Selon toute vraisemblance, les prix des péages autoroutiers augmenteront sensiblement le 1er février prochain. Le gouvernement, qui n’a pas la main sur le dossier, pourrait être tenté de négocier.
"Pour la limitation à 80 km/h comme pour le prix du carburant, on a tiré la sonnette d’alarme mais on ne nous a pas écoutés. Là, je vous dis: attention aux tarifs autoroutiers !" L’avertissement est signé Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes. Il est vrai que la hausse annuelle du prix des péages, prévue le 1er février, pourrait s’avérer explosive dans le contexte annuel. Et que le calendrier n’arrange pas vraiment le gouvernement, récemment contraint de mettre la main au portefeuille pour tenter de calmer la colère des "gilets jaunes".
C’est d’ailleurs pour ne pas mettre de l’huile sur le feu que l’exécutif a préféré annuler, le 11 décembre dernier, la traditionnelle réunion du comité des usagers. Cet organe consultatif donne chaque année son avis sur l’ampleur des hausses, mais c’est surtout à lui que revient la primeur de l’information, rapidement relayée ensuite par la presse. D’où la volonté gouvernementale de repousser l’échéance, au moins jusqu’au mois de janvier.
"Pour la limitation à 80 km/h comme pour le prix du carburant, on a tiré la sonnette d’alarme mais on ne nous a pas écoutés. Là, je vous dis: attention aux tarifs autoroutiers !" L’avertissement est signé Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes. Il est vrai que la hausse annuelle du prix des péages, prévue le 1er février, pourrait s’avérer explosive dans le contexte annuel. Et que le calendrier n’arrange pas vraiment le gouvernement, récemment contraint de mettre la main au portefeuille pour tenter de calmer la colère des "gilets jaunes".
C’est d’ailleurs pour ne pas mettre de l’huile sur le feu que l’exécutif a préféré annuler, le 11 décembre dernier, la traditionnelle réunion du comité des usagers. Cet organe consultatif donne chaque année son avis sur l’ampleur des hausses, mais c’est surtout à lui que revient la primeur de l’information, rapidement relayée ensuite par la presse. D’où la volonté gouvernementale de repousser l’échéance, au moins jusqu’au mois de janvier.
Le quinquennat Hollande coûte cher
L’équation n’est pas simple pour l’exécutif, qui n’a pas vraiment la main sur les hausses de tarifs. Légalement, les sociétés concessionnaires peuvent revendiquer une augmentation annuelle définie par une formule de calcul, basée notamment sur l’inflation. Mais certains avenants aux contrats des concessions peuvent faire grimper la facture. La compensation issue du plan de relance autoroutier, conclu lors du précédent quinquennat, devrait se traduire par une hausse supplémentaire de 0,2%. Tandis que le rattrapage du gel des tarifs de 2015, décrété par Ségolène Royal, puis contesté par les sociétés d’autoroutes qui ont obtenu un règlement à l’amiable, devrait coûter 0,25% de plus aux usagers. Au total, l’augmentation moyenne du prix des péages devrait s’élever à 1,9% cette année, sauf si les sociétés d’autoroutes décident de faire un "geste" vis-à-vis du gouvernement.
La marge de manœuvre semble réduite. Si un gel semble exclu, en vertu de la "jurisprudence Royal" de 2015, l’État pourrait "essayer de convaincre les sociétés d’autoroutes d’appliquer une hausse moins forte que prévu", selon François Bordry, le président du comité des usagers.
"Rentabilité exceptionnelle" des sociétés d'autoroutes
Pour accepter de ménager les usagers le 1er février, mais aussi de ne pas leur faire payer la facture des dégradations commises par les gilets jaunes, celles-ci pourraient négocier une nouvelle prolongation de leurs concessions. Une solution qui, sur le long terme, leur permettrait d’engranger encore plus de bénéfices, une fois leur investissement de départ amorti.
Mais cette option relancerait à coup sûr la polémique sur les effets de la privatisation des autoroutes, intervenue en 2006. Dans un rapport au vitriol publié en 2014, l’Autorité de la concurrence pointait en effet la "rentabilité exceptionnelle" des sociétés concessionnaires (la marge nette de Vinci s’élève par exemple à 25%). Une situation qualifiée de "rente", par le gendarme de la concurrence, qui avait appelé à plus de régulation "en faveur de l’État et des usagers". En 2017, les sociétés d’autoroutes ont réalisé 2,8 milliards d’euros de bénéfices, autant qu’en 2016. Elles ont également versé 1,7 milliards d’euros de dividendes (4,7 milliards en 2016).
Le retour au calme, priorité de l'État
Du côté du ministère des Transports, la prudence est de mise. "L’État prendra le temps nécessaire avant toute décision, car ce n’est pas vraiment le sujet du moment: la priorité et l’urgence pour l’État et les sociétés concessionnaires est d’abord le retour au calme sur le terrain, le mouvement actuel ayant des conséquences importantes sur le fonctionnement du réseau autoroutier", fait-il savoir.
François de Rugy, en revanche, s’est montré plus direct, ce mardi sur Europe 1: "Il y a tous les ans, par les contrats qui lient l'État aux sociétés d'autoroutes, des mécanismes de calcul et de réévaluation des tarifs, qui seront évidemment mis en œuvre", a-t-il déclaré. Les automobilistes sont prévenus.
Les sociétés d'autoroutes reçues par Elisabeth Borne
La ministre des Transports recevra les sociétés concessionnaires ce mardi pour "faire le point avec eux sur les dégradations qu'ils ont subies et sur la façon dont on va assurer un retour à la normale à la veille des départs en vacances"
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