Business de la "sécurité" : On enferme le public dans un enclos en verre pare-balles !

Les parois en verre ont commencé à être installées autour de la Tour Eiffel, ce jeudi. | DANIEL FOURAY / OUEST-FRANCE

Sécuriser ses accès, moderniser son accueil, tout en préservant son esthétique : le chantier ouvert depuis septembre au pied de la Tour Eiffel, est bien avancé. L’installation des deux longues parois en verre pare-balles, face au Trocadéro et au Champ-de-Mars, a débuté.

Elle ne gâchera plus les photos. La haute clôture de tôle grise cachant le chantier au pied de la Tour Eiffel va bientôt disparaître. Remplacée notamment par d’autres parois, en verre « extra-clair » celles-là, pour libérer la vue tout en sécurisant l’accès au parvis du monument, qui a accueilli 6, 2 millions de visiteurs l’an dernier.

Deux murs de verre pare-balles, hauts de plus de 3 mètres et épais de 6,5 cm, sont en cours d’installation, le long du quai Branly, côté la Seine, et de l’avenue Gustave-Eiffel, côté Champ-de-Mars.

L'architecte Dietmar Feichtinger, à qui Paris a confié le nouvel aménagement au pied de la Tour Eiffel, devant les premiers panneaux de la paroi en verre qui va être érigée face au Champ-de-Mars. | Philippe Mirkovic

Raccordés entre eux par des grilles métalliques de style Eiffel, l’ensemble formera un nouveau périmètre de sécurité d’une surface de 5 ha. Il englobe aussi des jardins autour de la Dame de Fer, où sont installés désormais les accès publics.

Assurer la sécurité des visiteurs

Les visiteurs transitent depuis quelques semaines par de nouvelles guérites de verre et d’acier, avec portique de sécurité, pour accéder toujours gratuitement au parvis et aux guichets d’entrée - payante - dans la Tour.
Les deux longs murs en verre installés le long du quai Branly et de l'avenue Gustave-Eiffel seront raccordés par ces grilles de style Eiffel, hautes de 3, 24 mètres (1/100e de la hauteur de la Tour). | Philippe Mirkovic

Ce nouvel aménagement durable, décidé par la ville avec la préfecture de police, en raison de la menace terroriste persistante, doit être livré à la veille de la Fête nationale. « L’essentiel des travaux sera terminé à cette date, assure Bernard Gaudillère, président de la Société d’exploitation de la Tour Eiffel (Sete). Des aménagements secondaires termineront le chantier mi-septembre. »

« C’est avant tout sécuritaire », reconnaît la Sete, qui en a toutefois profité pour remettre en valeur les jardins : restauration des sentiers, plantations, etc.

Un chantier de 35 millions d’euros

Ce chantier à 35 millions d’euros est financé par l’activité du site, avec une forte progression des tarifs : 25 € la montée depuis fin 2017, pour 17 € auparavant.

Cette augmentation couvrira aussi le grand lifting de l’emblème de Paris, programmé pour les quinze ans qui viennent. À commencer par un gigantesque décapage des 19 couches de peinture qui couvrent l’édifice, avant de recevoir une nouvelle protection colorée. Les 20 000 leds de son scintillement vont également être changées pour un nouveau spectacle lumineux.

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