06 juin 2018

Giuseppe Conte « populiste »et… fier de l’être


Nous verrons bien comment le gouvernement italien va réussir à s’installer et quelle sera la marge de manœuvre qu’il aura le courage et la possibilité de se créer, car les institutions européennes ont les « moyens » généralement d’inciter « aimablement » les gouvernements à plier devant ses injonctions. Il faut donc une bonne dose de courage pour résister aux pressions bruxelloises. Viktor Orban, en Hongrie, est un exemple à ce titre de résistance à l’Europe, une résistance qui a un prix pour lui, pour son pays, et pour son peuple.

En attendant, le nouveau chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a défendu « avec ardeur devant le parlement la politique « populiste » qu’il entend désormais mener : lutte contre le « business » de l’immigration, relance de la croissance et ouverture avec la Russie ».

« Si populisme signifie être capable d’écouter les besoins des personnes, alors nous le revendiquons. »

« Je suis un citoyen qui s’est déclaré disponible à assumer cette responsabilité de président du Conseil et à être garant du contrat du changement. »

« Je suis conscient de la responsabilité que j’ai assumée, et bien conscient des prérogatives que la Constitution attribue au président du Conseil. »

M. Conte a également confirmé les objectifs du « contrat » de son gouvernement : « réduction de la fiscalité, lutte contre l’immigration clandestine, revenu de citoyenneté (revenu d’insertion pour les plus pauvres) et renégociation de certaines règles européennes, à commencer par celles concernant le droit d’asile prévues dans l’accord de Dublin, qui fait peser l’essentiel de la charge de l’accueil des migrants aux pays en première ligne, comme l’Italie. »

« Nous mettrons fin au business de l’immigration, qui a augmenté de manière démesurée à l’ombre d’une fausse solidarité. »

Sur les sujets plus économiques, il a affirmé que « la dette colossale de l’Italie devait être réduite, mais par des politiques favorisant la croissance et l’emploi, et non par des mesures d’austérité. »

« L’Europe est notre maison », a-t-il aussi déclaré, revendiquant également l’appartenance de l’Italie à l’Alliance atlantique. Sur le plan diplomatique, M. Conte a également confirmé l' »ouverture » vers la Russie, que les deux forces politiques de la majorité ont toujours défendue.

« Nous serons les promoteurs d’une révision du système de sanctions. »

Voilà pour l’essentiel, le gouvernement Conte va sans doute, comme je vous le disais, commencer par traiter de manière forte le sujet des migrants avant de pouvoir s’attaquer à l’euro. Le gouvernement italien va vraisemblablement faire sa politique de relance sur des niveaux de dettes déjà très élevés. Les Allemands finiront par en avoir marre et les choses se régleront d’elles-mêmes ou… presque !

Charles SANNAT

Source AFP via Romandie.com

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