Aujourd'hui, le Comité d’éthique (CCNE) a réitéré son avis favorable à l’extension de la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes et aux femmes seules. Cette disposition sera donc examinée avec le feu vert du CCNE lors de l’examen de la future loi bioéthique. Le gouvernement a prévu de présenter avant la fin de l’année un projet de loi qui sera débattu par le Parlement début 2019… sachant qu’Emmanuel Macron a déjà dit qu’il était favorable à l’élargissement de la PMA.
Selon le CCNE, l’extension de la PMA à toutes les femmes «peut se concevoir, notamment pour pallier une souffrance induite par une infécondité ou résultant d’orientations sexuelles». «Cette "souffrance" doit être prise en compte», a déclaré le Comité.
On ne peut que regretter que le Comité consultatif ait cédé au politiquement correct et aux revendications de minorités en cédant au «droit à l’enfant» au lieu de consacrer les droits de l’enfant. Un enfant est toujours le fruit d'un homme et d’une femme, d’un père et d’une mère. La société qui revient sur cette réalité fondamentale plonge l'enfant dans un monde sans repères.
Il est légitime de s’inquiéter, sans subir le procès facile du dangereux réactionnaire ou de l’homophobe patenté, de l’institutionnalisation de l’absence de père, donc de l’absence de l’altérité «masculin-féminin» dans la construction psychique de l’enfant. Emmanuel Macron par l’extension de la PMA aux femmes seules et aux couples lesbiens prendrait la lourde de responsabilité d’institutionnaliser la procréation sans père et ouvrirait la voie à la marchandisation des gamètes humains et à terme à la gestation pour autrui (GPA).
Une monétisation de la vie humaine jusque dans les moments les plus intimes pourrait générer une marchandisation accrue et un glissement de l’aide médicale vers l’aide sociétale. Or la biomédecine n’a pas à résoudre les questions de société. Par ailleurs, l’augmentation des demandes pourra provoquer un risque d’allongement des délais d’attente lié à la rareté actuelle des gamètes et des spermatozoïdes, voire une rupture du principe de gratuité des dons. En 2015, on a compté un peu plus de 500 dons d’ovocytes et seulement 250 dons de spermatozoïdes. Chaque année, 3.500 nouveaux couples hétérosexuels, en moyenne, demandent l’accès à la PMA. Pour répondre aux besoins actuels, il faudrait tripler le nombre de donneurs.
La pénurie de sperme est chronique en France, et la loi exige notamment que tout don d’éléments du corps humain soit volontaire, gratuit et anonyme. Avec une hausse de la demande, on pourrait déboucher sur la fin de la gratuité et la libéralisation de l’assistance médicale à la procréation, et plus largement de la bioéthique.
Enfin, l’extension de la PMA à toutes ouvre en grand les portes de la GPA. Qu’est ce qui pourrait justifier la rupture d’égalité entre les couples de femmes et les couples d’hommes ? Les couples homosexuels y verront une discrimination et il sera alors impossible d’empêcher la légalisation de la GPA au nom de l’égalité. Il en résultera inévitablement une marchandisation du corps des femmes dans le monde, particulièrement les plus précaires, que cela soit de leur plein gré ou sous la contrainte patriarcale.
«Science sans conscience n’est que ruine de l’âme», disait Rabelais… Le CCNE l’a-t-il oublié ?
Les enfants doivent être protégés de la marchandisation. Deux règles d’or doivent nous guider : les enfants naissent d’un homme et d’une femme et ils n’ont pas de prix. N’ouvrons pas la brèche dans laquelle rêvent de s’engouffrer les apprentis sorciers de l’industrie de la procréation. L’éthique et la sagesse de l’Homme doit prendre le dessus. Ils sont les moyens de dire ce que nous pensons acceptable ou non pour l’avenir de l’humanité. Le mystère de la vie doit pouvoir encore œuvrer et la dignité des femmes demeurer, n’en déplaise à feu Pierre Bergé : le ventre des femmes n’est pas un outil de travail comme les autres !
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