…Le directeur général de la Banque des règlements internationaux [BRI ] expose sa vision des monnaies numériques des banques centrales
Le comportement des banquiers centraux ne fait rarement – sinon jamais – l’objet d’une couverture soutenue dans la presse nationale. En dehors des principaux circuits économiques, on remarque rarement les développements au sein d’institutions telles que le Fonds monétaire international [FMI] et la Banque des règlements internationaux [BRI]. Au lieu de cela, l’attention se limite au dernier cycle de théâtre politique qui sert à dissimuler les actions et les intentions des planificateurs mondialistes.
Alors que la colère du Brexit gagnait en intensité le mois dernier, le directeur général de la BRI, Agustin Carstens, a prononcé un discours lors de la conférence Whitaker de la Central Bank of Ireland 2019. Sous la rubrique « L’avenir de l’argent et des paiements », Carstens a exposé la vision de longue date des mondialistes, à savoir acquérir le contrôle total du système financier international en supprimant progressivement ce que le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney a appelé les « actifs corporels », c’est-à-dire l’argent physique.
Le récit sur l’avenir de l’argent est promu activement par la BRI et le FMI depuis l’avènement du Brexit et la présidence de Donald Trump. Voici quelques liens vers des discours prononcés à la fois par Christine Lagarde et Agustin Carstens :
Comme Cleland l’a confirmé dans plusieurs discours, des tests sur un RTGS amélioré ont démontré que la technologie de grand livre distribué (DLT) pouvait se connecter à l’avenir. Blockchain est une forme de DLT et, par extension, il fonctionne conjointement avec des devises telles que le Bitcoin. En février 2019, Cleland a laissé entendre que son intention de finaliser la réforme du RTGS d’ici 2020 avait été repoussée à 2025 : Nous prévoyons l'achèvement en 2025, avec un certain nombre d'états de transition pour y parvenir. Ce que nous voulons réaliser est plus ambitieux maintenant, et nous effectuons un travail passionnant en matière d’innovation et de recherche de moyens pour faire venir des participants.
L’année 2025 est potentiellement importante, comme nous le verrons plus tard.
Revenant au discours de Carstens à la Banque centrale d’Irlande, il a expliqué à quel point les réformes du système de paiement avaient été « peu fréquentes » au fil des décennies, les modifications globales sur la nature de la monnaie étant « encore plus rares ».
Mais à présent, les tentatives pour créer de nouvelles formes d’argent ou pour concevoir de nouvelles méthodes de paiement apparaissent presque chaque semaine.
Les nouvelles méthodes de paiement font en partie référence à des services tels que TransferWise, qui ont été les pionniers de l’introduction de comptes sans frontières qui permettent aux personnes de conserver jusqu’à quarante devises à la fois, avec la possibilité de les convertir à tout moment. De nouveaux modes de paiement tels que celui-ci, nés de la crise financière de 2008, contournent complètement l’usage des billets de banque et des pièces de monnaie. L’argent ne peut être envoyé, reçu ou converti que par voie électronique, contrairement aux banques et aux agences de voyages qui offrent toujours de l’argent physique. TransferWise met en valeur son service avec le slogan « la sécurité de la banque, sans la banque ».
Pour ce qui est des « nouvelles formes de monnaie », M. Carstens explique que le système actuel de banques centrales émettrices de billets et de banques commerciales fournissant de la monnaie électronique doit être réformé – sous la forme de monnaies numériques des banques centrales Central Bank Digital Currencies (CBDC). CBDC autoriserait les particuliers et les entreprises à effectuer leurs paiements par voie électronique en utilisant de l’argent émis par la banque centrale. Ils pourraient aussi déposer de l’argent directement à la banque centrale et utiliser des cartes de débit émises par la banque centrale elle-même.
Il apparaît que deux phases de la réforme – celle des systèmes de paiement et celle de la façon d’utiliser la monnaie – sont en cours de réalisation simultanée.
Dans des articles précédents, j’ai expliqué comment les mondialistes utilisent invariablement la méthode des petits pas pour mettre en œuvre des changements au sein du système financier. La BRI a elle-même soulevé la question dans son dernier rapport trimestriel de 2017. Lorsqu’elles cherchent à centraliser davantage le pouvoir, les banques centrales travaillent avec discrétion. Cela peut prendre plusieurs années, voire des décennies, pour qu’un plan devienne réalité.
En ce qui concerne les CBDC, il n’est pas surprenant de voir M. Carstens parler de « banques qui choisissent de pénétrer prudemment dans un nouveau territoire » : Le système monétaire est la colonne vertébrale du système financier. Avant d'ouvrir le patient pour une opération chirurgicale majeure nous devons comprendre toutes les conséquences de ce que nous faisons.
Oubliant les métaphores éculées, ce n’est un secret pour personne que la seule chose qui préserve le système actuel des monnaies fiduciaires est le niveau de confiance que vous et moi leur accordons. Mais la confiance n’est pas une construction physique, mais plutôt une croyance. Comme le mentionne Carstens, sur le plan économique, la confiance peut être compromise par « des dévaluations monétaires, une hyperinflation, des perturbations du système de paiement à grande échelle ou des défaillances bancaires ».
Le constat général commence à se dégager lorsque Carstens déclare que le débat autour des CBDC n’a pas trait à la technologie utilisée, mais « en partie à la baisse potentielle de l’utilisation des espèces ». C’est un exercice de gestion de la perception [enfumage en novlangue, NdT]. Il souhaite que l’accent soit mis sur la disparition des actifs physiques [pièces et billets] plutôt que sur la transformation du fonctionnement de l’argent numérique. L’idée est que la disparition du cash soit perçue comme une conséquence organique plutôt que préméditée.
Deux variantes de CBDC sont citées. La première est une variante de gros qui serait utilisée principalement pour les paiements interbancaires. La seconde est une CBDC de détail qui serait accessible au public : Cela pourrait être basé sur des jetons numériques ou sur des comptes. Cela signifierait que vous et moi pourrions ouvrir des comptes bancaires directement auprès de la banque centrale.
Comme c’est souvent le cas lorsque de puissants chefs d’institutions parlent, l’agenda sous-jacent se fraye un chemin à la vaseline : Comme les espèces, un CBDC pourrait être et serait disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. À première vue, peu de choses changent pour les gens, disons, s'arrêter au supermarché au retour du travail [sans passer par le distributeur]. Lui ou elle n’aurait plus l’option de payer en espèces. TOUS LES ACHATS SERONT ÉLECTRONIQUES.
C’est la confirmation que si les CBDC sont mises en place dans le futur, cela entraînerait l’abolition de la monnaie physique. Chaque centime que vous possédez serait stocké dans le système financier.
Cela ne s’arrête pas là : À partir de là, des différences commencent à émerger. Un CBDC n'est pas nécessairement anonyme, comme l'argent. Et contrairement aux espèces, il pourrait payer ou recevoir des intérêts.
Parlons de chacun d’eux à tour de rôle. Pour que les mondialistes acquièrent le plein contrôle du système financier, il faut mettre fin à la capacité des citoyens de conserver leur argent anonymement. Les arguments de l’épouvantail en faveur de cet événement ont déjà été plébiscités par les médias – du financement illicite du terrorisme au blanchiment d’argent. Des efforts concertés sont déployés pour encourager les gens à regarder avec suspicion ceux qui préfèrent traiter avec de l’argent liquide. En y regardant de plus près, l’objectif est de pouvoir suivre chaque paiement, ce qui n’est actuellement pas possible si vous choisissez de payer en espèces. Par conséquent, il est essentiel d’éliminer la possibilité d’utiliser des billets de banque et des pièces de monnaie.
L’utilisation des taux d’intérêt dans un système de CBDC est également préoccupant. À l’heure actuelle, si vous détenez de l’argent physique, il n’est pas vulnérable à une fluctuation des taux ce n’est pas le cas de l’argent détenu sur un compte bancaire. Même dans ce cas, il peut facilement être transféré vers un système offrant un meilleur taux, ou peut finalement être totalement retiré en faveur d’argent liquide entre vos mains. Avec les CBDC, vous seriez bloqué. Des taux positifs continueraient de vous payer des intérêts. Mais qu’en est-il si les taux deviennent négatifs dans tout le système bancaire ? Dans ce scénario, vous devrez payer pour pouvoir conserver votre argent dans la banque, sans aucun moyen de contrecarrer de telles mesures.
En bref, la perte de l’anonymat et l’exposition à des taux négatifs signifieraient une servitude envers le système bancaire. À défaut de transférer des avoirs en métaux précieux, les citoyens n’auraient aucun moyen d’y échapper.
Carstens poursuit en suggérant que les banques centrales pourraient un jour offrir des comptes de dépôt, en contournant les banques commerciales traditionnelle : Si les dépôts bancaires sont transférés à la banque centrale, les prêts devront également être transférés. La banque centrale se chargerait des prêts.
En utilisant le scénario selon lequel les clients choisissent de placer de l’argent dans la devise numérique d’une banque centrale ou directement sur un compte de dépôt, M. Carstens a déclaré : Il n’est pas exagéré d’imaginer l’émergence d’une prime, par laquelle un euro de dépôts à la banque commerciale achète moins d’un euro en monnaie numérique de la banque centrale.
Pour évaluer le discours dans son ensemble, ces éventualités dépendent du succès de la mise en œuvre des CBDC. Pour que cela se produise, l’argent physique doit être progressivement supprimé. Alors que les banques centrales travaillent sur des concepts pour les CBDC, elles ne semblent pas encore en mesure de les mettre en œuvre. Selon Carstens, « très peu de banques centrales pensent qu’il est probable qu’elles créeront un CBDC à court et à moyen terme. » Une des raisons est que « la demande de numéraire n’a pas encore baissé de manière sensible et généralisée. »
Comme je l’ai documenté ailleurs, l’utilisation des espèces diminue d’année en année mais reste une forme de paiement populaire. Le temps avant d’atteindre un point d’inflexion est inconnu. Ce que nous savons, c’est que la BRI mesure les projets à court terme des banques centrales sur un à trois ans, le moyen terme entre un et six ans.
Six ans à partir de maintenant nous amène à 2025 – l’année que la Banque d’Angleterre vise pour mener à bien la réforme du système de paiement RTGS. En ce qui concerne la BRI, dans un discours prononcé le mois dernier par Carstens intitulé « Le nouveau rôle des banques centrales », l’institution s’attache à une nouvelle stratégie à moyen terme BRI intitulée « Innovation BRI 2025 ».
L’un des éléments de ce plan concerne la création d’un « pôle d’innovation multidisciplinaire au sein de la BRI afin de favoriser la collaboration dans les travaux liés à l’innovation, ainsi qu’une nouvelle unité chargée d’analyser les politiques et d’effectuer des recherches sur la façon dont les innovations clés et la disponibilité accrue des données devraient impacter les politiques et façonner les réponses des banques centrales. »
De toute évidence, ils se préparent à d’importants changements dans le système financier. La présente Initiative BRI 2025 a pour objectif de traiter toutes les « implications pertinentes de l’innovation technologique », telles que la technologie de grand livre distribué [Blockchain]. Les CBDC seraient inévitablement parties prenantes de cette innovation.
Les signaux d’alarme sont là pour ce que planifient les mondialistes. Carstens a expliqué ce qu’il souhaitait voir évoluer dans le système financier au cours de la prochaine décennie. Mais alors que le climat géopolitique devient de plus en plus difficile, combien d’entre nous écoutons ?
Steven Guinness
Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone
Le récit sur l’avenir de l’argent est promu activement par la BRI et le FMI depuis l’avènement du Brexit et la présidence de Donald Trump. Voici quelques liens vers des discours prononcés à la fois par Christine Lagarde et Agustin Carstens :
- Central Banking and Fintech – A Brave New World ?
- Un vent de changement : les arguments en faveur d’une nouvelle monnaie numérique
- Money and payment systems in the digital age
- Money in the digital age : what role for central banks ?
Comme Cleland l’a confirmé dans plusieurs discours, des tests sur un RTGS amélioré ont démontré que la technologie de grand livre distribué (DLT) pouvait se connecter à l’avenir. Blockchain est une forme de DLT et, par extension, il fonctionne conjointement avec des devises telles que le Bitcoin. En février 2019, Cleland a laissé entendre que son intention de finaliser la réforme du RTGS d’ici 2020 avait été repoussée à 2025 : Nous prévoyons l'achèvement en 2025, avec un certain nombre d'états de transition pour y parvenir. Ce que nous voulons réaliser est plus ambitieux maintenant, et nous effectuons un travail passionnant en matière d’innovation et de recherche de moyens pour faire venir des participants.
L’année 2025 est potentiellement importante, comme nous le verrons plus tard.
Revenant au discours de Carstens à la Banque centrale d’Irlande, il a expliqué à quel point les réformes du système de paiement avaient été « peu fréquentes » au fil des décennies, les modifications globales sur la nature de la monnaie étant « encore plus rares ».
Mais à présent, les tentatives pour créer de nouvelles formes d’argent ou pour concevoir de nouvelles méthodes de paiement apparaissent presque chaque semaine.
Les nouvelles méthodes de paiement font en partie référence à des services tels que TransferWise, qui ont été les pionniers de l’introduction de comptes sans frontières qui permettent aux personnes de conserver jusqu’à quarante devises à la fois, avec la possibilité de les convertir à tout moment. De nouveaux modes de paiement tels que celui-ci, nés de la crise financière de 2008, contournent complètement l’usage des billets de banque et des pièces de monnaie. L’argent ne peut être envoyé, reçu ou converti que par voie électronique, contrairement aux banques et aux agences de voyages qui offrent toujours de l’argent physique. TransferWise met en valeur son service avec le slogan « la sécurité de la banque, sans la banque ».
Pour ce qui est des « nouvelles formes de monnaie », M. Carstens explique que le système actuel de banques centrales émettrices de billets et de banques commerciales fournissant de la monnaie électronique doit être réformé – sous la forme de monnaies numériques des banques centrales Central Bank Digital Currencies (CBDC). CBDC autoriserait les particuliers et les entreprises à effectuer leurs paiements par voie électronique en utilisant de l’argent émis par la banque centrale. Ils pourraient aussi déposer de l’argent directement à la banque centrale et utiliser des cartes de débit émises par la banque centrale elle-même.
Il apparaît que deux phases de la réforme – celle des systèmes de paiement et celle de la façon d’utiliser la monnaie – sont en cours de réalisation simultanée.
Dans des articles précédents, j’ai expliqué comment les mondialistes utilisent invariablement la méthode des petits pas pour mettre en œuvre des changements au sein du système financier. La BRI a elle-même soulevé la question dans son dernier rapport trimestriel de 2017. Lorsqu’elles cherchent à centraliser davantage le pouvoir, les banques centrales travaillent avec discrétion. Cela peut prendre plusieurs années, voire des décennies, pour qu’un plan devienne réalité.
En ce qui concerne les CBDC, il n’est pas surprenant de voir M. Carstens parler de « banques qui choisissent de pénétrer prudemment dans un nouveau territoire » : Le système monétaire est la colonne vertébrale du système financier. Avant d'ouvrir le patient pour une opération chirurgicale majeure nous devons comprendre toutes les conséquences de ce que nous faisons.
Oubliant les métaphores éculées, ce n’est un secret pour personne que la seule chose qui préserve le système actuel des monnaies fiduciaires est le niveau de confiance que vous et moi leur accordons. Mais la confiance n’est pas une construction physique, mais plutôt une croyance. Comme le mentionne Carstens, sur le plan économique, la confiance peut être compromise par « des dévaluations monétaires, une hyperinflation, des perturbations du système de paiement à grande échelle ou des défaillances bancaires ».
Le constat général commence à se dégager lorsque Carstens déclare que le débat autour des CBDC n’a pas trait à la technologie utilisée, mais « en partie à la baisse potentielle de l’utilisation des espèces ». C’est un exercice de gestion de la perception [enfumage en novlangue, NdT]. Il souhaite que l’accent soit mis sur la disparition des actifs physiques [pièces et billets] plutôt que sur la transformation du fonctionnement de l’argent numérique. L’idée est que la disparition du cash soit perçue comme une conséquence organique plutôt que préméditée.
Deux variantes de CBDC sont citées. La première est une variante de gros qui serait utilisée principalement pour les paiements interbancaires. La seconde est une CBDC de détail qui serait accessible au public : Cela pourrait être basé sur des jetons numériques ou sur des comptes. Cela signifierait que vous et moi pourrions ouvrir des comptes bancaires directement auprès de la banque centrale.
Comme c’est souvent le cas lorsque de puissants chefs d’institutions parlent, l’agenda sous-jacent se fraye un chemin à la vaseline : Comme les espèces, un CBDC pourrait être et serait disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. À première vue, peu de choses changent pour les gens, disons, s'arrêter au supermarché au retour du travail [sans passer par le distributeur]. Lui ou elle n’aurait plus l’option de payer en espèces. TOUS LES ACHATS SERONT ÉLECTRONIQUES.
C’est la confirmation que si les CBDC sont mises en place dans le futur, cela entraînerait l’abolition de la monnaie physique. Chaque centime que vous possédez serait stocké dans le système financier.
Cela ne s’arrête pas là : À partir de là, des différences commencent à émerger. Un CBDC n'est pas nécessairement anonyme, comme l'argent. Et contrairement aux espèces, il pourrait payer ou recevoir des intérêts.
Parlons de chacun d’eux à tour de rôle. Pour que les mondialistes acquièrent le plein contrôle du système financier, il faut mettre fin à la capacité des citoyens de conserver leur argent anonymement. Les arguments de l’épouvantail en faveur de cet événement ont déjà été plébiscités par les médias – du financement illicite du terrorisme au blanchiment d’argent. Des efforts concertés sont déployés pour encourager les gens à regarder avec suspicion ceux qui préfèrent traiter avec de l’argent liquide. En y regardant de plus près, l’objectif est de pouvoir suivre chaque paiement, ce qui n’est actuellement pas possible si vous choisissez de payer en espèces. Par conséquent, il est essentiel d’éliminer la possibilité d’utiliser des billets de banque et des pièces de monnaie.
L’utilisation des taux d’intérêt dans un système de CBDC est également préoccupant. À l’heure actuelle, si vous détenez de l’argent physique, il n’est pas vulnérable à une fluctuation des taux ce n’est pas le cas de l’argent détenu sur un compte bancaire. Même dans ce cas, il peut facilement être transféré vers un système offrant un meilleur taux, ou peut finalement être totalement retiré en faveur d’argent liquide entre vos mains. Avec les CBDC, vous seriez bloqué. Des taux positifs continueraient de vous payer des intérêts. Mais qu’en est-il si les taux deviennent négatifs dans tout le système bancaire ? Dans ce scénario, vous devrez payer pour pouvoir conserver votre argent dans la banque, sans aucun moyen de contrecarrer de telles mesures.
En bref, la perte de l’anonymat et l’exposition à des taux négatifs signifieraient une servitude envers le système bancaire. À défaut de transférer des avoirs en métaux précieux, les citoyens n’auraient aucun moyen d’y échapper.
Carstens poursuit en suggérant que les banques centrales pourraient un jour offrir des comptes de dépôt, en contournant les banques commerciales traditionnelle : Si les dépôts bancaires sont transférés à la banque centrale, les prêts devront également être transférés. La banque centrale se chargerait des prêts.
En utilisant le scénario selon lequel les clients choisissent de placer de l’argent dans la devise numérique d’une banque centrale ou directement sur un compte de dépôt, M. Carstens a déclaré : Il n’est pas exagéré d’imaginer l’émergence d’une prime, par laquelle un euro de dépôts à la banque commerciale achète moins d’un euro en monnaie numérique de la banque centrale.
Pour évaluer le discours dans son ensemble, ces éventualités dépendent du succès de la mise en œuvre des CBDC. Pour que cela se produise, l’argent physique doit être progressivement supprimé. Alors que les banques centrales travaillent sur des concepts pour les CBDC, elles ne semblent pas encore en mesure de les mettre en œuvre. Selon Carstens, « très peu de banques centrales pensent qu’il est probable qu’elles créeront un CBDC à court et à moyen terme. » Une des raisons est que « la demande de numéraire n’a pas encore baissé de manière sensible et généralisée. »
Comme je l’ai documenté ailleurs, l’utilisation des espèces diminue d’année en année mais reste une forme de paiement populaire. Le temps avant d’atteindre un point d’inflexion est inconnu. Ce que nous savons, c’est que la BRI mesure les projets à court terme des banques centrales sur un à trois ans, le moyen terme entre un et six ans.
Six ans à partir de maintenant nous amène à 2025 – l’année que la Banque d’Angleterre vise pour mener à bien la réforme du système de paiement RTGS. En ce qui concerne la BRI, dans un discours prononcé le mois dernier par Carstens intitulé « Le nouveau rôle des banques centrales », l’institution s’attache à une nouvelle stratégie à moyen terme BRI intitulée « Innovation BRI 2025 ».
L’un des éléments de ce plan concerne la création d’un « pôle d’innovation multidisciplinaire au sein de la BRI afin de favoriser la collaboration dans les travaux liés à l’innovation, ainsi qu’une nouvelle unité chargée d’analyser les politiques et d’effectuer des recherches sur la façon dont les innovations clés et la disponibilité accrue des données devraient impacter les politiques et façonner les réponses des banques centrales. »
De toute évidence, ils se préparent à d’importants changements dans le système financier. La présente Initiative BRI 2025 a pour objectif de traiter toutes les « implications pertinentes de l’innovation technologique », telles que la technologie de grand livre distribué [Blockchain]. Les CBDC seraient inévitablement parties prenantes de cette innovation.
Les signaux d’alarme sont là pour ce que planifient les mondialistes. Carstens a expliqué ce qu’il souhaitait voir évoluer dans le système financier au cours de la prochaine décennie. Mais alors que le climat géopolitique devient de plus en plus difficile, combien d’entre nous écoutons ?
Steven Guinness
Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone
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