05 décembre 2018

Ambulanciers, agriculteurs, étudiants et lycéens se greffent aux Gilets jaunes


Trois semaines après le début des manifestations des Gilets jaunes, émaillées de nombreuses violences à Paris et en province, d'autres mouvements de contestations prennent de l'ampleur : ambulanciers, agriculteurs, lycéens et étudiants.

Alors qu'un acte 4 de la mobilisation des Gilets jaunes est annoncé par plusieurs pages Facebook pour le 8 décembre, ce sont désormais d'autres pans de la société qui réclament d'être entendus par l'exécutif, dont les réformes à marche forcée semblent avoir braqué différents secteurs d'activités.

Les ambulanciers contre de nouvelles dispositions de la Sécurité sociale

Ainsi, le 3 décembre, plusieurs centaines d'ambulanciers ont convergé en direction de la place de la Concorde à Paris avant de bloquer les Champs-Elysées. Ils réclament notamment la suppression de l'article 80 du projet de budget de la sécurité sociale 2017, entré en vigueur le 1er octobre 2018. Depuis cette date, la prise en charge du transport des patients revient directement aux hôpitaux et cliniques plutôt qu'à l'Assurance maladie, tout comme le choix des ambulances privées, auparavant réservé aux patients.

Lycéens et étudiants contre les réformes de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur

Le même jour, porté par la contestation des Gilets jaunes, le mouvement de protestation contre les réformes dans l'Education nationale a pris de l'ampleur, avec des dizaines de blocages de lycées dans toute la France. A certains endroits, des heurts ont éclaté. Une centaine de lycées ont été perturbés à travers la France, qu'il s'agisse de blocages complets ou partiels. Parmi les académies les plus touchées figurent Toulouse, avec une quarantaine d'établissements perturbés, Versailles et Créteil, avec une vingtaine dans chacune de ces académies.

A Toulon, des lycéens sont descendus dans la rue et ont brûlé plusieurs poubelles et la police a fait usage de gaz lacrymogènes. Les étudiants de plusieurs universités ont également fait montre de leur mécontentement concernant la réforme de Parcours Sup, la plateforme d'inscription à l'université, accusée d'être inégalitaire, ainsi que la hausse des frais de scolarité pour les étrangers.

Le 4 décembre, des incidents ont à nouveau éclaté devant des lycées de région parisienne, après une première journée de perturbations dans 188 lycées de France à l'appel des syndicats lycéens UNL, SGL et Fidl.

Les agriculteurs contre la hausse des taxes agricoles

Le lendemain, ce sont des agriculteurs hostiles à la hausse des taxes agricoles qui ont déversé 40 tonnes de pierres devant la préfecture d'Eure-et-Loir à Chartres. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), de son côté, a appellé à une manifestation la semaine prochaine. Par ailleurs, les représentants du secteur ont appelé à une manifestation «la semaine prochaine» pour que le gouvernement tienne «ses promesses» consignées dans la récente loi alimentation, selon une annonce faite par la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.

Plus de trois semaines après le début de la contestation des Gilets jaunes, le gouvernement a tenté ce 4 décembre d'amorcer une sortie de crise politique. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a en effet annoncé, après avoir rencontré la veille les partis politiques, un moratoire de six mois sur la hausse de la fiscalité sur le carburant, revendication au cœur de la colère des manifestants.

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