En ce qui concerne la corruption et pour s’en expliquer, – voici le tweet de la commentatrice politique conservatrice et (pour rassurer les bonnes âmes) afro-américaine Candace Owens, qui assimile justement ce que ce comportement a de terrestre à une corruption extrême de la psychologie : « Cette nouvelle attitude d’utiliser des funérailles et des éloges funèbres pour faire passer des messages politiques est vraiment tout à fait répugnante. L’utilisation de l'empathie que suscite la mort comme moyen d’influencer l’opinion publique est le nouveau degré de la corruption. Tous les gens impliqués devraient avoir honte d’eux-mêmes. »
Je n’étais pas à l’enterrement mais c’est comme si j’y étais tant je ressens intensément la chose, et de cela j’en frissonne encore. ZeroHedge.com nous informe suffisamment là-dessus. Quant à celui qu’on enterrait et puisqu’“ils” l’ont évidemment pris dans ce sens de l’exaltation du patriotisme, on imagine ce que j’en pensais. Pour ce qui est de ses actions dont nous avons été si abondamment informés, un seul jugement convient : criminel contre l’humanité pour l’esprit de la chose. (Démonstration tout à fait inutile.) Le “héros de guerre”, lui, m’a toujours laissé de marbre sinon pire.
(Outre d’être partie prenante de l’horreur du Vietnam, McCain fait partie de la catégorie des bombardiers, tactiques ou stratégiques qu’importe, dont Jules Roy a décrit ce qu’il jugea plus tard en être le calvaire dans La Vallée heureuse, comme pilote d’un Halifax de la RAF effectuant des missions sur la Ruhr avec les populations civiles qui s’y trouvaient. Wikipédia reste très discret sur le cas, pour des raisons qu’on pourrait imaginer, et il faut aller chez Gallimard pour trouver quelques mots là-dessus [« la servitude militaire la plus absolue, les missions les plus inhumaines, l'exaltation, qui est toujours nécessaire au guerrier, soumise ici à la machine... »]. Je dois avouer que j’ai toujours préféré les pilotes de chasse, ceux qu’on appelait à l’origine et un peu pompeusement “les chevaliers de l’air” et qui l’étaient absolument, notamment par l’estime qu’ils montraient pour un adversaire courageux qu’ils devaient affronter “à armes égales” dans le même domaine du ciel et de ses combats aériens rappelant les affrontements rituels des chevaliers. McCain n’a jamais eu de ces interrogations, type-Roy ou type-“chevaliers de l’air”. Sur son petit Skyhawk, il cognait en-dessous avec ses bombes aveugles, c’est ce qui importait.)
Pour le reste, sur son comportement de prisonnier de guerre, McCain est diablement suspect de singulières saloperies ; et comme sénateur, le pire des fauteurs de guerre, systématique, sans excès de langage et pas vraiment l’air méchant d'un brave type-Américain, mais avec un jusqu’auboutisme systématique et plein de zèle laborieux, presque pavlovien, le visage détendu et la psychologie apaisée, la voix assez douce (il aurait fait un bon curé), tout cela qui, dans les circonstances qu’on connaît, sollicite effectivement l’influence satanique comme explication. C’est donc cet homme qu’on enterrait et qu’on couvrait d’éloges dithyrambiques pour pouvoir mieux attaquer Trump, en faisant d’une cérémonie d’enterrement une machinerie de la bataille politicienne en cours à “D.C.-la-folle”.
(Dieu sait si cela ne rend pas Trump plus vertueux pour autant, – pour fixer les choses, – ni n'explique comment il est l'objet de tant de haine. Il faudra demander à Satan.)
Ce détournement extraordinaire de ce qu’est une cérémonie de funérailles marque effectivement, comme écrit Candace Owens, un “nouveau degré” dans la corruption des psychologies et la perte complète des références principielles qui devraient nous gouverner. Mais je veux dire, assumant pleinement la complète signification du propos, ce qu’il implique de moi, ce qu’il suggère, je veux dire qu’il s’agit pour moi d’un détournement satanique de la cérémonie sans les excès habituels de la chose, et cela sans nécessité de se référer à qui fut McCain, ses dernières volontés, etc., – c’est sans importance et dans ce cas je me fiche de ce McCain qui ne fut qu’un outil dans les mains de Satan. Là encore, je cite Satan en connaissance de cause, c’est-à-dire le Mal comme puissance extérieure à nous, qui influe sur nombre d’entre nous, qui nous emporte, qui nous enveloppe de sa terrible influence.
Outre toutes ses qualités longuement détaillées, McCain avait celle de la fermeture compartimentée par le conformisme de l’“esprit américain”, à la façon que Sartre le décrit ; pas stupide, non, mais borné, incroyablement enfermé dans des conformismes et donc devenu complètement prisonnier, en toute bonne conscience dirais-je, de l’influence satanique lorsque celle-ci a réussi à se glisser dans l’un des compartiments verrouillés de cet esprit. (Satan sait faire sauter les verrous, et comment...) Tout cela étant dit et mesuré, j’en viens à admettre que ces funérailles furent conformes à l’époque d’effondrement d’une civilisation et de ses principes que nous vivons, de son intime proximité du Mal, de son nihilisme totalement entropique de destruction du monde.
Ils étaient tous là, Obama, G.W. Bush, Kerry, Mike Pence, Al Gore, les Clinton, Kissinger, la sénatrice Warren, et jusqu’au couple Ivanka-Jared que papa-POTUS avait envoyé au charbon pour rester dans les normes du conformisme-satanique. Meghan McCain eut pour son père ces mots extraordinaires, poussant l’inversion jusqu’à son extrême presque extatique : « John McCain n’était pas défini par la prison [nord-vietnamienne], par la Navy, par le Sénat, par le parti républicain ou par n’importe quel acte singulier de sa vie absolument extraordinaire. John McCain était défini par l’amour. »
(« L’amour de bombarder l’Iran, en particulier, mais ce n’était pas l’heure de critiquer l’homme qui n’a jamais cité un pays plein de richesses pétrolifères sans préciser aussitôt qu’il voulait qu’on l’attaquât », commente audacieusement ZeroHedge.com.)
Gardez en mémoire cette cérémonie. Elle est une bonne mesure symbolique, – par son exaltation de l’inversion, par sa démence extatique du nihilisme entropique, tout cela sans excès ni débordements d’attitudes, – de l’abysse où s’est abimée notre époque. Satan ne pouvait pas rater cela. Son ombre indiquait qu’il en était à la fois l’ordonnateur, l’esprit même de son inspiration, le symbole absolument définitif. Pour cette fois, “D.C.-la-folle” avait rencontré son idole, les yeux dans les yeux, et l’hommage qu’elle lui rendait, – plutôt qu’à John McCain, après tout, – avait tous les signes de l’indéfectible loyauté et de la “servilité volontaire” jusqu’au bout de ses forces.
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