Quelque part entre les Rrrron Rrrrooon enfiévrés du « Rêve américain » et le choc aveuglant du « réveil », il est reconnu que beaucoup de choses dans la vie contemporaine ne fonctionnent pas et ne peuvent pas continuer. Au fond de ce mécontentement se trouve la notion erronée selon laquelle le développement de la modernité peut être arrêté ou atténué par des ceci-cela « intelligents » et « verts ».
La déception à ce sujet sera épique lorsque nous découvrirons que les lois de la physique ont préséance sur les idées brillantes des politiciens.
L’Amérique s’est elle-même roulée dans la farine en promouvant des oxymores tels que « gratte-ciel verts » et « énergie propre », mais la vérité est que nous n’allons pas alimenter WalMart, Suburbia, DisneyWorld et le réseau routier inter-États simplement par une combinaison d’énergie éolienne, solaire, géothermique, recyclage d’huile de friteuses et anti-matière. Nous faisons juste tourner trop de choses, à une trop grande échelle, et pour trop de gens. Nous avons déjà explosé le capital de la planète et l’avons remplacé par des reconnaissances de dette qui ne seront jamais honorées. Nous sommes pris au piège de l’entropie qui consiste à obtenir des rendements décroissants, quelles que soient les solutions que nous essayons désespérément.
Pour autant, il y a vraiment quelques propositions judicieuses dans la matrice essentiellement délirante du Green New Deal promu par la rusée et bombe sexuelle Alexandria Ocasio-Cortez (AOC ) :
Révoquer le statut de personne morale en modifiant notre Constitution pour clarifier le fait que les sociétés ne sont pas des personnes et que l’argent n’est pas un discours. Bien vu dis-je, quoique ne soit pas bien développé l’argument selon lequel les sociétés, contrairement aux personnes physiques, n’ont aucune allégeance attachée à l’intérêt public, mais plutôt une obligation légale incombant uniquement aux actionnaires et à leurs conseils d’administration ;
Remplacer la surveillance partisane des élections par des commissions électorales non partisanes. Une évidence ;
Remplacer le contrôle, par l’argent du big-business, des campagnes électorales par un financement public complet et un accès libre et égal aux ondes. Très bon marché et chaque centime compte;
Casser les banques surdimensionnées qui sont « trop grandes pour faire faillite ». Et pendant que vous y êtes, reprenez l’application des lois anti-trust ;
Restaurer la séparation du Glass-Steagall entre les banques commerciales dépositaires et les banques d’investissement spéculatives. Non ! Sans blague ?…
Bien entendu, bon nombre des propositions ci-dessus risquent d’être caduques lorsque le système monétaire que nous utilisons, ainsi que ses filiales sur les marchés, explosera, emportant avec lui une grande partie de la richesse théorique du monde, ainsi que nos espoirs et nos rêves de remplacer l’économie basée sur les combustibles fossiles par la « technologie verte ».
Le Green New Deal est peut-être un exercice consistant à jeter des spaghettis contre le mur pour voir ce qui reste collé, alors supposons qu’une grande partie du baratin sur la « justice sociale » qui s’y trouve glisse le long du mur et se dirige vers la benne à ordures. Des choses comme : « le droit au plein emploi » – il n’y en a plus – l’université et la médecine gratuites – ne perdons pas de vue que notre capital est épuisé, même si les odieux rackets actuels doivent disparaître – « la fin de la guerre contre les immigrés » – que diriez-vous de mettre fin à la guerre du Parti démocrate pour faire appliquer les lois sur l’immigration ?
De nos jours, la culture américaine connaît deux types de narcissisme meurtrier : le techno-narcissisme – la conviction que des remèdes magiques providentiels peuvent sauver le statu quo actuel du confort et des avantages – et le narcissisme organisationnel – la conviction qu’une quantité appropriée de comités peut diriger la marche de l’humanité vers un avenir d’arcs-en-ciel et de licornes. Ces deux idées sont des artefacts d’une économie gavée de combustible fossile en voie de disparition. Les sociétés et les économies sont fondamentalement adaptatives, non-linéaires et s’auto-organisent dans la mesure où elles répondent aux exigences de la réalité – qui ne sont pas nécessairement conformes aux souhaits de l’homme. Les circonstances dans le monde changent et parfois, quand les changements sont assez profonds, ils provoquent des épisodes de flux et de désordre.
Le meilleur indicateur pour notre voyage vers la frontière inconnue au-delà de la modernité ne sera pas ce qui est « vert » et « intelligent », mais peut-être ce qui est « sain d’esprit » ou « fou ».
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
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