09 juillet 2018

Le mythe de la famine en Ukraine


Une des premières campagnes de presse de Hearst contre l’Union soviétique concerna les millions de personnes soi-disant mortes de faim en Ukraine. Cette campagne commença le 18 février 1935, avec en gros titre de Une du "Chicago American", la nouvelle de 6 millions de personnes mortes de faim en Union soviétique. Utilisant le sujet fourni par l’Allemagne nazie, William Hearst en baron de la presse et en sympathisant des nazis, commença à fabriquer des histoires sur un soi-disant génocide provoqué par les Bolcheviks ayant entraîné la mort de plusieurs millions de personnes en Ukraine. La vérité est bien différente. En fait, ce qui se produisait en Union soviétique, c’était au début des années 30, une lutte des classes sans précédent au cours de laquelle les paysans sans terre se soulevaient contre les riches propriétaires terriens, les koulaks, et commençaient à se battre pour la collectivisation, une lutte pour créer les kolkhozes.

Cette immense lutte des classes, touchant directement ou indirectement quelques 120 millions de paysans, a certainement provoqué des troubles dans la production et des pertes agricoles dans certaines régions. Avec moins à manger, les gens s’affaiblirent ce qui facilita la propagation des maladies infectieuses. Ces maladies étaient malheureusement communes dans le monde, à cette époque. Entre 1918 et 1920, une épidémie de fièvre espagnole avait causé la mort de 20 millions de personnes aux Etats-Unis et en Europe, mais personne n’avait accusé les gouvernements de ces pays d’avoir tué leurs propres citoyens. La vérité est que ces gouvernements ne pouvaient rien faire contre ce genre d’épidémie. C’est seulement avec le développement de la pénicilline pendant la Seconde Guerre mondiale qu’il fut possible de contenir de telles épidémies. Et ce ne fut possible partout que vers la fin des années 40.

Les articles de la presse Hearst affirmant que des millions de personnes mouraient de faim en Ukraine, délibérément provoqués par les communistes, semblaient crédibles et détaillées. La presse Hearst utilisait tous les moyens possibles pour que ces mensonges ressemblent à la vérité, et réussit à influencer l’opinion publique des pays capitalistes qui se retourna brusquement contre l’Union soviétique. Ce fut le début de la fabrication d’un des principaux mythes sur l’Union soviétique. A côté des révélations de la presse occidentale sur la soi-disant famine, personne ne voulut écouter les démentis de l’Union soviétique et les explications sur la fabrication des mensonges de la presse de Hearst, une situation qui dura de 1934 à 1987 ! Pendant plus de 50 ans, plusieurs générations d’individus à travers le monde furent nourries de ces calomnies confortant la mauvaise opinion qu’ils avaient du socialisme en Union soviétique.

52 ans pour que la vérité éclate

La campagne de désinformation nazie sur l’Ukraine ne cessa pas avec la défaite de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Les mensonges nazis furent repris par la CIA et le MI5 (services secrets britanniques) et occupèrent une place importante dans la propagande de la guerre froide contre l’Union soviétique. Après la Seconde Guerre mondiale, le Maccarthysme, la chasse aux sorcières anticommuniste, a entretenu les fables sur les millions de morts de la faim en Ukraine. En 1953, un livre sur ce sujet fut publié aux Etats-Unis. Ce livre s’intitulait Black Deeds of the Kremlin (Sombres agissements au Kremlin). Sa publication fut financée par les réfugiés ukrainiens des Etats-Unis, des gens qui avaient collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement américain leur avait accordé l’asile politique en les présentant comme des « démocrates ».

Lorsque Reagan fut élu à la présidence américaine dans les années 80 et commença sa croisade anticommuniste, la propagande sur les millions de morts en Ukraine fut une nouvelle fois activées. En 1984, un professeur d’Harvard publia un livre qui s’appelait Human Life in Russia (La vie humaine en Russie) qui répétait toutes ces fausses informations produit par la presse de Hearst en 1934. Puis, en 1984, les mensonges et falsifications nazies datant des années 30 ressortirent mais, cette fois, couvert par la« respectabilité » de l’université américaine. Mais ce n’est pas terminé. En 1986, un autre livre paru sur le même sujet, intitulé Harvest of Sorrow (Sanglantes Moissons), écrit par un ancien membre des services secrets britanniques, Robert Conquest, à présent professeur à l’Université Stamford en Californie. Pour ce genre de « travail », Conquest reçu 80 000 dollars de l’Organisation des nationalistes ukrainiens. Cette même organisation finança aussi un film réalisé en 1986, intitulé Harvest of Despair (Moissons du désespoir) dans lequel, entres autres, on puisait dans le livre que Conquest avait écrit. A ce jour, aux Etats-Unis, concernant l’estimation du nombre de victimes de la famine en Ukraine, on avance le chiffre de 15 millions de personnes !

Pourtant les millions de morts d’Ukraine provenant de la presse Hearst et répétés dans les livres et les films, sont des chiffres complètement faux. Le journaliste canadien Douglas Tottle a méticuleusement démonté ces falsifications dans son livre publié à Toronto en 1987 : Fraud, famine and fascism - (Mensonge, famine et fascisme : le mythe du génocide ukrainien d’Hitler à Harvard). Tottle a prouvé, entre autre, que les photographies utilisés montrant des scènes horribles d’enfants mourrant de faim, avaient en réalité été prises dans des publications de 1922, à l’époque où des millions de gens étaient morts à cause de la famine et de la guerre provoquée par l’intervention de 8 puissances étrangères en Union soviétique pendant la Guerre Civile de 1918-1921. Douglas Tottle révéla aussi toute la vérité sur les reportages bidon sur la famine de 1934, publiés dans la presse de Hearst. Un des journalistes qui a envoyé pendant très longtemps des reportages et des photographies de cette soi-disant famine était Thomas Walter, un individu qui n’avait jamais mis les pieds en Ukraine et a séjourné à Moscou que 5 jours en tout. Ces faits ont aussi été révélés par le journaliste Louis Fischer, le correspondant à Moscou de The Nation, un journal américain. Fischer releva que le journaliste M. Parrott, le vrai correspondant de presse de Hearst à Moscou, avait envoyé des reportages qui ne furent jamais publiés sur les récoltes excellentes en Union soviétique en 1933 et sur l’essor économique en Ukraine. Tottle démontra que le journaliste qui écrivait des reportages sur la soi-disant famine en Ukraine, « Thomas Waller », était en réalité Robert Green et que celui-ci s’était échappé d’une prison d’Etat dans le Colorado ! Ce Walker ou plutôt Green, lorsqu’il retourna aux Etats-Unis, fut arrêté et avoua à la cour qu’il n’avait jamais été en Ukraine. Mais ces mensonges sur les millions de victimes en Ukraine dans les années 30 dû à une famine supposée avoir été organisé par Staline, furent seulement découverts qu’en 1987 ! C’est ainsi que Hearst, les Nazis, l’agent Conquest et bien d’autres ont trompé des millions de personnes avec leurs mensonges et leurs reportages bidon. Encore aujourd’hui les histoires de Hearst et des nazis sont répétées systématiquement par les auteurs de droite.

La presse de Hearst, grâce à son monopole dans plusieurs états des Etats-Unis et le rôle de ses agences de presse partout dans le monde, fut le plus grand porte-parole de la Gestapo. Dans un monde dominé par le capital, Hearst réussit à transformer les mensonges de la Gestapo en « vérités » diffusées par des dizaines de journaux, de stations radio et plus tard par des chaînes de télévisions et des chaînes câblées partout dans le monde. La Gestapo disparue, la propagande de guerre contre le socialisme en Union soviétique continua comme si de rien n’était avec la CIA. Les campagnes anticommunistes de la presse américaine ne perdirent rien en intensité. Les trafics continuèrent comme avant, d’abord avec l’aide de la Gestapo puis avec la CIA.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.