Après quoi s’installa la République, notre bonne vieille Répupu des familles, celle qui depuis 1875, nonobstant de petits aménagements de détail, dont notamment trois chouettes constitutions artistement rédigées, règne sur la France avec la bonhommie tranquille des personnes, dites « morales », lesquelles somme toute n’existent pas, ceci expliquant sans doute cela. Avec la Répupu, s’ancrait aussi dans les mœurs et les mentalités la Démocratie à la franchouille, celle qui confère à tout un chacun une partie – sans doute infime mais cependant incontestable- de la souveraineté nationale. Partant de ces admirables principes, l’esprit revendicatif de nos concitoyens trouva alors, par la descente dans la rue, un moyen de manifester leur mécontentement tout en exerçant une pression virtuelle sur les détenteur du pouvoir, afin qu’ils réservent à leurs desiderata une suite favorable. Et progressivement l’habitude se prit d’organiser des déambulations urbaines en grands groupes, sortes de révolutionnettes plus ou moins paisibles, d’abord réprimées, ensuite admises du bout des lèvres par des politiciens de gauche qui se méfiaient tout de même du bon peuple en troupes lâché dans l’espace public. Ainsi Clémenceau déclarait-il en 1907 « Je ne suis pas sûr qu’il y ait un droit de manifestation mais je suis d’avis qu’il doit y avoir une tolérance de manifestation« . On ne s’était donc pas encore rendu compte que la sacro-sainte Déclaration de 89 comprenait en son article 20 quelque chose qu’on pourrait par la suite faire passer pour le fondement (pas le derrière, veux-je dire, mais la base juridique) du droit en question. Normal puisque ce fameux texte se borne à affirmer: « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». On notera au passage ce « même religieuse » particulièrement savoureux… En tout cas, la petite phrase en question évoque sans ambiguïté une manifestation plutôt individuelle d’opinion, bien encadrée par la notion d’ordre public, laquelle, justement, apparaît tout à fait contraire à l’envahissement des rues par des dizaines voire centaines de milliers de tordus énervés. Évidemment, les pères fondateurs de la big révolution n’eussent pas envisagé une seconde d’avaliser des manifs avec casseurs, black blocs et autres anar-activistes.
Et c’est pourtant ce petit texte que la Répupu finit, à l’issue d’un long processus de maturation politico-syndicale, par bombarder « droit constitutionnel de manifester ». Ensuite bien sûr, toute une palanquée de déclarations internationales de droidlom est venue assurer l’avenir démocratique de cette superbe conquête de l’Humanité, (pas le journal en faillite, l’autre). S’agissant donc d’un droit intangible, imprescriptible et, en un mot, sacré, tout le monde s’en sert avec l’ardeur bon-enfant de celui qui a découvert le nouveau Lotus, le rouleau enchanté dont une seule feuille peut -parfois- suffire.
C’est notamment le cas, désormais, des petits merdeux des Lycées qui suivent la petite merdeuse suédoise égérie des manifs pour sauver la planète. L’idée, au demeurant fort séduisante, consiste à sécher les cours pour s’en aller par les rues gueuler comme quoi il faut absolument arrêter de dézinguer le climat. Comment? Ah oui, ben voilà, alors il convient d’en finir avec les emballages à usage unique! En tout cas c’est ce que j’ai entendu de la bouche d’une manifestante d’environ quinze ans qui avait l’air de bien s’amuser tout en considérant les adultes comme des irresponsables meurtriers, ce qui, somme toute, n’est pas totalement faux. Cela dit, outre le fait que les emballages en question constituent un élément, certes non négligeable mais pas vraiment central de la dégradation climatique, il faudrait sans doute expliquer à la demoiselle (oh zut, excusez, je ne le ferai plus) à la jeune fille, voulais-je dire, que les choses ne sont pas si simples. Il peut fort bien se trouver, parmi ses petits camarades, des fils et filles de salariés dans le bizness du packaging, comme on dit aujourd’hui, lequel emploie, rien que par chez nous, une ribambelle de populo. Parvenant à ses fins manifestatoires, la douce enfant condamnerait ainsi de sympathiques condisciples à la plus noire des misères, celle qui découle du chômage des parents. Hélas on ne pourra pas compter sur les profs pour faire entrer cette sorte de détail dans les crânes adolescents. L’enseignant apparaît en effet très majoritairement charmé par ce qu’il considère comme une prise de conscience citoyenne tout à fait admirable, de la part des bambins qu’ils sont en principe chargés d’instruire. Du coup, au lieu de faire leur boulot, ces chers suppôts de l’Éducation Nationale encouragent leurs ouailles à manifester pendant les heures de cours. C’est toujours ça de moins à supporter ces petits chieurs et en plus c’est pour la bonne cause, alors…
Et dans le fond, si l’on y regarde d’un peu plus près, c’est quasiment pareil chez nos potes Gilets-Jaunes. Au départ ils protestaient avec la dernière énergie contre l’aveuglement de Présipède, contre son incapacité à comprendre les difficultés des braves gens et contre sa propension à aggraver celles-ci par des mesures fiscales à la con, vaguement peinturlurées aux couleurs de la divine écologie. Que pouvaient ils faire d’autre que de foutre un minimum de bordel, je vous le demande? Jusque là, en somme, rien à dire, le fameux droit de manifester, après tout, autant s’en servir, un peu comme au vieux temps, déjà, de la manif pour tous . Bien, me direz vous, en ces temps-là ça n’avait pas servi à grand chose, de vitupérer le mariage par derrière. Cette « avancée sociale » si chère à la Taube -vous vous souvenez?- fut adoptée sans barguigner par une majorité hollandouillesque autant qu’écrasante. En revanche, les pauvres ballots de la manif firent l’objet de l’opprobre politico-médiatique, sans parler de la répression implacable mise en œuvre par le Ministre de l’Intérieur, Petit Caudillo, actuel candidat à la Mairie de Barcelone.
En revanche, les porteurs du fameux gilet, eurent plus de chance car Macrounette, sentant le vent du boulet bourdonner à ses oreilles, leur accorda plein de trucs au bout de trois petites semaines de foutoir. Une bonne dizaine de milliards non financés qui allaient s’ajouter à la dette… un peu plus un peu moins…
Seulement ça continue, de plus belles, ni trêve ni repos, n’importe comment, sans savoir où l’on va, mais tant pis, on fonce! Moi, je l’avais tout de suite observé, cette grosse pantalonnade ne tient pas debout. C’est du déconnage débile! On demande des tas d’augmentations, des allègements de charges, des services publics plus étoffés, bref tout une série de dépenses supplémentaires dont ni Présipède ni ses sbires n’ont le premier sou. Ce n’est pas pour me répéter à l’envi -certes j’ai l’âge de radoter mais tout de même- à force de pousser dans ce sens nous finirons juste par récolter un gros supplément de fiscalité. Vous remarquerez qu’on en parle déjà dans les sphères éthérées du médiatico-politique, après avoir évoqué l’alourdissement massif des droits de succession, on propose maintenant de faire payer l’impôt sur le revenu à tout le monde, jusqu’aux pauvres d’entre les pauvres…pour faire passer la pilule d’une tranche supplémentaire destinée à ratiboiser les hauts salaires… Voilà le bilan prévisible des manifs en jaune!
Ainsi que je vous le disais en Novembre dernier, il vaudrait mieux regarder du côté des dépenses sociales, c’est là que ça devrait se jouer si les Franchouilles disposaient d’un minimum de cervelle. Au lieu de demander à l’État ce qu’il n’a pas les moyens d’accorder, exigeons qu’il cesse de dilapider honteusement notre pognon. Soignons le mal à la racine, débarrassons nous de ceux qui nous coûtent la peau des fesses et en plus nous emmerdent la vie… Rien qu’en faisant le ménage, en expulsant manu, voire pede militari tout une tripotée de racaille étrangère ou bi-nationale à casier bien garni, ou fichés S, je vous promets facilement une bonne trentaine de milliards d’économies… C’est plus qu’il n’en faudrait pour satisfaire grassement toutes les revendications des défileurs du samedi!
Bien sûr, ce que j’en dis c’est juste des paroles qu’emporte le vent parfumé de la bien-pensance républicouille… Vox clamans in deserto, vous savez, le pauvre niais qui prêche dans le désert…
Bonne semaine et amitiés à tous.
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN
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