10 juin 2019

Naufrages en tous genres



Pour ce qui me concerne, je n’ai rien contre le football féminin. Absolument rien…sauf qu’il commence à m’enquiquiner, autant sinon plus que son homologue masculin. Voilà-t-il pas qu’aujourd’hui ils en profitent, tous ces endoffés, pour nous distribuer un gros rabe de footeries, assorties, bien entendu, du fatras habituel des commentaires à la mords-moi le protège-tibia:
les passes décisives, les petits ponts, les volées, les taccles par derrière ou par devant, selon le goût des participantes. Du coup, ça nous en fait le double bien tassé puisque simultanément se déroulent la Coupe du Monde des nanas et les épreuves qualificatives en vue de la Coupe d’Europe des bonshommes. Vu que la première s’opère en France, nous avons droit à un surcroît de niaiseries chauvines propres à bien faire saisir au commun des mortel.le.s l’essentielle importance d’une compétition comme on n’en vit jamais de mémoire de supporteurs.trices.
Seulement, en plus de tout ce folklore merdique, les folliculaires en rajoutent à bloc sur le thème gonzesses qui jouent à des jeux de garçons. Une mine d’or médiatique vu l’intérêt majeur qui s’attache à disserter de la question sous tous les angles, féministe bien sûr mais sexiste aussi -le pendant si j’ose ainsi m’exprimer- ce qui permet de tourner l’affaire en politique et d’y attirer tous les causeurs plus ou moins brillants, susceptibles de déballer des commentaires oiseux à propos des braves filles qui courent comme des dératées après un ballon rond. Le bizness du foot et celui de l’égalité des sexes tout azimut s’accordent à merveille pour faire tourner la machine à cash. A telle enseigne qu’on y retrouve les plus inattendus, le camarade Finkielkraut (de chien) par exemple! Il a fallu qu’il se pointe dans la controverse en question, histoire de faire le buzz au moyen de propos « réactionnaires »-après tout, réac c’est son gagne-pain – propres à ulcérer le ban et l’arrière-ban des fémino-gauchistes de service. L’idée, en gros, se résume à ceci: « le beau sexe c’est fait pour jouer au foot comme les gazelles pour bouffer du lion ». Il trouve laid et vulgaire, le cher académicien nauséabond, pour lui les joueuses de tennis ça convient bien, à condition qu’elles portent jupette et s’abstiennent de pousser, à chaque coup droit un peu appuyé, des beuglements de génisse embroquée par surprise. L’idéal restant cependant le concours hippique pour ce qu’il associe la grâce du bourrin pomponné comme une mariée, à l’élégance classique-chic d’une cavalière au petit cul rebondi. Alors vous comprenez, le foot, les crampons, les souillures de terrains, la sueur, les coups en vache et tout le toutim malgracieux propre aux gigotements de stade, ça le défrise, l’intello de droite professionnel, ça lui déplaît souverainement et il le dit, histoire d’exister encore un coup devant les caméras et les interviewers hostiles. Sans compter qu’il en rajoute encore une couche avec le rugby des femmes, lequel, bien que hors-sujet pour le moment, lui hérisse le poil plus encore que le ballon rond, en raison de la brutalité, purement garçonnière à ses yeux, du jeu inventé par le génial William Webb-Ellis, celui qui, le premier, trouva complètement idiot le fait de pousser avec ses panards une balle tellement plus pratique à porter à la main. Naturellement tout le monde lui est tombé sur le paletot, à Finkielkraut (de bique), provoquant de sa part une vibrante et tremblotante plaidoirie en faveur de la galanterie française, si oubliée de nos jours, ainsi que des inconvénients drastiques de l’égalitarisme à tout crin qui oblige nos délicieuses à se comporter comme ces primates testostéronés dont les arènes sportives constituent le milieu naturel, autant qu’aux gorilles à dos argenté l’impénétrable sylve rwandaise. Finalement il s’en est retourné dans sa tour d’ivoire, le diabolique polémiste, sous les quolibets feutrés de ses faire-valoir bien-pensants. La controverse s’est ainsi éteinte, laissant place, désormais, à la cavalcade endiablée des matches du Mondial made in France qui vont nous faire suer presque autant que les compétitrices, pendant quelque chose comme trois semaines.

Dans le même temps, les Bleus-Foncés du brave Deschamps, ne manqueront pas, eux non plus, de nous envahir l’espace médiatique. Les joyeusetés ont démarré dès hier soir avec la déculottée ramassée face aux Turcs. Nos jeunes stars, alourdies sans doute par la légion d’honneur dont Présipède a jugé bon de les affubler, se sont pris les pieds dans le tapis ottoman! Qu’ils aillent se fair foot, eux et tous les abrutis qui les encensent! Leur Légion ils peuvent se la carrer où ils veulent! Les distinctions républicaines valent ce que vaut la Répupu, pets de lapin et chiures de mouche! Ça m’a fait de la peine que le même Macrouille, à quelques jours d’intervalle, colle le ruban rouge aux sauveteurs des Sables d’Olonnes péris en mer pour tenter de sauver un marin en détresse…leurs copains survivants, eux, devant se contenter du Mérite Maritime, lequel au moins n’ira jamais se galvauder sur la poitrine d’un « jeune » de banlieue sorti de son quartchier merdique par la grâce du vedettariat fouteballistique, comme ils disent, ces patates. C’est tout Macron, ça, c’est toute la démocratie, toute la Répupu: les fouteux à l’honneur! Les purs héros qui se sacrifient pour les autres aussi mais à condition qu’ils meurent, eux… sinon un peu moins à l’honneur! Seul le sauveteur décédé vaut autant qu’un vainqueur de coupe du monde… La vraie question demeure « combien de voix cela peut il rapporter? » Vu sous cet angle, évidemment, le football pèse infiniment plus lourd que l’abnégation maritime, c’est beaucoup plus sexy, surtout maintenant que les filles s’en mêlent…

Et pourtant, le sauvetage c’est ce qu’il faudrait aujourd’hui aux Ripoublicons. Le naufrage des européennes semble les faire couler à pic. Wauquier ça n’avait jamais fonctionné! Tenter de faire jouer à l’unisson des musiciens sourds qui n’ont pas la même partition c’est voué à l’échec. Le concert sombre dans la cacophonie, les auditeurs se barrent et vont voir ailleurs s’ils trouvent des harmonies plus sympas. Du coup certains concertistes se cherchent un autre orchestre et souvent foncent chez Macrounette, celui qui accueille à bras ouvert tous les instrumentistes qui veulent bien se produire sous sa jolie baguette. En d’autres termes, les anciens de l’UMP ne craignent plus de rejoindre l’ancien ministre de Hollande; du moment que les électeurs ont l’air de prendre le même chemin il faut les suivre, sans quoi, l’an prochain adieu la Mairie! Remarquez le bien, ce raisonnement vaut pour ceux dont les électeurs ont majoritairement choisi la mère Loiseau avec ses petites ailes à la con. Les autres, ceux dont l’assise électorale a basculé côté nauséabond, les voilà bien embêtés! Parce que la règle d’or, chez les survivants du centro-gaullisme, consiste à ne surtout pas franchir la « ligne rouge ». Quelle « ligne rouge »…eh bien vous et moi, nous ne la voyons pas mais eux oui, elle leur crève les yeux tellement elle est là et bien là! Même Morano n’ose pas passer par dessus, trop contraire à toutes ses convictions, à tel point qu’elle nous le rappelait pas plus tard que ce matin chez les petits inquisiteurs d’Europe 1: en 2017 elle a bel et bien voté pour Macron, cette andouille! C’est dire le caractère infranchissable de la ligne en question!

Alors, ils ont peur de quoi, au fond, ces gens-là? De se faire bouffer, voilà tout! Ceux qui se tirent chez Présipède savent grosso-modo ce qu’il peut leur apporter, en gros le maintien de leur fonds de commerce, mais les autres, hein? Ce serait le saut dans l’inconnu, ça, le grand bon en avant dans le trou noir! Bon, Mariani l’a fait, me direz vous. Certes mais il puait déjà tellement, celui-là, qu’un peu plus un peu moins… Ça lui aura permis de se faire élire, il n’en demandait pas plus! Mais les autres, maintenant? Ils vont risquer le pilori médiatique, l’opprobre, l’étiquette extrême-droite? Ah non, zut, toute une vie d’honneur pour finir ainsi sous les lazzi et les crachats? Impossible! Donc les voilà bel et bien dans la nasse à tenter de sauver ce qui pourrait encore l’être…alors ils vont chercher Jacob, ce brave péquenot, pour prendre la barre du navire de Vaugirard, celui qui a dores et déjà la quille en l’air! Je ne suis pas certain qu’il possède une âme de sauveteur, le plouc! Surtout qu’en plus, s’il venait à périr en mer, nul ne lui refilerait la Légion d’Honneur! D’ailleurs il s’en fout, il l’a déjà!

Bref, je résume, nous en sommes toujours au même point; il reste un substrat de parti plus ou moins conservateur, une sorte de « tronçon du glaive » comme disait Charlot Gros-Pif… Toutefois nul n’a envie de le ramasser, tellement il s’apparente à un bâton merdeux! N’espérez donc rien de bon, mes amis, tout cela semble bien parti pour renforcer Macrouille, d’ailleurs il se refait la cerise, le garçon, il n’y a qu’à voir les sondages…
Et pendant ce temps là, l’infâme Trump agit pour son pays, vraiment, sans état d’âme et avec une efficacité à faire trembler de rage la Bien-Pensance universelle dans son exhaustive totalité…J’aurai sûrement l’occasion de vous en reparler, voilà pas mal de temps que l’ami Hank Hulley oublie de se manifester; cela ne devrait plus trop tarder, je pense…

Amitiés pentecostales à tous!

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

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