09 août 2018

Au trou !



Ça me rappelle une vieille chanson du père Maurice Chevalier, vous savez, celui qui chantait avec un canotier sur la chetron et un accent parigot antédiluvien, Momo, quoi -pas le Momo d’aujourd’hui, rien à voir avec le Prophète- un parangon de franchouillerie sympa, d’avant guerre et même largement d’après aussi.
Une pointure, cela dit, ce mec, amant attitré de Fréhel, ce qui ne doit plus dire grand chose à quiconque, de Mistinguett, pour ceux qui par impossible en eussent entendu parler, et d’un certain nombre d’autres, dont Nita Raya, jolie Roumaine que l’histoire n’ a pas retenue. Un type intéressant qui disait par exemple « A soixante-dix ans, les femmes c’est mieux pour la santé de les avoir dans sa mémoire que sur ses genoux » ce qui dénote une bonne connaissance de la vie, assortie d’une dose massive de bon sens… Seulement, lui, il avait la mémoire pleine… En outre, grosse vedette hollywoodienne, adulé dans le monde entier, bref représentatif d’une époque où la simple évocation de la France faisait encore rêver. Les années anciennes, la joie de vivre, l’insouciance et la bonne humeur…le contraire d’aujourd’hui, en somme!
Je vous disais donc…ah oui, la chanson de Momo, voilà: « Ça sent si bon la France« , une bluette datant de l’occupation allemande, 1941, un truc pour essayer de ressusciter l’optimisme qui disait comme ça :

Le long des rues ces refrains de chez nous
Ça sent si bon la France,
Sur le trottoir ce clochard aux yeux doux
Ça sent si bon la France
Ces gens qui passent en dehors des clous
Çà sent si bon la France…

Voilà! Ça sent surtout son vieux temps, hélas! Question parfum aujourd’hui ce serait plutôt le kébab et la chicha, quant aux refrains de chez nous, faudra se rabattre sur les ânonnements imbéciles et haineux des rapeurs vociférant dans les sonos surpuissantes des bagnoles emplies de « Jeunes »… Ça sent si bon la Chance pour la France, oui!
Le Rapeur, apparaît aujourd’hui comme le parfait symbole de ce pays qui s’en va en quenouille, pays envahi, socialisé, macronnisé, ruiné et foutu à plus ou moins brève échéance. Et jusqu’à présent il ne fallait pas y toucher, au Rapeur, le symbole hautement symbolique de la sacro-sainte « liberté artistique » (voir ici), protégé par la loi ainsi que par les juges (voir) le délicieux artiste à la barbe fleurie pouvait tout se permettre, voir plus si affinités.
Manque de pot pour ces petits génies de la pastille et leurs affidés inconditionnels, il semblerait que tout à coup, ce statut éminemment privilégié vienne de voler en éclats!

L’affaire commença par la rencontre –a priori fortuite- de deux équipes rivales, les hommes de Booba et les gens de Kaaris. Vous ne savez pas très bien de qui il s’agit, je vous rassure, moi non plus. Et, très franchement, pas la peine d’approfondir, ces types-là appartiennent à un monde qui nous est tout à fait étranger, celui des quartchiers sans-cible, celui des commerçants en drogues molles et dures, celui des djellabas et des niqabs, bref le produit des effets conjugués du regroupement familial et des allocations du même tonneau. Bien entendu, les deux célébrités précitées en sont plus ou moins sorties, desdits quartchiers, vu les montagnes de pognon issues de leurs activités prétendûment artistiques, mais pour vivre dans l’opulence, y faut flatter çui-là qui finance, comme ils pourraient le glisser dans un de leurs petits textes si gentiment tournés (en cas de besoin, je pourrais leur filer des paroles: en deux minutes, à ce régime-là, n’importe quel analphabète vous plie une « chanson »).
Les deux grands artistes en question se détestent avec une cordialité tout à fait réciproque: rivalité professionnelle exacerbée par la nature plutôt violente de ces olibrius, particulièrement bas de plafond, qui consacrent l’essentiel de leurs efforts intellectuels à écrire des insanités mal ficelées. Aussi, le jour malencontreux où ils se rencontrèrent dans un hall de l’Aérogare d’Orly, ils ne purent s’empêcher d’en venir illico aux mains, sans sommation préalable. S’agissant de garçons bien nourris, bâtis en hercules et formatés dans les salles de muscu où ils passent le plus clair de leur temps, la confrontation fit bien du dégât. A tel point qu’il fallut fermer le hall sinistré ce qui entraîna pas mal de retards en plus de ceux qui affectent de manière générale et naturelle les vols dits « réguliers ». Outre la panique dévastatrice qui se répandit comme une traînée de poudre au sein des malheureux troupeaux de passagers, craignant une attaque en règle des commandos islamistes or something else, il fallut bien constater la destruction totale des deux ou trois boutiques duty-free qui se trouvaient, hélas, en plein champ de bataille. En deux mot, terreur et désolation! La soudaineté et la violence de l’échauffourée évoquaient de manière si irrésistible que je ne puis m’en abstraire en dépit du danger encouru, la rencontre de deux bandes rivales de chimpanzés au plus profond de la forêt équatoriale. Je ne sais si vous avez déjà assisté à ce type d’accrochage sanglant rapporté par tous les bons documentaires sur nos cousins les grands singes, mais ça fout la trouille, je vous assure! Ben là, pareil, jusqu’à l’agressivité bestiale venue du fond des âges et aux cris effrayants des belligérants déchaînés! Le temps que la flicaille intervienne et obtienne l’arrêt des hostilités, ce coin d’Orly s’apparentait déjà au Chemin des Dames à l’issue du troisième assaut!

Oui mais voilà, la révolution digitale étant passée par là dessus, il n’est plus possible aujourd’hui de se livrer à quelque acte que ce soit qui sorte un tant soit peu de l’ordinaire, sans que tous les smartphones environnants ne l’enregistrent aussitôt sous tous les angles et en vidéo-HD, évidemment. Collés en garde à vue, les deux vedettes et leurs nervis se virent ainsi présenter les preuves largement surabondantes de leur comportement de sauvages importés. Pas moyen de s’en sortir, leurs avocats respectifs en furent réduits à essayer de rejeter la responsabilité du premier geste sur la partie adverse. Le genre « c’est pas moi qu’a commencé, M’sio, c’est lui, là! »
Eh bien, croyez moi ou pas, mais les magistrats du Tribunal Correctionnel de Créteil ne s’en sont pas laissé conter: au trou tout le monde et que ça saute! Et ce en dépit d’une assistance fort nombreuse de jeunes gens issus de l’immigration, tout prêts à mettre le souk au prononcé de la sentence, mais foutus dehors manu militari, voire parfois pede militari, par des Forces de l’Ordre pour une fois assurées du soutien d’une Justice étrangement digne de ce nom…le numérique, quelle merveille! Certes, dans nos media, s’élevèrent, pour dénoncer l’embastillement des petits chéris en question, un certain nombre de voix bien-pensantes…les mêmes, sans doute, que les adorateurs de Cantat, le massacreur de femmes: la chanson engagée, fût-ce sur les chemins de la perdition, présente pour certains un caractère absolutoire! Dieu merci les Juges du Val d’Oise s’en tinrent au bon sens avec une équanimité digne de leur fonction; qu’ils en soient loués (et non achetés, parce qu’un Juge. Monsieur, ça ne se vend jamais!).

Et voilà donc tout ce petit monde au gnouf! Pas le même, d’ailleurs, faut pas mélanger papier-cul et serviettes hygiéniques! Fleury Mérogis pour le commando frappeur de Bouba, lequel se retrouve au quartier VIP, voisin de Sa Majesté Salah Abdeslam, et Fresnes pour Kaaris -moins bien côté sur le marché du rap- accompagné de ses petits camarades cogneurs. Ils attendront ainsi, tous, bien sagement, une audience prévue pour le mois prochain… Espérons seulement qu’entre-tant la juridiction en cause ne se ramollisse pas trop sous l’effet conjugué de la canicule et des enc… qui intercèderont en la faveur des ânonneurs de niaiseries hideuses.
En tout cas, un bon mois à l’ombre, par les temps qui courent, ça ne peut faire de mal à personne, même pas à un rapeur… Et si ça se trouve ça va leur stimuler l’inspiration à ces deux-là…faut il le souhaiter? Qu’en pensez vous, tiens?

« Ton casier est vierge, même pas une peine aménagée (bientôt plus le cas de l’auteur)
Moïse ouvra (sic) la mer en deux, perso j’y serais jamais allé;
Le niquage de mère est journalier…
Négro, une haine venue d’ailleurs guide mes pas!
Ca c’est du Booba.

Issu du Sud sub-saharien,
Je t’allume si tu me sers à rien…
Les flics fachos rôtissent, même les manchots m’applaudissent!
…Tes potes et tes putes et ta team et ton sang,
Je leur encule leur ass sans forcer!
Ca c’est du Kaaris.

Vous préférez qui, vous?

Allez, bonne semaine à tous et que la canicule ne vous… ah flûte je ne trouve qu’une rime de rapeur!
Bon, ben conservez vous bien, voilà!

Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN

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