03 juillet 2019

Conforama annonce la fermeture de 32 magasins


Depuis des mois, les salariés de l'enseigne d'ameublement, filiale d'un groupe sud-africain dans la tourmente, vivaient dans l'inquiétude. La rumeur d'un plan social de choc tournait depuis plusieurs semaines. En mars, la direction avait pourtant écarté cette hypothèse, du moins « à date ».

Mais ce lundi, la direction de Conforama (le 12 avril, le PDG de l'enseigne a été remplacé par un duo de spécialistes de redressement d'entreprise) a annoncé aux organisations syndicales, individuellement, la fermeture de 32 magasins en France, dont 10 en Ile-de-France.

Les noms des magasins devaient être donnés ce mardi lors d'un comité central extraordinaire (CCE) près du siège du groupe à Lognes (Seine-et-Marne). Mais ce CCE n'a pu être tenu, faute de participation des syndicats.

Les magasins Maison Dépôt ferment également

1 900 postes seraient concernés sur les 9 200 salariés que compte le groupe en France. Dans un communiqué envoyé dans la soirée, FO détaille ces suppressions de postes : 1 050 dans les magasins visés, 600 au sein des 164 magasins restants, 124 au siège social et 26 postes au service après-vente. En outre, les 10 magasins Maison Dépôt, soit 100 emplois, seront fermés. Ce plan sera mis en œuvre entre mars et septembre 2020.

« C'est l'incompréhension totale », lâche ce lundi soir Mohamed Chadli, délégué syndical central CFE-CGC chez Conforama. « La direction du groupe avait obtenu un plan de financement de plus de 300 millions d'euros, on nous a fait croire que la menace de suppressions de postes s'éloignait. On ne comprend pas comment on peut dans le même temps emprunter 300 millions d'euros et annoncer la fermeture de magasins. C'est antinomique. »
Un nouveau CCE le 11 juillet

« C'est une mascarade, s'exclame un autre responsable syndical. Depuis mars, le plan est sur la table. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a rencontré il y a quelques semaines la direction de Conforama pour envisager les termes de ce plan social et le timing de l'annonce. L'objectif était d'éviter qu'elle soit faite au même moment que le plan annoncé par Carrefour. » (L'enseigne de grande distribution a présenté début mai un plan prévoyant jusqu'à 3000 départs volontaires, NDLR).

Parmi les magasins qui doivent définitivement fermer le rideau, il y a celui de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), qui devait de toute façon céder la place à la construction du futur hôpital du Grand Paris Nord, censé ouvrir en 2027. Parmi les 104 salariés de ce magasin, certains espéraient encore une relocalisation de l'établissement sur un autre site, à Saint-Ouen ou dans une ville voisine.« Pour eux, c'est la double peine », souligne Abdelaziz Boucherit, délégué syndical central CGT, qui s'émeut aussi de la rapidité avec laquelle le plan est censé entrer en œuvre : « On nous annonce des premières fermetures à partir du mois de mars prochain. Un nouveau CCE sur ce plan est déjà programmé le 11 juillet prochain. 

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