarme de Belzébuth. Toutefois, il n’y a pas que le tapage, il y a aussi le reste, l’occasion rêvée pour tout un tas d’abrutis incultes, avinés ou camés jusqu’au trognon, de semer la terreur dans nos villes. On a le droit, c’est la teuf à Jackot, celle qui rend chaud, c’est une emmerdeuse! Et par voie de conséquence, non seulement ils nous cassent les oreilles -sans parler du reste- mais encore ils briseraient volontiers les bras, les jambes et même la tronche à tout individu normalement constitué qui se risquerait ce soit là à quelques pas estivo-vespéraux hors de son foyer protecteur! Bref, il en a gros sur la conscience, le resplendissant M. Lang…sauf qu’il s’en fout complètement, lui, qui sème la panique récolte la fortune, la célébrité, la gloire et la reconnaissance universelle, ainsi va le monde aujourd’hui…
Et voilà pourquoi, en ce 21 Juin 2019, les quais de Loire résonnaient encore à quatre heures du matin du tintamarre épouvantable de sounds-systems manœuvrés par une kyrielle de toxicos à décibels en furie. En cette bonne ville socialo de Nantes, le couvre feu aux petites heures du matin apparaît raisonnable, histoire de laisser aux vieillards, aux petits nenfants et aux braves gens en manque de sommeil, le loisir de dormir un petit moment. Manque de pot, Steve et ses potes, assourdis par leur sono d’aliénés, ne l’entendirent pas de cette oreille et, bravant les injonctions policières, poursuivirent tranquillement leur sauterie enfiévrée jusqu’à ce que les poulets finissent par en exiger la cessation immédiate. Sur la lancée, nos jeunes amis, décidés à ne point s’arrêter en si bon chemin, s’employèrent à balancer sur la flicaille les reliefs d’une soirée fort arrosée, bouteilles, canettes et autres emballages divers. Résolue à assurer le maintien d’un ordre aussi républicain que, jusque-là, malmené, la Police a alors foncé dans le tas ce qui produisit l’effet du renard déboulant soudain dans le poulailler, les teufeurs s’égaillant en ordre dispersé dans la direction opposée à l’avancée des Forces de l’Ordre…la direction de la Loire dont les flots obscurs engloutirent à jamais le regretté Steve, animateur péri-scolaire de son état, dont, cependant, les qualités natatoires s’apparentaient à celles de la clé à molette. Hélas, hélas, hélas! Paix à son âme, ce garçon eût mieux fait de rester ce soir là avec Papa et Maman, à siroter du porto au son mélodieux du fado…
Et par la grâce des media, toujours prompts à faire monter la mousse, l’histoire de ce pauvre type à la fin lamentable se transforme en affaire d’état! « Où est Steve? », nous serinait-on à longueur de journées, « où est Steve? »… Alors que tout le monde le savait parfaitement! Et puis, à peine l’avait-on repêché, « Justice pour Steeve! » Avec le cortège de mises en accusation gratuites habituelles en pareille situation, les valses hésitations de Castapiane trop faible et trop couillon pour tenir le langage de fermeté qui conviendrait pourtant en l’espèce, genre « circulez y a rien à voir, la police a fait son boulot et les adultes présumés responsables, les soi-disant citoyens, qui se mettent en contradiction avec la Loi et les règles de la société doivent en assumer les conséquences ». Mais ça, évidemment, de nos jours le Ministre de l’Intérieur se gardera bien de le dire, il préfèrera toujours louvoyer entre les rapports de l’IGPN et les manifs opportunistes de black-blocs. Pauvre Répupu, pauvre France!
Que voulez vous que je vous dise, hein? Cette affaire m’a seulement appris qu’il existait des animateurs péri-scolaires, sortes de nounous à vingt heures par semaine, censées s’occuper des enfants pendant les heures non-scolaires… Une survivance de la réforme Peillon! Celle-ci, balayée par l’arrivée tonitruante de Blanquer dans les valoches de Macrounette, survit néanmoins par les animateurs en question…on n’allait pas les supprimer, tout de même, qu’aurait on bien pu en foutre, pas vrai, des gugus qu’on y avait casés? C’est comme ça que ça se passe chez nous: la réforme crée le besoin, le besoin crée l’emploi public, lequel survit à la disparition du besoin! …et vous voudriez qu’on y arrive, vous, avec des principes de ce calibre? Enfin, bon, ça aura toujours permis à ce brave Steve de vivoter jusqu’à la mort… »en dépit des envieux », comme disait Rabelais.

Alors, bien sûr, on n’a pas fini d’en parler, de feu Steve, l’affaire ne manquera pas de défrayer la chronique médiatique pendant un certain temps encore, jusqu’à ce qu’un nouveau machin de derrière les fagots vienne à la faire basculer dans les poubelles de l’actualité évolutive. Aujourd’hui, toutefois, BFM TV et ses consœurs consacrent une parenthèse au désormais illustre Franky Zapata (mais non, pas le clown, l’homme volant, enfin!). Il y a peu, quand vous cherchiez le nom en question sur Google, vous tombiez illico sur le révolutionnaire mexicain, vous savez, Emiliano Zapata, celui qui voulait rendre les terres aux Indiens…Viva Zapata, si vous voyez ce que je veux dire. Un héros des causes populaires et rurales, quoi, un homme bien sous tous rapports, avec une moustache en guidon de course du plus heureux effet assortie d’une fière devise passée à la postérité « mieux vaut mourir debout que vivre à genoux« … ou peut être « mieux vaut vivre debout que mourir à genoux« … Je ne sais plus trop…perso j’aurais une préférence pour la seconde…le nouveau Zapata aussi, d’ailleurs! Lui c’est debout sur sa planche volante qu’il en colle plein la vue à tout le landerneau! On ne parle plus que de ça, dites donc, il avait déjà survolé les Champs Élysées sous les yeux éblouis de Présipède, le 14 Juillet dernier, et voilà-t-il pas qu’aujourd’hui il traverse la Manche! Mince alors! Comme Louis Blériot il y a cent-dix ans jour pour jour, mais pas avec un avion, juste avec les pieds sur son bidule à kérosène! Donc la sphère médiatique, tout émoustillée, lui fait un triomphe, au Franky! « Vas-y Franky, c’est bon », comme disait la chanson de son quasi homonyme Francky Vincent, l’inoubliable auteur de Alice ça glisse, le roi de la zouk, quoi! Sauf que dans le cas qui nous occupe on ne parle plus de Zouk machine, mais bien de machine à transformer le soldat en petit oiseau fulgurant, un truc de ouf, vraiment! Pour tout dire, l’armée lui a dores et déjà refilé un petit budget de un million trois à Franky (comment? Mais non, pas à Francky Vincent, voyons, je vous parle de Zapata, là! Suivez un peu, tout de même!) Bon, d’accord, les Troufions en chef lui ont déclaré, « vas-y Franky c’est bon », je veux bien, mais juste pour bosser sur son engin…non, pas celui-là, sa flyboard, comme on dit en bon français. Alors qui c’est les Troufions en chef? Bonne question… Vous savez, si le Zapata en question a pu se produire sur le front des troupes en plein défilé de fête nationale, il fallait que cela vienne de haut, c’est bien le cas… Et séki (j’en abuse) le Chef des Armées? Eh oui, je ne vous le fais pas dire… Je vous prends les paris qu’il ne devrait pas tarder à recevoir la Légion d’Honneur dans le grand salon du Palais Présidentiel, ce sacré Franky (oui, Zapata, bien sûr, pas l’autre…mais non, pas Emiliano non plus, voilà cent ans qu’il est clamsé, le pauvre).
Et pourtant, hein, voler au dessus de la Manche, de nos jours, il ne devrait pas y avoir de quoi en faire tout un fromage, non? Même en flyboard, vous ne croyez pas? Un truc qui aurait vraiment de la gueule, ce serait de la traverser à pieds, la Manche! Là oui, alors, ça ferait un tabac mondial! Garanti sur facture!… Bon, si jamais Notre Seigneur envisageait de se refaire la cerise, vu que ses actions commencent un peu à partir en quenouille… Va-z-y Jésus c’est bon, c’est bon, bon, bon…!

Allez, bonjour à tous et faites vous bien gras.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

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