2 mondes parallèles
Depuis le 1er mai, le mouvement des GJ a passé un cap. Autant le nombre de manifestants a baissé de moitié d’un coup pour se stabiliser à environ 50.000 courageux qui ne lassent pas ni ne sont rebutés par le danger, physique, légal et même financier qu’ils courent en exerçant leur droit à manifester, autant, et c’est là le point positif du cap, le mouvement est en train de prendre la forme d’une plus grande participation citoyenne au politique à travers les multiples actions citoyennes, groupe de débats, assemblées citoyennes ou délibératives, Vrai débat et autres médias pro GJ qui fleurissent comme des champignons dans une forêt d’automne. La bataille est maintenant moins dans la rue que dans l’arène socio/politique. Et le prochain vote pour le parlement européen en est un bon exemple car il rallie les GJ de droite comme de gauche, autrefois abstentionnistes impénitents car dégoûtés du politique, derrière les slogans « il faut aller voter » et « Tout sauf Macron ».
Pour symboliquement représenter ce point de bascule, nous ne commencerons donc plus nos rapport de situation par le chapitre « Acte x » mais par le chapitre « Actions de GJ », montrant ainsi que les actions politiques engagées par les GJ commencent à devenir plus porteuses d’espoir que le fait de manifester tous les samedis, même si, pour garder une pression nécessaire sur le gouvernement, les manifestations conservent toute leur importance.
Actions politiques des GJ
Après leur site web nommé la Ligne jaune, les GJ ont maintenant leur webzine, Gj-magazine.com ou Gj-mag. Vous y trouverez toutes les informations les concernant. Ils ont aussi un journal papier :
Pour l’acheter en ligne, c’est ici.
Les Gilets jaunes n’ont pas fini de secouer la maison CGT. S’ils n’étaient pas présents physiquement au 52ème congrès du syndicat qui se tient jusqu’à vendredi à Dijon, ils occupaient pourtant tous les esprits à la tribune. Et leurs slogans ont même animé plusieurs fois les rangs du millier de militants.
Maitre Sophia Albert Salmeron va déposer une plainte à la Cour pénale internationale au nom des GJ mutilés par la violence policière. Elle leur demande de préparer un dossier complet sur leur cas.
La 3ème assemblée des assemblées des Gilets jaunes, se déroulera le 29 et 30 juin au stade du Pouloux, Bois du Verne de Montceau-les-mines.
Dans une note éclairante intitulée « L’adieu à la grande classe moyenne : la crise des gilets jaunes, symptôme de la ‘démoyennisation’ », Jérôme Fourquet analyse en profondeur les lignes fractures qui opposent la France des ronds-points à celle des grandes métropoles hyper-connectées. Cette même France qui constitue, depuis les Trente glorieuses, le « bas » de la classe moyenne, qui travaille et qui consomme, s’éloigne chaque année un peu plus du grand corps central de la société. Jusqu’à la scission ? « On considére la crise des Gilets jaunes comme le premier symptôme politique de la fin de cette moyennisation, phénomène qui va s’amplifier à l’avenir », affirme le directeur Opinions de l’Ifop.
Tandis que le gouvernement a fini par se persuader que le mouvement des gilets jaunes est mort ou mourant, l’essor de leurs médias sur les réseaux sociaux – en premier lieu Telegram – indique une tendance contraire. Et même, depuis début mars, un net regain d’activité tant sur les réseaux sociaux que sur le terrain.
Les Gilets jaunes sont-ils en train de faire émerger une nouvelle génération de journalistes, photographes et vidéastes ? Arrêt sur Images se pose la question.
Pour remettre de la cohérence dans les idées politique du citoyen. Un « best of » des conférences de Chouard qui nous explique la cause racine de tous les problèmes actuels.
Entraide entre GJ. Dylan, 18 ans, éborgné pendant l’acte XXIV à Montpellier a besoin d’aide car il ne peut plus travailler. Pour l’aider, c’est ici.
Le groupe Gilets Citoyens propose 5 Fondamentaux méthodologiques posés par le collectif pour une assemblée citoyenne digne de ce nom :
- Un engagement de la part du Président de la République, avant le lancement du tirage au sort de l’Assemblée/Convention, à suivre les recommandations et décisions issues des travaux de celle-ci, y compris le fait de devoir soumettre une ou plusieurs propositions de l’assemblée à l’ensemble des Français par la voie d’un référendum
- Un temps suffisant pour le tirage au sort et la délibération : au moins 2 mois pour le tirage au sort et 3 week-ends de délibération par sous thème.
- Pas d’interférence gouvernementale dans le choix : des garants et la définition de leur mandat ; de la composition de l’assemblée et de son mode d’animation ; des sujets et « objets précis d’action publique » sur lesquels la convention citoyenne délibérera ; des experts aux avis contradictoires auditionnés par les citoyens.
- Des citoyens tirés au sort représentatifs de la diversité des Français : un tirage au sort de 100 à 1 000 personnes fait en référence aux meilleurs pratiques pour garantir la représentativité de l’assemblée citoyenne. Si le choix est fait d’intégrer des élus et/ou corps intermédiaires, leur nombre ne devra pas excéder un tiers du nombre de citoyens tirés au sort.
- Des délibérations ouvertes et transparentes régulièrement relayées par les médias.
- Le Vrai débat, celui mené par les citoyens eux-mêmes et non plus par des élites illégitimes, est lancé. Pour ceux qui souhaitent avoir une action politique, participer au renouveau démocratique et donc participer aux assemblées délibératives de leur région, il faut s’inscrire sur le site internet adéquat. Voici une courte vidéo vous expliquant le principe de ces assemblées délibératives.
- Une plate-forme participative est créée pour préparer les élections de 2020. Le but : rassembler des propositions et former des citoyens pour les municipales de 2020 afin de faire face aux urgences.
- …Un rapport de force que Didier Bonneaud verrait bien passer par les urnes, aux municipales de l’année prochaine : « je vous invite à intégrer les conseils municipaux de vos communes, si vous prenez les communes, vous prenez les territoires. » Une position partagée par le référent Bagnolais des Gilets jaunes Jérôme Jackel, qui précisera que « la structuration du mouvement est en cours dans le Gard. » De quoi devenir une force politique ?
Acte XXVII
Le Mans, Nîmes et Alès. Ne sachant plus quoi faire, les préfets interdisent de plus en plus toute manifestation de GJ. Mettant à mal un droit constitutionnel, celui de manifester.
D’après les chiffres de l’Intérieur, ce samedi la mobilisation est de nouveau à la baisse avec 15 500 manifestants dans toute la France. Pour leur part, les Gilets jaunes annoncent près de 40 500 mobilisés.
D’après la préfecture de Meurthe-et-Moselle, cinq personnes ont été interpellées ce samedi 18 mai à Nancy et un blessé léger est à déplorer.
Une équipe de street médic s’est faite interpeller et verbaliser (135€ d’amende par personne).
Marche en musique et dans la bonne humeur à Paris. Situation plus tendue à Reims. C’est dans cette ville qu’en plein direct sur BFMTV une femme se fait renverser par une charge de CRS. Le direct sera bien sûr immédiatement arrêté. « Il m’a heurtée délibérément avec son bouclier. Il m’a carrément foncé dedans sans s’arrêter », a-t-elle expliqué à un journaliste de BFM TV. « Je suis tombée, et il m’a enjambée », a-t-elle poursuivi, ajoutant que les policiers ne se sont ni retournés « ni arrêtés pour voir si j’avais besoin d’aide, si j’étais consciente ou pas ».
Violences policières
Interview choc d’Alexandre Langlois, secrétaire général du syndicat de police Vigi. « La preuve est que nous avons un ministre de l’Intérieur qui est toujours là, malgré toutes ses casseroles, malgré ses ‘fake news’, alors que c’est son propre gouvernement qui a fait une loi pour lutter contre. Et cela n’empêche pas le Premier ministre Édouard Philippe de renouveler sa confiance à Castaner. Tout ceci est aberrant et pas vraiment républicain à notre sens. »
Un street Medic se retrouve à l’hôpital après avoir été tabassé deux fois par la police. « Nous étions en train de palabrer calmement avec eux, quand soudain, sans sommation, ils nous ont chargés avec leur bouclier en nous lançant des grenades lacrymogènes. Ils m’ont littéralement matraqué de la tête aux pieds, m’ont fait tomber puis m’ont piétiné au sol », affirme le medic. « D’autres street medics m’ont mis sur le brancard dans l’ambulance pour m’expliquer que ça allé être compliqué de se déplacer jusqu’à l’hôpital, car il y avait la préfète de Lyon sur les lieux de la manif, et qu’elle n’était pas d’humeur à ce que les pompiers déplacent des blessés GJ (ce qui est inadmissible) », indique le message.
Récit d’une convocation au commissariat de Bordeaux. Ou comment un policier bien virulent au téléphone est devenu doux comme un agneau…
Verdict du journal Le Monde, parti en guerre contre les violences policières depuis quelques semaines : « bon nombre des actions documentées constituent bien des abus voire des bavures et que, loin d’être des cas isolés, elles témoignent de la nécessité d’une remise en cause profonde de la manière dont est conçu le maintien de l’ordre en France. » Vidéo à l’appui expliquant ces abus.
Des gendarmes débarquent pendant une conférence donnée par Étienne Chouard et notent toutes les plaques d’immatriculation des voitures stationnées sur le parking.
Fichage de photographes en vue d’envoyer une amende pour participation à une manif interdite … Acte 27 – Bordeaux alors que je couvrais la manifestation sauvage de 50 personnes partant de la place Saint-Projet, nous nous sommes retrouvés dans une nasse avec Maya Huasca, impossible d’en sortir sans être fichées pour une amende de 135 euros qu’on va recevoir dans notre boite postale apparemment, puis en sortant, confiscation de mes lunettes balistiques et de mon masque à gaz 3M, le tout pour une valeur neuf d’une centaine d’euros … la même pour Maya et ses lunettes, apparemment on va pouvoir les récupérer mais j’ai des doutes …
En honneur aux Gjs blessés sur le front des manifs voici une vidéo, puis un article portant le témoignage de quelques-uns d’entre eux.
Une justice en désordre
« Castaner, le Goebbels de Macron. Médias collabos » : voilà la pancarte qui a valu à Isabelle P. (toutes les personnes interrogées ont requis l’anonymat), enseignante à Paris « et » gilet jaune, tient-elle à préciser, d’être placée en garde à vue samedi 11 mai après-midi, au commissariat du 12e arrondissement (d’où elle est ressortie le soir même), et d’être reconvoquée dans ces mêmes locaux lundi 13 mai au matin. Elle en est sortie peu après 11 heures, sous les applaudissements d’une cinquantaine d’enseignants venus de toute l’Ile-de-France lui apporter leur soutien.
Un manifestant en live-cam arrêté en direct et mis en garde à vue sous un faux motif. Tout cela enregistré par son portable, à l’insu de la police. Une intéressante vue de l’intérieur.
En quelques mois, 39 portraits présidentiels ont été réquisitionnés, et 43 gardes à vue ont été prononcées.
Ce mardi 14 mai dans la soirée, à Montpellier, plusieurs corps de police ont interpellé au moins cinq gilets jaunes devant la Maison du peuple des gilets jaunes (anciennement Royal Occupé), à l’occasion de la diffusion de « J’veux du Soleil » de François Ruffin. Au moins quatre personnes ont été placées en garde à vue. Selon la presse, deux personnes ont été interpellées et accusées d’avoir dégradé un mur de la Maison du peuple, alors qu’il y avait en réalité des travaux de réhabilitation sur ce mur pour sécuriser l’accès au lieu…Ces interpellés sont la cible depuis plusieurs semaines d’un harcèlement policier : lors de contrôles d’identité, l’un d’entre eux a déjà subi des pressions ( « on sait où tu habites »).
« Il commence sérieusement à me casser les couilles ce préfet de merde ». Cette phrase postée sur Facebook vaudra garde à vue et comparution immédiate à son auteur. Puis quatre mois de prison avec sursis.
Il faut quand même rappeler que la garde à vue est : « Une mesure de contrainte décidée par un officier de police judiciaire, sous le contrôle de l’autorité judiciaire, par laquelle une personne à l’encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre un crime ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement est maintenue à la disposition des enquêteurs. » Il semble donc que, depuis quelques mois, il y ait une utilisation abusive de la garde à vue, sûrement dans le but de dissuader les manifestants.
Les biens d’un manifestant mis en examen pour avoir détruit des équipements le long de l’autoroute A8 dans le Var ont été saisis alors qu’il n’a pas encore été jugé, a révélé Le Point le 18 mai. Selon un avocat interrogé par LCI, il peut s’agir d’un « signe politique ».
L’utilisation de la justice, certes moins visible que le recours « disproportionné » à la force des effectifs de police et de gendarmerie (lire le récent rapport de l’Observatoire toulousain des pratiques policières), est tout aussi préoccupante. À Toulouse, le CaMé (Collectif automédia étudiant) a recensé entre le 17 novembre 2018 et le 17 avril 2019 « 637 interpellations, 403 gardes à vue, 124 déferrements, une trentaine de personnes incarcérées, 253 mois de prison avec sursis, 192 mois de prison ferme », dans le cadre de la répression du mouvement.
Un gouvernement et son parti déconnecté
Faites ce que je dis mais pas ce que je fais. « On a créé des comptes anonymes pendant la présidentielle », confirme à 20 Minutes un ancien cadre de LREM. Alors même que Macron a toujours prétendu vouloir lutter contre la manipulation des réseaux sociaux. On colle les affiches LREM sur les panneaux réservés aux autres candidats.
Au passage on remarquera que 20 Minutes titre « Les comptes anonymes militants, une communication à risque pour les partis », laissant penser que tous les partis pratiquent cette manipulation. Hors, en lisant bien l’article on voit que seul LREM l’utilise. Le nom et la façon dont les autres partis utilisent les médias sociaux dont parle le reste de l’article ne sont là que pour noyer le poisson et justifier le titre.
L’information selon laquelle le gouvernement a chiffré à 10 milliards le coût des mesures en faveur des gilets jaunes est fausse. Naturellement, ce chiffre bidon a été repris par tous les médias. Le terme de coût nous incite à penser qu’il s’agit de dépenses supplémentaires, or c’est un savant mélange de concepts pour noyer le poisson….
La cérémonie d’hommage national aux deux officiers mariniers tués au Burkina a été marquée par un moment très inhabituel, qui a surpris de nombreux militaires présents. En ouverture de la cérémonie et comme le veut l’usage, le chef de l’État a passé en revue les troupes qui rendaient les honneurs. Mais, à la demande de l’Élysée, il l’a fait à sa manière, c’est-à-dire seul. Or, le protocole militaire veut que, dans ce cas, le commandant des troupes présentes sur place ouvre la marche et que le chef de l’État (ou la plus haute autorité présente) le suive quelques pas derrière…Cette attitude « jupitérienne » a été diversement appréciée par les militaires présents aux Invalides.
La pilule du « RIP » ne passe pas pour le gouvernement. Une semaine après la validation par le Conseil constitutionnel de la procédure de référendum d’initiative partagée contre la privatisation de Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris), le 9 mai, l’exécutif est, à plusieurs reprises, revenu à la charge contre cette décision. En vain.
Facebook étant la plate-forme de partage numéro 1 des GJ, la censure commence et le message suivant apparaît de plus en plus sur les murs des Groupes GJ :
Ils commencent donc à déménager vers des réseaux plus accueillant comme Telegram et Vkontakt. [Vous pouvez y retrouver nos articles via les liens, NdSF]
Macron, qui n’a toujours pas compris la profondeur politique du mouvement GJ estime « qu’il n’y a plus de débouché politique » pour ce mouvement. « Je considère pour ma part que j’ai apporté des réponses aux Françaises et aux Français sur ce qui avait conduit à ce mouvement, à la fois le 10 décembre et dans la conférence de presse que j’ai donnée. » plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Il n’y a pas
D’ailleurs plus grand monde ne vient plus écouter son gouvernement car « en mission [de sauvetage] pour soutenir la liste LREM aux élections européennes, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur ont participé à un meeting ce jeudi 16 mai à Angers, marqué par un nombre presque égal de participants et de forces de l’ordre. »
Un GJ a calculé les dépenses et les manques à gagner dus à la politique de Macron pour ses deux premières années de mandat. Résultat des comptes : 436 031 514 000 €, soit 436 milliards d’euros répartis ainsi : • Coût de la modification de l'ISF : 3 700 000 000 € • Prolongation Concessions autoroutes/Cour des Comptes : 15 000 000 000 € • Coût du grand débat : 12 000 000 € • Instauration vitesse à 80 km/h sur les routes nationales : 12 000 000 € • Itinérance et commémoration du 11 novembre 2018 : 3 000 000 € • Coût de l'entretien de Brigitte Macron : 440 000€ par an (info Europe 1) : 880 000 € • Piscine du Fort de Brégançon (Résidence d'été du Président) : 34 000 € • Nouveau service de table de l’Élysée : 500 000 € • Nouvelle moquette de la salle de fêtes de l’Élysée : 300 000 € • Réfection de l’Élysée (sans la moquette) : 300 000 € • Passage à l'impôt retenu à la source (année blanche) : 74 000 000 000 € • Coût des dégâts de la contestation depuis 17/11/2018 : 500 000 € • Impact contestation Pib (0,2%) depuis le 17/11/2018 : 4 000 000 000 € • Impact des grèves Air France-Sncf sur le Pib (0,1%) : 2 000 000 000 € • Niches fiscales 2017 (proportionnelle de 2017 du 14 mai au 31 décembre) sur base chiffres de la Cour des comptes : 50 000 000 000 € • Niches fiscales de toute l'année 2018 sur base des chiffres de la Cour des comptes, soit 4,4% du PIB !!! dont 15 milliards rien que pour le CICE : 100 400 000 000 € • Niches fiscales 2019 (proportionnelle de 2017 du 1er janvier au 13 mai) sur base simulation Cour des Comptes : 45 100 000 000 € • Estimation fraude Tva : 20,9 milliards d'euros par an : 41 800 000 000 € •Fraude fiscale impôt sur le revenu : 50 milliards par an : 100 000 000 000 €
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