L'éclair lui est venu sur le tard quand il a commencé à s'intéresser au mécanisme du développement et au rôle de l'entrepreneur. Il s'est plongé alors dans la lecture de Schumpeter et de Braudel, avec un regard d'humaniste. Il a mis en évidence ce que les approches de Marx et de Keynes ont insuffisamment développé : ce je-ne-sais-quoi qui fait qu'au-delà des « facteurs capital et travail " ou de « l'intervention étatique », une économie se met à croître et devient prospère.
« L'économie, disait-il, loin de se réduire à des données brutes - matières premières, capitaux, main-d’œuvre - ou à des rapports de production, ne suppose-t-elle pas, avant tout, une mentalité favorable à l'économie ? »
En analysant le démarrage au XVIII et XIXe siècle des entreprises en Angleterre et aux Pays-Bas, il identifie dix facteurs clefs : la mobilité sociale, l'adaptation institutionnelle, l'acceptation de la nouveauté, la tolérance aux idées hétérodoxes et l'attachement au pluralisme, l'instruction, la légitimité des hommes politiques, l'autonomie de la sphère privée, la capacité de l'économie à associer le plus grand nombre d'habitants, la santé, la natalité et la violence maîtrisées.
Cette description des composants essentiels d'un climat de confiance, qui n'existait pas alors en France - où Jean de la Fontaine et madame de Sévigné se moquaient des entrepreneurs protestants qui émigraient vers ces deux pays voisins - est consignée dans un livre simple et accessible à tous : « Du miracle en économie " (Odile Jacob, 1995).
Si on veut faire avancer les choses, ce bijou doit être étudié, à un moment ou un autre du cursus scolaire ou universitaire, par tous les jeunes Français.
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