Les effets des blocages commencent à se faire sentir, et les patrons n’apprécient pas. Lundi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire livrait des chiffres enthousiasmant sur l’impact du mouvement des Gilets jaunes sur le chiffre d’affaires des entreprises : de -15 à -25 % dans la grande distribution, de -20 à -40 % dans le commerce de détail et de -20 à -50 % dans la restauration.
Le président de la chambre de commerce et d’industrie de Loir-et-Cher, Yvan Saumet, a livré à La Nouvelle République (5/12/18) un diagnostic sur l’effet ressenti dans son département :
« Plus de 60 % [des entreprises] sont impactées, certaines ayant vu leur chiffre d’affaires divisé par deux sur un mois décisif où elles réalisent 20 % de leur activité. Les bars et les restaurants, y compris dans les centres-villes, sont particulièrement touchés. Mais le commerce non sédentaire également ainsi que la grande distribution. Il semble qu’en plus des barrages, beaucoup de personnes aient préféré ne pas prendre le risque de se retrouver bloquées. [...] C’est sans précédent. »
« Si le mouvement devait durer, ce sont des dizaines de milliards qui seront perdus en France. La grande distribution qui souffre, cela veut dire qu’en amont, ce sont les producteurs qui souffrent également car ils ne peuvent plus s’approvisionner et ne peuvent plus livrer. Or dans l’agroalimentaire, il n’est pas possible de stocker sa production. [...] Dans l’industrie, des entreprises ne parviennent plus à se faire livrer les pièces dont elles ont besoin. »
L’effet de ces blocages, sans recours à la grève, est impressionnant. Plutôt que de pleurnicher, le patronat ferait bien de réfléchir à augmenter drastiquement les salaires.
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