Michel Onfray n’a pas supporté d’apprendre que France Culture mettait un terme à leur collaboration, ce que révélait Marianne dès jeudi. Chaque été, la chaîne radiophonique retransmettait ses cours. Avec succès, puisque, selon lui, “près d’un million de podcasts étaient téléchargés l’été”.
“Je n’ai même pas été prévenu directement. C’est mon éditeur, Patrick Frémeaux, qui m’a transféré un mail qu’il avait reçu de la directrice de France Culture”, explique le philosophe au Figaro. “Sandrine Treiner met fin unilatéralement à [cette] collaboration sur la chaîne qu’elle dirige – avec pour tutelle un ministre nommé par Emmanuel Macron”, écrit-il dans son communiqué, laissant entendre que la décision est de nature plus politique qu’autre chose. » (Source : Le Figaro)
La fin de la diffusion des cours de l’université populaire de Caen sur France Culture ajoute Michel Onfray à la liste des intellectuels interdits d’antenne à France Télévisions.
Michel Onfray a appris, sans sommation, sans d’ailleurs que la direction de la radio ait seulement la délicatesse et la courtoisie de l’appeler directement, que France culture cesserait désormais de diffuser les cours qu’il donnait à l’université de Caen. Exit donc, cette parole dérangeante, devenue insupportable pour le pouvoir. Après Éric Zemmour, interdit de service public, après Frédéric Taddeï, contraint de s’exiler sur RT pour recouvrer la liberté d’inviter les débatteurs de son choix sans qu’on lui dresse une liste des bannis d’antenne, c’est au tour d’une autre voix dissidente d’être congédiée, sans un mot, sans une explication.
Depuis des années pourtant, la station publique diffusait pendant l’été les cours que Michel Onfray donnait dans le cadre de son université qu’il avait créée en 2002 après que Jean-Marie Le Pen s’est qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle. Signe que les audiences de Michel Onfray ne devaient pas être si mauvaises et qu’il bénéficiait d’un public captif et fidèle, France culture coéditait également des coffrets audio du philosophe. Mais Michel Onfray, qui pendant des années a participé de bonne foi au théâtre de l’antifascisme, soufflant sur les craintes qu’un jour, la peste brune prenne le pouvoir en France, a fini par renoncer à jouer plus longtemps cette pièce qui n’était qu’une fable pour que se maintiennent au pouvoir les mêmes gens.
« Il suffisait d’utiliser la grosse ficelle Le Pen pour transformer une élection à deux tours faciles à perdre en un plébiscite contre le fascisme facile à gagner haut la main »
Aussi, le philosophe n’a jamais souscrit à l’idée qu’au soir du 7 mai 2017, avait émergé un nouveau monde et n’était pas dupe de la manière dont l’élection s’était jouée. À l’Express, il confie, ainsi que
« l’élection présidentielle s’effectuant théoriquement en deux tours, il faut, pour que rien ne change, qu’elle soit jouée dès le premier afin que le second ne soit plus qu’un plébiscite entre ce qui nous est présenté comme le Bien et le Mal par les médias dominants aux mains de propriétaires ayant clairement choisi leur camp. »
Et Michel Onfray ajoutait : « Dès lors, l’élection devient un plébiscite plus facile à gagner en faveur du Bien contre le Mal, le Bien étant comme par hasard l’État maastrichtien et son idéologie, autrement dit le marché imposé par l’Etat, et le Mal, tout ce qui s’y oppose et qui se trouve diabolisé, criminalisé, hitlérisé même – souvenez-vous du double message envoyé par Macron entre les deux tours à Oradour, puis au mémorial de la Shoah. »
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Voici la chronique de mai 2018 qui lui a peut-être valu son éjection du service public audiovisuel :
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