La France, grâce à une opacité bien organisée, est un pays de petite vertu, lorsqu’il s’agit de corruption. En Europe, elle se place dans le peloton de tête des pays où la corruption prospère le mieux.
La corruption des élus politiques français bénéficie d’un contexte structurel profondément immoral qui n’est pas fait pour lutter contre cette faiblesse bien humaine, mais pour protéger les copains et les coquins, cacher les petites combines juteuses, entretenir les privilèges des uns, au détriment des payeurs qui souvent se saignent, voilà ce qui ressort du dernier rapport de Transparency international « agir contre la corruption ».
Premier constat douloureux : pour cacher la corruption, la France « n’a pas créé la base de données publique essentielle qui recense les condamnations pour corruption » déplore le rapport, et permettre à chaque contribuable de recevoir l’information à laquelle il a droit. Cela, dans une hypocrisie ambiante de débauche de « solidarité citoyenne. » Solidarité oui, mais pas touche aux élus.
Second constat : « Il est donc très difficile d’avoir, en France, une vision précise des formes que prend la corruption », au point que Transparency France a du faire appel à des bénévoles pour dresser la carte de la corruption, et que l’ONG lance un appel au public : « Aidez-nous à enrichir la base de données en nous adressant les décisions de justice dont vous avez connaissance » car « nous avons besoin de vous pour connaître les condamnations qui n’apparaissent pas encore sur notre carte, » expliquent-ils.
Les mairies savent trouver de l’argent pour des projets électoralistes et acheter les voix des uns avec l’argent des autres, mais pour financer la lutte contre la corruption, il n’y a plus personne…
Une culture de l’impunité dans laquelle la corruption prospère
Troisième constat : une justice complaisante, voire complice.
« Ce qui a le plus frappé nos bénévoles? La durée des procédures: 45 affaires ont un délai > 15 ans entre les faits et la condamnation » constate l’ONG.
15 ans entre les faits et la condamnation, la justice est généreuse avec les ripoux : elle leur laisse tout le temps pour s’organiser, accumuler un petit pactole sur le dos des contribuables, étouffer les affaires et enfouir leurs détails, perdre quelques dossiers, et pourquoi pas, jouer sur la mort naturelle de quelques témoins ou acteurs gênants, sans compter sur l’immense bénéfice que le temps offre à l’effacement des mémoires. C’est dans cette culture de l’impunité que la corruption prospère.
« Avoir accès à ce type de données est pourtant essentiel pour savoir quels sont les domaines, régions et catégories de personnes les plus vulnérables et, ainsi, éclairer l’action des acteurs de la lutte contre la corruption (pouvoirs publics, citoyens, ONG, médias) ».
Pots de vin, prises illégales d’intérêts, les maires épinglés
Quatrième constat : En France, on déteste les patrons, mais les vrais ripoux, ce sont les maires
Europe 1, qui a étudié en détail le rapport, note que « les maires sont les personnes les plus condamnées, surtout pour des affaires relatives à l’attribution de marchés publics », « deux fois plus que les patrons », précise la radio.
Le scandale Kader Arif, l’arbre qui cache la forêt
Pour autant, le contrat du ministère de la défense qui a fait tomber Kader Arif, l’ancien ministre des anciens combattants, est une paille dans une botte de foin. « Les chiffres ne portent … que sur les affaires dont nous avons eu connaissance », nuance Transparency France qui laisse entendre que la réalité est par essence difficile à cerner, puisque précisément il s’agit d’affaires illégales, secrètes et bien cachées.
Conclusion
Transparency France fait un travail indispensable et qu’il convient de saluer. Mais l’ONG pourrait elle-même faire preuve d’un peu plus de transparence.
Il est regrettable que la base de donnée ne permette pas d’afficher un tableau avec les noms des ripoux en clair, et les villes où ils exercent leur vice. Il faut, pour les trouver, faire une recherche extrêmement longue département par département, et une suite de copiés collés impossibles.
Il serait bon, également, puisque l’étude fait une distinction entre la situation des pays émergents et celle des pays industrialisés, que les tableaux reprennent cette distinction. C’est cette lecture qui m’a révélé que la France avant d’être 26e sur la liste, est surtout parmi les pays d’Europe les plus corrompus.
Où sont les chiffres ? Pour mesurer l’ampleur de la corruption, il faut ses chiffres. L’indispensable classement par le nombre de condamnation ne permet pas de visualiser l’ampleur des dégâts. Un procès pour une corruption de 3.000 euros, ce n’est pas la même chose qu’un autre pour 300.000 euros.
A la tête du Théâtre National de Strasbourg, le gendre de Jack Lang vient de remplacer la nièce de Martine Aubry. Aucun contribuable n’a été dépouillé, aucun logement (encore que) destiné aux défavorisés n’a été détourné, et pourtant, nous sommes en plein cœur d’un système oligarchique, d’un népotisme qui représente une forme de corruption jamais sanctionnée – sauf lorsqu’il s’agit de dénoncer Nicolas Sarkozy bien entendu (il a du renoncer à installer son fils Jean à la tête de l’EPAD lorsque les médias en ont fait à juste raison tout un fromage. Cela n’a pas empêché le gouvernement socialiste de choisir Amin Khiari, fils de la vice-présidente PS du Sénat pour diriger le même EPAD, en comptant sur la complicité des médias, qui pour une fois n’ont pas cédé.)
La corruption des élus politiques français bénéficie d’un contexte structurel profondément immoral qui n’est pas fait pour lutter contre cette faiblesse bien humaine, mais pour protéger les copains et les coquins, cacher les petites combines juteuses, entretenir les privilèges des uns, au détriment des payeurs qui souvent se saignent, voilà ce qui ressort du dernier rapport de Transparency international « agir contre la corruption ».
Premier constat douloureux : pour cacher la corruption, la France « n’a pas créé la base de données publique essentielle qui recense les condamnations pour corruption » déplore le rapport, et permettre à chaque contribuable de recevoir l’information à laquelle il a droit. Cela, dans une hypocrisie ambiante de débauche de « solidarité citoyenne. » Solidarité oui, mais pas touche aux élus.
Second constat : « Il est donc très difficile d’avoir, en France, une vision précise des formes que prend la corruption », au point que Transparency France a du faire appel à des bénévoles pour dresser la carte de la corruption, et que l’ONG lance un appel au public : « Aidez-nous à enrichir la base de données en nous adressant les décisions de justice dont vous avez connaissance » car « nous avons besoin de vous pour connaître les condamnations qui n’apparaissent pas encore sur notre carte, » expliquent-ils.
Les mairies savent trouver de l’argent pour des projets électoralistes et acheter les voix des uns avec l’argent des autres, mais pour financer la lutte contre la corruption, il n’y a plus personne…
Une culture de l’impunité dans laquelle la corruption prospère
Troisième constat : une justice complaisante, voire complice.
« Ce qui a le plus frappé nos bénévoles? La durée des procédures: 45 affaires ont un délai > 15 ans entre les faits et la condamnation » constate l’ONG.
15 ans entre les faits et la condamnation, la justice est généreuse avec les ripoux : elle leur laisse tout le temps pour s’organiser, accumuler un petit pactole sur le dos des contribuables, étouffer les affaires et enfouir leurs détails, perdre quelques dossiers, et pourquoi pas, jouer sur la mort naturelle de quelques témoins ou acteurs gênants, sans compter sur l’immense bénéfice que le temps offre à l’effacement des mémoires. C’est dans cette culture de l’impunité que la corruption prospère.
« Avoir accès à ce type de données est pourtant essentiel pour savoir quels sont les domaines, régions et catégories de personnes les plus vulnérables et, ainsi, éclairer l’action des acteurs de la lutte contre la corruption (pouvoirs publics, citoyens, ONG, médias) ».
Pots de vin, prises illégales d’intérêts, les maires épinglés
Quatrième constat : En France, on déteste les patrons, mais les vrais ripoux, ce sont les maires
Europe 1, qui a étudié en détail le rapport, note que « les maires sont les personnes les plus condamnées, surtout pour des affaires relatives à l’attribution de marchés publics », « deux fois plus que les patrons », précise la radio.
Le scandale Kader Arif, l’arbre qui cache la forêt
Pour autant, le contrat du ministère de la défense qui a fait tomber Kader Arif, l’ancien ministre des anciens combattants, est une paille dans une botte de foin. « Les chiffres ne portent … que sur les affaires dont nous avons eu connaissance », nuance Transparency France qui laisse entendre que la réalité est par essence difficile à cerner, puisque précisément il s’agit d’affaires illégales, secrètes et bien cachées.
Conclusion
Transparency France fait un travail indispensable et qu’il convient de saluer. Mais l’ONG pourrait elle-même faire preuve d’un peu plus de transparence.
Il est regrettable que la base de donnée ne permette pas d’afficher un tableau avec les noms des ripoux en clair, et les villes où ils exercent leur vice. Il faut, pour les trouver, faire une recherche extrêmement longue département par département, et une suite de copiés collés impossibles.
Il serait bon, également, puisque l’étude fait une distinction entre la situation des pays émergents et celle des pays industrialisés, que les tableaux reprennent cette distinction. C’est cette lecture qui m’a révélé que la France avant d’être 26e sur la liste, est surtout parmi les pays d’Europe les plus corrompus.
Où sont les chiffres ? Pour mesurer l’ampleur de la corruption, il faut ses chiffres. L’indispensable classement par le nombre de condamnation ne permet pas de visualiser l’ampleur des dégâts. Un procès pour une corruption de 3.000 euros, ce n’est pas la même chose qu’un autre pour 300.000 euros.
A la tête du Théâtre National de Strasbourg, le gendre de Jack Lang vient de remplacer la nièce de Martine Aubry. Aucun contribuable n’a été dépouillé, aucun logement (encore que) destiné aux défavorisés n’a été détourné, et pourtant, nous sommes en plein cœur d’un système oligarchique, d’un népotisme qui représente une forme de corruption jamais sanctionnée – sauf lorsqu’il s’agit de dénoncer Nicolas Sarkozy bien entendu (il a du renoncer à installer son fils Jean à la tête de l’EPAD lorsque les médias en ont fait à juste raison tout un fromage. Cela n’a pas empêché le gouvernement socialiste de choisir Amin Khiari, fils de la vice-présidente PS du Sénat pour diriger le même EPAD, en comptant sur la complicité des médias, qui pour une fois n’ont pas cédé.)
Source : https://blogs.mediapart.fr/hazies-mousli/blog/251015/la-france-place-dans-le-peloton-de-tete-des-pays-ou-la-corruption-prospere-le-mieux?fbclid=IwAR0-57cACQPXyflFFoqSbB_nqmxQMjmrYUBuWXzrjcF5zZt58vVoioNUmkU
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