Je renverrai au livre de Jonah Goldberg qui retrace l’historique de ce fascisme libéral depuis Woodrow Wilson, les guerres, les Roosevelt. Goldberg voyait le diktat se mondialiser et s’universaliser sous l’ère Clinton-Obama.
Tout cela n’a fait que se renforcer pour accomplir enfin la prophétie de Tocqueville :
« Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sut leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? »
Ôter le trouble de penser (BFM) et la peine de vivre (euthanasie), cela se fait aujourd’hui dans la joie et dans la bonne humeur. La situation est encore plus désespérée qu’à l’époque romantique, avec nos peuples vieillis, ruinés, asexués et remplacés.
Mais restons sur Poutine qui explique inutilement aux journalistes que ce n’est pas la Russie mais la crise qui a fait élire Trump (lequel a aggravé la crise et l’arrogance US depuis) :
« La classe moyenne aux États-Unis n'a pas bénéficié de la mondialisation ; elle a été laissée de côté lorsque ce gâteau a été partagé. L’équipe Trump a senti cela très fortement et clairement, elle l’a utilisé lors de la campagne électorale. C’est là que vous devriez rechercher les raisons de la victoire de Trump plutôt que de toute ingérence étrangère présumée. »
Poutine souligne le crétinisme irresponsable des américains et de leurs vassaux :
« Lorsque nous avons discuté de cette question récemment avec l’administration américaine précédente, nous nous sommes dit, supposons qu’Assad démissionne aujourd’hui, que va-t-il se passer demain ?
Votre collègue a bien ri, car la réponse que nous avons obtenue était très amusante. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point c'était drôle. Ils ont dit: "Nous ne savons pas." Mais quand vous ne savez pas ce qui se passera demain, pourquoi dégainer et tirer aujourd'hui sans même viser la cible ? Cela peut sembler primitif, mais c'est comme ça. »
Et de tacler l’ineptie française au passage :
« Incidemment, le président de la France a récemment déclaré que le modèle démocratique américain était très différent du modèle européen. Il n'y a donc pas de normes démocratiques communes. Et vous, eh bien, pas vous, mais nos partenaires occidentaux, souhaitez qu'une région comme la Libye applique les mêmes normes démocratiques que l'Europe et les États-Unis ? »
C’est que le fascisme libéral adore imposer sa conception de la liberté :
« Et ils ont essayé de leur imposer quelque chose comme ça. Ou ils ont essayé d'imposer quelque chose qu'ils n'avaient jamais connu ou dont ils n'avaient même jamais entendu parler. Tout cela a conduit à des conflits et à des discordes entre tribus. En fait, la guerre se poursuit en Libye. »
Remarquez que c’est ce qu’écrit Hobson dans son classique sur l’impérialisme en 1902, livre pillé par Lénine dans son Impérialisme comme stade suprême.
Poutine rappelle que nos élites sont devenues hostiles, pour reprendre une expression célèbre : elles veulent simplement nous éliminer… On polluera moins ! Il déclare :
« Que se passe-t-il également en Europe ? Les élites dirigeantes se sont éloignées du peuple.Le problème évident est l’écart entre les intérêts des élites et l’énorme majorité du peuple. »
Un gouvernement normal devrait faire cela :
« Bien sûr, nous devons toujours garder cela à l'esprit. Une des choses que nous devons faire en Russie est de ne jamais oublier que le but du fonctionnement et de l’existence de tout gouvernement est de créer une vie stable, normale, sûre et prévisible pour le peuple et de travailler pour un meilleur avenir. »
Et de rappeler le désastre lié aux migrants :
« Il y a aussi la prétendue idéologie libérale, qui a outrepassé son objectif. Nos partenaires occidentaux ont admis que certains éléments de cette idéologie, tels que le multiculturalisme, ne sont plus tenables.
« Quand le problème de la migration a pris de l'ampleur, beaucoup de gens ont admis que la politique du multiculturalisme n’était pas efficace et que les intérêts de la population de base devaient être pris en compte. Bien que ceux qui ont connu des difficultés à cause de problèmes politiques dans leur pays d’origine aient également besoin de notre aide. C’est très bien, mais qu’en est-il des intérêts de leur propre population lorsque le nombre de migrants qui se dirigent vers l’Europe occidentale n’est pas une poignée de personnes mais bien des milliers, voire des centaines de milliers ?... »
Ici encore Poutine est en retard sur la folie ambiante : on dit en Allemagne que les Allemands ne sont plus des citoyens mais des résidents. Donc si la mémère foldingue ou le dandy BCBG-LGBTQ en place veut faire entrer quarante millions de résidents supplémentaires, tout le monde se la fermera. Remarquez, comme elle est réélue depuis quinze ans, qui va plaindre les chers Allemands ? S’ils veulent eux aussi devenir une « superpuissance humanitaire » de type suédois…
Les migrants auraient de toute façon tort de se gêner. Poutine :
« Tandis que l'idée libérale présuppose que rien ne doit être fait. Les migrants peuvent tuer, piller et violer en toute impunité car leurs droits en tant que migrants doivent être protégés. Quels sont ces droits ? Chaque crime doit avoir sa punition. »
Il mérite vraiment une bombe nucléaire sur la tête ce leader russe.
Et il rajoute même, dans un élan exagérément optimiste :
« Ainsi, l'idéologie libérale est devenue obsolète. Elle est entrée en conflit avec les intérêts de l'écrasante majorité de la population et les valeurs traditionnelles. Je n'essaie pas d'insulter qui que ce soit, car nous avons été condamnés pour notre prétendue homophobie. Mais nous n'avons aucun problème avec les personnes LGBT. Dieu nous en préserve, laissez-les vivre comme ils le souhaitent. Mais certaines choses nous semblent excessives. »
Le problème est qu’on ne veut plus laisser survivre la majorité :
« Ils affirment maintenant que les enfants peuvent jouer cinq ou six rôles de genre. Je ne peux même pas dire exactement de quel genre il s'agit, je n'en ai aucune idée. Que tout le monde soit heureux, cela ne nous pose aucun problème. Mais cela ne doit pas occulter la culture, les traditions et les valeurs familiales traditionnelles des millions de personnes constituant le noyau de la population. »
Comme on sait il n’y a plus de père et mère en France. Pour Tocqueville on n’avait plus de patrie mais encore la famille…
Tout cela est bien sûr lié au fascisme du diktat humanitaire (car l’enfer n’est pavé que de bonnes intentions – notamment et surtout au Vatican qui a accéléré ce processus) :
« Ils ne peuvent tout simplement pas dicter quoi que ce soit à qui que ce soit, tout comme ils ont essayé de le faire au cours des dernières décennies. On voit des diktats partout : dans les médias et dans la vie réelle. Il est même jugé indigne de mentionner certains sujets. Mais pourquoi ? »
L’important c’est que les gens soient contents comme ça.
Comme dira Nietzsche un demi-siècle après Tocqueville :
« Un peu de poison de-ci de-là, pour se procurer des rêves agréables. Et beaucoup de poisons enfin, pour mourir agréablement. On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point.
On ne devient plus ni pauvre ni riche : ce sont deux choses trop pénibles. Qui voudrait encore gouverner ? Qui voudrait obéir encore ? Ce sont deux choses trop pénibles.
Point de berger et un seul troupeau ! »
Sources :
Lesakerfrancophone.fr
Nicolas Bonnal – comment les Français sont morts
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