07 avril 2019

Manif de Gilets jaunes au Boulou : véritable guérilla urbaine


Des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants ont émaillé le 21e rendez-vous des Gilets jaunes. Trois blessés sont à déplorer dont un gendarme.

Malgré l'interdiction préfectorale de manifestation sur les abords du péage du Boulou, près de deux cents Gilets jaunes, venant pour certains de Lodève, Carcassonne et Béziers, étaient mobilisés ce samedi 6 avril pour le 21e rendez-vous de contestation sociale.

Un nouvel acte qui a vite dégénéré. Après avoir réussi dans la matinée à occuper le péage près de la frontière, les Gilets jaunes ont été repoussés par les forces de l'ordre au niveau du rond-point du centre de secours au bout de l'avenue Jean-Moulin. C'est là que de violents affrontements entre forces de l'ordre et manifestants ont éclaté toute la journée blessant un gendarme, touché à la face par un jet de projectile, ainsi que plusieurs manifestants. L'un, frappé au thorax par une grenade lacrymogène, a dû être conduit à la clinique de Céret. Selon plusieurs témoignages de Gilets jaunes, un individu a par ailleurs été victime d'un malaise cardiaque avant d'être pris en charge par les secours.

Un bilan humain qui traduit la violence du face à face qui aura duré samedi près de cinq heures. S'aidant de poubelles et de panneaux de signalisation comme bouclier, les manifestants dont quelques-uns ne cachent pas leur intention révolutionnaire, chauffés à blanc et particulièrement bien équipés pour l'occasion, auront tenu tête face à des tirs quasiment continus de gaz lacrymogène.

Finalement vers 18 heures, les échauffourées prenaient fin et les manifestants laissaient derrière eux un champ de désolation où se mêlaient sur le bitume pierres, bouteilles de bières, sérum physiologique et cartouches de lacrymogène alors que le système d'arrosage de la pelouse du rond-point était saccagé puis utilisé par les manifestants pour atténuer les effets des gaz utilisés par les gendarmes.

Si la zone du Boulou est régulièrement le théâtre d'affrontements depuis le 17 novembre, ceux de ce samedi 6 avril laissent craindre une escalade de violence entre un Etat qui ne veut plus céder et quelques manifestants prêts à en découdre. 

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