18 août 2019

Un seul héros


Le propos des religions a toujours été de nous demander de croire. Quelles qu'elles soient, occidentales, orientales, laïques. Croire.

C'est toujours d'actualité, d'autant que c'est le but des actualités.

Les différents JT et tous les autres médias ne sont que des catéchismes.

Aujourd'hui, c'est la "Libération", demain, ce sera la "Libération", comme après-demain et les jours suivants.

Si ce n'est pas la "Libération", alors c'est l'"Indignation". Soigneusement pesée par tout ce qui veut maintenir la tutelle sur nos êtres endormis.

L'Indignation, c'est tous les jours. La Libération, c'était hier, en 1944, demain, dans des lieux soigneusement choisis par les maîtres du Consensus, ou ce sera après la mort.

L'important, surtout, c'est que ce ne soit pas aujourd'hui, maintenant, à l'instant, à portée de la main.

Pour l'éviter, toute la machine s'emploie à inventer des millions de croyances, complémentaires ou contradictoires. Temps de la confusion, âge des conflits.

Dans ma jeunesse, les vilains bolcheviques traitaient les curés de corbeaux : vêtus de noir, se disputant le morceau de viande, et répétant à l'envi : Crois, crois, croa, croâa...

Aujourd'hui, c'est les méchants Juifs vendus aux Illuminatis et les affreux américains, le gentil Poutine, ou l'inverse.

L'inverse fonctionne aussi bien : l'affreux Poutine brutal et sexiste, les pauvres juifs victimes de l'embarras de la shoah, les braves américains venus défendre les valeurs de la démocratie contre le cruel fascisme.

Croire, c'est accepter de se laisser mettre un bandeau sur les yeux, et de se laisser mener par d'autres. Refuser de voir par soi-même.

Accepter une charge, comme un baudet. Sans savoir ce que tu portes. Du pain ? Des armes ? Accepter la tonte, comme un mouton. Pour vêtir les pauvres, ou garnir les coffres redondants des rois ? Tirer la charrue, comme un bœuf. Pour nourrir le peuple, ou planter du pavot ? Les charrettes, comme un percheron. Pour porter secours, ou les caisses d'or des trafiquants ?

Puis, au final, l'équarrissage pour tous.

Ruiz père et fils insistent beaucoup là-dessus dans le "5ème accord toltèque" : c'est croire ou voir.

Aucun autre choix.

Des millions de livres n'ont été édités que parce qu'ils servent à obscurcir ce qui est extrêmement simple (un jeu d'enfants, disaient les alchimistes): il suffit d'abandonner ses croyances.

Brûle tes livres !

Tant qu'on n'a pas fait un vaste (dans tous les coins) et profond (dans les couches les plus incrustées) ménage dans ses croyances, toutes aidantes/limitantes, comment voir/Voir ?

Il est donc urgent, prioritaire et nécessaire d'examiner, peser, méditer toutes ces évidences soigneusement inculquées par le Système pour nous tenir sous sa domination.

Avons-nous besoin de ce fatras pour tenir debout ? Pour marcher ? Voler ?

Peut-être était-ce nécessaire, par le passé. L'enfant a besoin d'une nourrice. Le jeune arbre d'un tuteur.

L'est-ce encore ?

La liberté ne passe ni par les urnes, ni par la révolte armée.

Elle consiste à s'affranchir du passé, de l'encombrement des choses mortes, devenues fardeau puant.

C'est une affaire personnelle, une aventure intérieure.

Dont VOUS êtes le héros.

C'est ici, et maintenant.

Vieux Jade

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