L'analyse des causes des accidents devra être très fine pour démêler l'influence directe du 80 km/h sur l'amélioration espérée des bilans.
Le nombre de morts sur les routes de France a connu une hausse en septembre après deux mois de baisse, entretenant les interrogations sur l'abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h entré en vigueur en juillet.
Un total de 323 personnes ont été tuées en septembre, soit 26 de plus (+ 8,8 %) que l'an dernier à la même période. Le nombre d'accidents est également en hausse (5 373, 285 de plus, + 5,6 %), tout comme le nombre de blessés (+ 6 568, 273 de plus, + 4,3 %).
La tendance générale reste toutefois à la baisse : entre octobre 2017 et septembre 2018, le nombre de tués sur les routes est en recul de 4,8 % (3 309 morts), confirmant donc qu'un mouvement vertueux s'était installé bien avant l'instauration du 80 km/h en juillet de cette année. Sur les neuf premiers mois de l'année, la Sécurité routière a recensé 137 morts de moins que pendant la même période en 2017 (2 426 contre 2 563). Cela ne fait pourtant qu'accentuer plus cruellement le rebond de la mortalité en septembre, là où, en toute logique, le 80 km/h devrait jouer à plein, selon la doctrine d'Édouard Philippe.
Or, il n'en est rien, démontrant clairement que les causes d'accidents sont multiples et que la Sécurité routière ne s'est jamais réellement intéressée à elles. Or, pour abaisser vraiment la dangerosité des routes, il faudra dépasser les quelques excès de vitesse qui obnubilent l'exécutif pour se concentrer sur l'alcool et la drogue au volant, l'état des routes, toutes choses particulièrement négligées jusqu'à présent.
Certes, il est bien trop tôt pour tirer des conclusions, mais on n'en avait pas tiré non plus avec l'expérience de deux ans menée sur 86 kilomètres de routes qui devait étayer la mesure du 80 km/h. Artisans ou opposants du 80 km/h, tous les acteurs de la Sécurité routière se refusent à dresser dès maintenant un bilan de l'abaissement de la vitesse maximale sur 400 000 kilomètres de routes secondaires, entré en vigueur le 1er juillet après des mois de controverses.
Les mois de juillet et d'août avaient vu le nombre de tués sur les routes reculer (- 5,5 % en juillet, - 15,5 % en août). Malgré la vive opposition d'élus et d'associations d'automobilistes et de motards, le gouvernement avait abaissé la vitesse pour tenter d'enrayer la mortalité routière, repartie à la hausse entre 2014 et 2016. Selon lui, cette mesure pourrait sauver jusqu'à 400 vies par an.
« Il est encore trop tôt pour en mesurer les véritables effets, il faut attendre. Je l'avais dit quand nous avions eu les bons résultats d'août, je le répète après ces résultats en demi-teinte », affirme le délégué interministériel à la Sécurité routière Emmanuel Barbe. « Le beau temps de septembre a mis plus de gens sur les routes », relève-t-il, en pointant notamment une mortalité des motocyclistes toujours élevée (81 morts). Il faut regarder des « perspectives de temps plus long », plaide-t-il.
Le troisième trimestre 2018 a ainsi enregistré « la mortalité routière la plus basse sur un troisième trimestre ces dix dernières années » (898 tués), selon la Sécurité routière. Une façon de présenter les choses avec juillet et août en baisse pour compenser septembre en hausse.
Le nombre de morts sur les routes de France a connu une hausse en septembre après deux mois de baisse, entretenant les interrogations sur l'abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h entré en vigueur en juillet.
Un total de 323 personnes ont été tuées en septembre, soit 26 de plus (+ 8,8 %) que l'an dernier à la même période. Le nombre d'accidents est également en hausse (5 373, 285 de plus, + 5,6 %), tout comme le nombre de blessés (+ 6 568, 273 de plus, + 4,3 %).
La tendance générale reste toutefois à la baisse : entre octobre 2017 et septembre 2018, le nombre de tués sur les routes est en recul de 4,8 % (3 309 morts), confirmant donc qu'un mouvement vertueux s'était installé bien avant l'instauration du 80 km/h en juillet de cette année. Sur les neuf premiers mois de l'année, la Sécurité routière a recensé 137 morts de moins que pendant la même période en 2017 (2 426 contre 2 563). Cela ne fait pourtant qu'accentuer plus cruellement le rebond de la mortalité en septembre, là où, en toute logique, le 80 km/h devrait jouer à plein, selon la doctrine d'Édouard Philippe.
Or, il n'en est rien, démontrant clairement que les causes d'accidents sont multiples et que la Sécurité routière ne s'est jamais réellement intéressée à elles. Or, pour abaisser vraiment la dangerosité des routes, il faudra dépasser les quelques excès de vitesse qui obnubilent l'exécutif pour se concentrer sur l'alcool et la drogue au volant, l'état des routes, toutes choses particulièrement négligées jusqu'à présent.
Certes, il est bien trop tôt pour tirer des conclusions, mais on n'en avait pas tiré non plus avec l'expérience de deux ans menée sur 86 kilomètres de routes qui devait étayer la mesure du 80 km/h. Artisans ou opposants du 80 km/h, tous les acteurs de la Sécurité routière se refusent à dresser dès maintenant un bilan de l'abaissement de la vitesse maximale sur 400 000 kilomètres de routes secondaires, entré en vigueur le 1er juillet après des mois de controverses.
Les mois de juillet et d'août avaient vu le nombre de tués sur les routes reculer (- 5,5 % en juillet, - 15,5 % en août). Malgré la vive opposition d'élus et d'associations d'automobilistes et de motards, le gouvernement avait abaissé la vitesse pour tenter d'enrayer la mortalité routière, repartie à la hausse entre 2014 et 2016. Selon lui, cette mesure pourrait sauver jusqu'à 400 vies par an.
« Il est encore trop tôt pour en mesurer les véritables effets, il faut attendre. Je l'avais dit quand nous avions eu les bons résultats d'août, je le répète après ces résultats en demi-teinte », affirme le délégué interministériel à la Sécurité routière Emmanuel Barbe. « Le beau temps de septembre a mis plus de gens sur les routes », relève-t-il, en pointant notamment une mortalité des motocyclistes toujours élevée (81 morts). Il faut regarder des « perspectives de temps plus long », plaide-t-il.
Le troisième trimestre 2018 a ainsi enregistré « la mortalité routière la plus basse sur un troisième trimestre ces dix dernières années » (898 tués), selon la Sécurité routière. Une façon de présenter les choses avec juillet et août en baisse pour compenser septembre en hausse.
En attendant la méthode Castaner
Pour le délégué général de l'association 40 Millions d'automobilistes Pierre Chasseray, farouche opposant au 80 km/h, « ce chiffre sur un mois ne fait pas une tendance, mais c'est un mauvais signe ».
« Le gouvernement nous a annoncé qu'on allait sauver 400 vies avec le 80 km/h, soit quasiment une vie par jour. Pour l'instant, on est loin du compte », estime-t-il. « On a une hausse après deux mois de baisse, on peut s'interroger sur la capacité de cette mesure de réduire de manière durable l'accidentalité ».
« On est loin de ce qu'on pouvait escompter », concède Chantal Perrichon, partisane, elle, de l'abaissement de la vitesse. « Le nombre de morts est en baisse depuis janvier. Il y a eu un effet d'annonce [avec l'officialisation de la mesure le 9 janvier, NDLR], mais il y a un problème dans sa mise en place et son évaluation », estime la présidente de la Ligue contre la violence routière, en réclamant notamment plus de contrôles et plus de communication.
« Espérons qu'avec l'arrivée d'un nouveau tandem au ministère de l'Intérieur [Christophe Castaner et Laurent Nuñez, NDLR], il y aura un front commun pour une mise en place effective et une bonne gestion de cette mesure », ajoute-t-elle.
Bien que numéro deux du gouvernement, l'ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb ne cachait pas son scepticisme sur le 80 km/h, mesure impulsée par Matignon. Christophe Castaner, alors secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement et délégué général de La République en marche, plaidait, lui, pour cette « mesure de rupture », signe, selon lui, de « courage politique ». De quoi doucher les espoirs des partisans d'une sécurité routière enfin raisonnée.
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