Selon les estimations, le vol vers Mars, son survol et le chemin retour prendrait 501 jours. Un si long séjour dans l’espace pourrait s’avérer dangereux pour les membres d’équipage, qui seraient exposés à des particules galactiques et risqueraient de développer un cancer. Cependant, Taber MacCallum, qui fait partie de l’équipe de préparation de la mission, assure que l’équipe sera protégée tout au long du vol par une couche de liquide de 40 centimètres de large. Ils vont vivre dans une capsule gonflable. À l’intérieur, elle sera pourvue de sacs plastiques de provisions d’eau et de nourriture. Au fur et à mesure de leur utilisation, les sacs seront remplis de leurs déchets. Les problèmes de rayonnement cosmique, de survie et de régénération de l’eau potable seront résolus par la seule conception du Water Walls (murs d’eau).
« Si le vol habité est protégé par des liquides et est recouvert de réservoirs de carburants et d’eau, alors il est fort probable que l’équipage ne recevra pas le rayonnement qui provoquerait de graves problèmes de santé. Mais tout cela est encore théorique : « oui, nous espérons que cela fonctionnera », explique Iouri Karache, membre correspondant de l’Académie russe des cosmonautes.
Les experts estiment que cette enveloppe d’eau est une bonne variante, mais elle ne date pas d’hier. L’Institut des problèmes médicaux et biologiques (IPMB) de l'Académie russe des sciences recommande depuis longtemps d’utiliser une couche intermédiaire d’eau pour l’élaboration de vaisseaux spatiaux.
« S’il agit de se protéger des rayons gamma, alors, surtout sur Terre, il faut une substance avec un nombre atomique élevé : du plomb ou de l’uranium naturel. C’est le contraire pour les rayons cosmiques. Plus la substance aura un nombre atomique bas, plus la protection sera efficace », explique Vladislav Petrov, directeur du département de sécurité radiologique de l’IPMB.
Les experts précisent que seulement le noyau, et non pas l’atome entier stoppe les particules galactiques. C’est l’hydrogène qui a la plus grande concentration en noyau. C’est pourquoi l’hydrogène liquide serait la protection idéale. Cependant, il est difficile de conserver cette substance dans l’espace. L’eau est donc le choix le plus raisonnable.
Si les concepteurs considèrent la question du rayonnement comme pratiquement résolue, d’autres problèmes sont encore en suspens. Par exemple, l’équipage devra passer beaucoup de temps entouré de déchets et respirer des odeurs désagréables. Mais cela est du domaine de l’émotif. Les scientifiques se penchent surtout sur la possibilité ou non pour l’équipage de corriger la trajectoire en cas de besoin, comme par exemple, s’il s’aperçoit que le vaisseau pourrait « accrocher » l’atmosphère martienne. C’est comme cela qu’a été détruit le vaisseau européen Beagle 2. Le retour du vaisseau est encore plus important. À cause du mouvement des planètes, la vitesse du vaisseau à l’approche de la Terre sera deux fois plus élevée que la vitesse cosmique. Elle devra être diminuée en l’espace de dix jours, et cela demandera un grand professionnalisme de la part de l’équipage.
Dennis Tito est le premier touriste de l’espace. Il y a 12 ans, il a été envoyé une semaine sur la Station spatiale internationale. Cela lui a couté 20 millions de dollars. Il a promis de financer les deux premières années de préparation de la mission. Les autres dépenses seront couvertes par son fonds à but non lucratif. Une grande partie de ces sommes va aux rémunérations de l’équipage, qui risque de ne jamais revenir. Pour information, il y avait 50 % de chance que les équipages des missions Apollo reviennent. Il reste cinq ans avant le départ. Dennis Tito sait bien que ce délai est serré, mais il espère réussir, étant donné que la mission se base sur des technologies déjà existantes, de la compagnie SpaceX, et sur son vaisseau Dragon.
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