25 mai 2019

« Propagandastaffel » !

Le président de LREM, Emmanuel Macron, voyant que le Loiseau-Titanic allait l’entraîner dans son naufrage, a voulu, à cinq jours du scrutin, redresser la barre in extremis en organisant une interview pour la presse régionale (plus de quarante millions de lecteurs). Une interview « ayant valeur d’engagement » pour la liste LREM Renaissance, composée de parfaits inconnus insipides, à deux exceptions près comme Pascal Canfin ex-WWF et Fabienne Keller ex-maire de Strasbourg. Et, n’ayant comme d’habitude qu’à débiter des réponses oiseuses, vides d’arguments frappants et d’idées nouvelles, mais enchantées par son talent d’acteur, il a voulu que cette interview soit sévèrement encadrée et son compte-rendu final millimétré. 

« Propagandastaffel » (Propagande et Censure)

Les conditions imposées aux journalistes furent un copié-collé de celles dont Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du III° Reich, fit un modèle pour tous les chefs d’États totalitaires : les participants devaient s’engager à co-écrire sur place une version unique et condensée des réponses du président de LREM, puis la soumettre à l’Élysée pour relecture, corrections, mise en forme et in fine validation avant toute publication.

On se demande pourquoi la responsable de la Propagandastaffel élyséenne, Sibeth N’Diaye, ne l’a pas rédigée elle même, ça aurait fait gagner du temps à tout le monde.

 
Sur le tapis rouge, la cheffe Sibeth marche, un pas devant les « gens de rien », comme dit le président : Richard Ferrand président de l’Assemblée nationale et le ministre de la communication Benjamin Griveaux.

D’autre part, il faut bien que les journaux justifient les millions de subventions qu’ils reçoivent de l’État pour faire la propagande du président, de son parti et de sa politique…

Sept journaux provinciaux acceptèrent à leur grande honte ces conditions. Deux seulement eurent le courage de les refuser, sauvant ainsi leur honneur : La Montagne et La Voix du Nord. 

Il y a en province seulement deux quotidiens non soumis !

La Montagne, publiée à Clermont-Ferrand (600.000 lecteurs), couvre la totalité de l’Auvergne et du Limousin. Depuis sa création en 1919, elle a toujours sévèrement critiqué les régimes totalitaires, raison pour laquelle elle fut suspendue en 1943 et 1944. On la voyait mal accepter les conditions imposées par Sibeth N’Diaye, cheffe de la Propagandastaffel.

La Voix du Nord, publiée à Lille (1 230 000 lecteurs), a été créée en 1941 dans l’esprit de la Résistance pour soutenir le général de Gaulle. D’abord journal clandestin, elle apparût au grand jour en septembre 1944. Elle n’est pas non plus du genre à se laisse marcher sur les pieds par les grouillots de l’Élysée.
En outre, La Voix du Nord se dit habitée par une autre préoccupation : « l’équilibre dans le traitement politique d’une campagne électorale« .

Les directives du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) ne s’appliquent qu’aux chaines de télévision et de radio, pas à la presse écrite ni à internet. La Voix du Nord a néanmoins estimé qu’en s’engageant personnellement et ouvertement pour un parti qui en réalité est son club privé, Emmanuel Macron rompait un équilibre essentiel au débat démocratique.

Bientôt un ministère de la Vérité ?

Y aura-t-il bientôt à Bruxelles un Ministère du Reich européen à l’Éducation du peuple et à la Propagande ?
De même qu’il y eut pendant toute la durée du pacte germano-soviétique une « Liste Otto » qui interdisait la publication des ouvrages et articles hostiles aux alliés Hitler et Staline, y aura-t-il une liste N’Diaye des journaux et des blogs hostiles à Macron et à l’Empire Européen qu’il appelle de ses vœux ?

On peut se poser la question quand on sait qu’il envisage de faire payer par l’État des journalistes chargés sur internet et au sein des rédactions de contrôler la conformité des publications avec sa pensée complexe et ses déclarations jupitériennes.

Mais Macron échouera, sa propagande est bancale

Macron rêve-t-il d’une Empire Européen totalitaire dont il serait le premier président, ou d’une Europe démocratique soumise à la voix des peuples ?

En juin 2017, dans Le Figaro, Thomas Guénolé soulignait déjà que s’il voulait être crédible, il lui faudrait très vite sortir du discours contradictoire, très symbolique du « en même temps ». Il n’en n’est toujours pas sorti aujourd’hui, comme l’a montré sa récente Lettre aux Européens, ce qui rend sa communication brouillonne et non crédible. Rien d’étonnant à ce que la plupart des chefs d’état européens lui aient fait comprendre qu’ils ne veulent pas de son Europe.
Même Merkel par la voix de son héritière, Anagret Kramp-Karrenbauer !

Veut-il une Europe économique et technocratique telle qu’elle se construit actuellement sur des traités rigides imposés d’autorité à tous, ou une Europe démocratique dans laquelle les peuples auront la parole et fixeront le cap qu’ils veulent ?

On le sent partisan de l’Europe-techno avec une politique économique commune obligatoire, où il pourrait caser tous ses copains. Celle des traités de Maastricht et d’Aix-la-Chapelle qui font obligation de respecter les diktats de l’ONU sur les migrants, ceux de la Banque centrale européenne et d’une politique d’austérité pour la classe moyenne productrice en cas de non respect des règles sur la dette des États, situation dans laquelle se trouve actuellement la France.

En même temps, sous la pression des Gilets Jaunes et pour grappiller quelques voix, il évoque actuellement des concessions sur l’identité des peuples, un peu plus de pluralisme politique et autres concepts démocratiques qu’il traite d’habitude de fariboles populistes.

Mais il faut choisir :

soit un Empire Européen totalitaire avec ses traités économiques intangibles, géré en pilote automatique et un gouvernement nommé comme il l’est actuellement, avec Junker à sa tête

soit une Europe confédérale des Nations, celle de Victor Hugo, ou chaque peuple peut exprimer ses spécificités et ses attentes économiques au sein d’un Parlement réellement démocratique, avec un gouvernement confédéral élu.

Et ce choix, il ne l’a pas fait, supposant sans doute que s’il sort de l’ambiguïté et des mensonges il perdra la possibilité des manœuvres sournoises qu’offre le louvoiement perpétuel.

Deux millions de lecteurs provinciaux de La Montagne et La Voix du Nord privés de la parole présidentielle ?

Qu’ils se rassurent, ils n’ont rien manqué d’important.
Ce qui est important, c’est qu’ils aillent voter dimanche pour la France, et contre la liste LREM à qui il faut rabattre son caquet de crécelle.

L’Imprécateur
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