17 août 2019

Le trafic d’organes de serbes avait commencé avant le Kosovo

Contrairement à la croyance populaire, le commerce le plus sanglant de l’histoire, qui vit des organes prélevés sur des serbes du Kosovo capturés et emprisonnés, trouve ses sources ailleurs. Comme l’indiquent les médias serbes, dans le cadre du processus mené par la mission EULEX au Kosovo, « l’un des accusés a reconnu avoir participé à un trafic d’organes humains »

  

Driton Jiljta a plaidé coupable face aux accusations d’« abus d’autorité et pratique illégale de la médecine ». Cette affaire se déroule en marge du processus plus large, où l’accusation a mis en examen sept albanais et deux étrangers pour trafic, crime organisé et transplantation, décrits comme « pratique illégale de la médecine » à l’hôpital Medicus de Pristina. Selon l’accusation, l’hôpital, en 2008, ne réalisa que 30 greffes de reins interdites ; et des miséreux en provenance de Turquie, de Russie, de Moldavie et du Kazakhstan vinrent à la clinique sur la base de la fausse promesse qu’ils toucheraient 15.000€ pour leurs organes.



Un procès mal dirigé

Le procès n’a cependant pas de réelle importance, et son objectif est de convaincre le grand public, au travers d’un processus judiciaire piloté par les USA et l’UE, que des travaux de grande portée sont en cours dans l’enquête pour trafic d’organes. C’est ce qu’en disent les médias et les dirigeants mondiaux. Mais que s’est-il réellement passé? Washington et Bruxelles ont délibérément dirigé les procès dans la mauvaise direction, après que ceux-ci aient été lancés par un rapport de Dick Marty, un haut dirigeant de l’ONU ; il s’agit ici de protéger les puissants organisateurs du trafic d’organes et leur industrie si rentable – l’industrie de la mort.

Au départ, Jiljta plaida non-coupable pour le chef de trafic d’organes, mais coupable pour abus d’autorité et exercice illégal de la médecine. Le prélèvement interdit d’organes, appelé « trafic d’organes », est défini comme une activité criminelle lorsque la pratique est conjuguée au trafic d’êtres humains. Pour ces crimes monstrueux, le « Code pénal provisoire » [Provisional Criminal Code, NdT] défini par EULEX ne prévoit que 2 à 12 années d’emprisonnement. D’un autre côté, EULEX est, à l’image d’ICTY, hostile aux serbes – et leur inflige des peines draconiennes : aucune surprise donc à voir Zoran Kolic condamné à 14 années d’emprisonnement pour crimes de guerre malgré les preuves qu’il a apportées du fait qu’il n’était même pas sur place dans la zone au moment où les supposés crimes ont été commis.

En outre, selon l’accusation, l’affaire de trafic d’organes au Kosovo est réduit à une seule activité, s’appliquant à « des personnes pauvres et désespérées, en provenance de différents pays, ayant besoin d’argent, venus vendre leur rein à l’hôpital privé ‘Medicus’ de Pristina ».

Comme une activité bien organisée, pratiquée par la soi-disant Armée de Libération du Kosovo, sur des milliers de serbes kidnappés et (encore aujourd’hui) portés disparus, de tous âges et des deux sexes, peut-elle subitement se voir réduite à une simple action criminelle?



Au Kosovo, le ministre des affaires étrangères français de l’époque, Bernard Kouchner, avait ri et a désigné un journaliste du média Voice of America comme « malade », quand celui-ci lui avait posé des questions sur l’affaire de trafic d’organes.

Selon les informations divulguées par KIM Radio, de l’enclave serbe de Gračanica, le journaliste Budimir Ničić avait demandé au ministre français les informations dont il disposait ainsi que sa position au sujet des allégations de trafic d’organes.

Quand Ničić posa sa question, Kouchner s’est mis à « rire », et a répondu : « Mais vous êtes fou, vous croyez n’importe quelle connerie ».

Kouchner poursuivit en disant : « ne croyez pas ces bêtises ».

« Les maisons jaunes, c’est quoi, les maisons jaunes? Quelles maisons jaunes? Pourquoi jaunes? Monsieur, vous devriez aller consulter [un psychiatre]. Ça suffit, merci! Y a pas eu de maisons jaunes, y a pas eu de vente d’organes […] Les gens qui disent ça sont des salauds et des assassins », tels sont les propos du principal diplomate français reportés par la radio. (Note : les gens qui DISENT ce sont les salauds et les assassins, pas les gens qui FONT ça). Kouchner était administrateur de l’ONU au Kosovo de 1999 à 2001.

Le ministère public d’EULEX n’a mis en accusation que des personnages insignifiants, afin de protéger les vrais organisateurs de ce crime monstrueux.

Bien sûr, depuis la publication du rapport de Dick Marty (ONU), les USA et leurs satellites ont tâché de garder l’enquête sur le trafic d’organes hors de l’ONU. Pour garder le contrôle de l’enquête et des procédures judiciaires, les USA, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont rejeté la proposition et forcé la Serbie à accepter que l’enquête ne soit menée que par EULEX.

Qui est du côté de la Serbie?

Du côté de la Serbie, on trouve l’ONU et la Russie, la Chine, le Gabon et l’Afrique du Sud ; ces États ont estimé que le Conseil de Sécurité devrait mettre en œuvre un corps d’enquête international ; mais après des pressions étasuniennes, la proposition n’est pas passée à l’ONU, et bientôt Washington faisait nommer son homme à la direction des enquêtes pour EULEX – Clint Williamson. D’un autre côté, EULEX a désigné un procureur spécial, Briton Jonathan Ratel. Et Washington et Londres ont bouclé le fonctionnement d’EULEX, comme ils l’avaient fait auparavant à la Haye [au Tribunal pénal international, NdT], dont même Florence Hartmann écrit que les stratégies d’accusation, les mises en accusations, et les peines sont totalement contrôlées par les appareils de renseignement de ces deux pays.

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