Grâce au caca de vaches, on peut produire de l’électricité et du gaz. Ça s’appelle la méthanisation, une énergie verte que le gouvernement veut favoriser sur tout le territoire. Enfin une bonne idée ? Eh bien non.
Prenez du fumier bien frais et mettez-le à fermenter dans une grosse cuve en béton. Au bout de quelques jours, vous obtiendrez du gaz à base de méthane, à utiliser directement ou servant à produire de l’électricité, racheté à des prix avantageux par EDF.
« La méthanisation est un des outils qui permet de verdir le gaz », s’enthousiasmait en mars le secrétaire d’État Sébastien Lecornu, bien décidé à développer cette chouette filière, qui représente aujourd’hui 400 unités en France. L’objectif du gouvernement ? Mettre les gaz pour en avoir deux à trois fois plus…
Georges Baroni, de la Confédération paysanne, a participé à ce raout gouvernemental du 26 mars. Il se marre : « Autour de la table, il y avait la FNSEA, GDF, les industriels… La discussion a vite démarré sur : “Pourquoi ça ne marche pas ?” » Tout simplement, déjà, parce que ça ne rapporte pas assez.
Georges Baroni précise : « Sept agriculteurs sur dix qui ont un méthaniseur sont en faillite. » Il y aurait trop de contraintes administratives. En effet : en dessous de 50 tonnes de matière sèche, une simple déclaration suffit. Au-dessus de 100 tonnes, il faut une autorisation. Et qui dit autorisation dit enquête publique et dit emmerdements… Le gouvernement a donc proposé de se passer d’autorisation pour les gros méthaniseurs !
Oui mais voilà : le méthaniseur ne fait pas que recracher du gaz. Une fois le lisier (ou les restes de plantes, de déchets organiques) libéré de son carbone, reste le digestat. Présenté comme « ultra fertilisant », ce digestat est en réalité un concentré de nitrates. Épandu sur les sols, loin de les fertiliser, il les appauvrit. Et pollue les cours d’eau.
À Gramat, dans le Lot, des citoyens ont tenté par tous les moyens d’empêcher la construction d’un mégaméthaniseur censé traiter 65 000 tonnes de déchets organiques en plein parc naturel des Causses du Quercy. En février dernier, des scientifiques ont signé une tribune pour alerter sur le risque pour les sols et le patrimoine historique du Quercy. En vain.
Jacques Philbert, de l’association Gadel, raconte : « Les épandages ont démarré depuis six mois et il y a déjà des fuites, avec des écoulements en surplomb du gouffre de Padirac. On avait prévu une catastrophe et on ne nous a pas écoutés ! » Et vive l’énergie verte selon Macron !
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